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Nº 3056 du vendredi 3 juin 2016

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ECONOMIE

Ecosystème numérique. Une valeur de 600 millions de dollars

L’entrepreneuriat, la finance et le digital ont été au centre de la conférence d’une journée organisée à Beyrouth par Euromoney Conferences, l’un des principaux organisateurs d’événements financiers pour les investissements transfrontaliers et les marchés de capitaux.

Les intervenants ont montré une image optimiste pour l’avenir du Liban en tant que centre régional de technologie, malgré les défis créés par la situation économique actuelle, ainsi que la petite taille de la base du marché et des investisseurs. En fait, le pays du Cèdre présente d’importants avantages stratégiques grâce à son industrie bien développée de services professionnels, de nombreuses institutions financières sophistiquées et d’autres acteurs majeurs du marché. Sur la façon dont le Liban est en train de développer son écosystème numérique et financier, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a affirmé que la Banque centrale poursuivra sa politique d’injection de liquidité dans les secteurs prometteurs, en l’occurrence celui de l’économie de la connaissance. Ainsi, la BDL a relevé la marge de possibilité des banques libanaises d’investir dans la technologie de 3% à 4% de leurs propres fonds. A ce jour, les établissements de crédit auraient placé dans ce secteur des fonds de l’ordre de 300 millions de dollars, alors que le total de la valeur de celui-ci aurait atteint 600 millions de dollars, selon les dernières estimations. Abordant les projections d’avenir, le patron de la BDL a souligné sa volonté de sponsoriser le lancement d’une plateforme d’échanges électroniques qui s’associerait à celle du gouvernement, en attendant la privatisation de la Bourse de Beyrouth. «Cela faciliterait l’accès des agents de par le monde aux marchés libanais et serait d’un grand soutien à l’économie digitale», a-t-il ajouté.
 

L’urgence des législations
Parallèlement, lors d’un entretien public de questions-réponses, le P.D.G. et directeur général du groupe Blom Bank, Saad Azhari, a insisté que le Liban, grâce à la circulaire 331 de la BDL, promulguée en 2014, a donné le premier élan nécessaire au démarrage du secteur de l’économie de la connaissance, en assumant 75% des risques des investissements des banques dans ce domaine. A ce jour, trois grands fonds ont été créés jouant le rôle de véhicules en termes d’investissements dans les start-up. «Dans ces trois fonds, la Blom Bank est la seule banque libanaise à jouer un rôle leader en plaçant dans chacun de ces fonds un montant de 10 millions de dollars. Il s’agit de Berytech, MEPV et Leap», a indiqué Saad Azhari. Le banquier n’a pas manqué de relever l’importance, voire l’urgence, pour l’Etat de promulguer des législations qui encadreraient les efforts de la BDL et des banques pour une accélération des avancées technologiques au niveau des services financiers. En des termes plus précis, le P.D.G. du groupe Blom a évoqué une loi portant sur la signature électronique.
Pour sa part, le patron du groupe Bank Audi, Samir Hanna, qui a également été interviewé en public, a souligné l’importance de l’encadrement légal de la signature électronique et l’amélioration des connexions Internet. Néanmoins, il a insisté que son établissement ne reste pas pour autant les bras croisés et poursuit ses efforts visant à se développer dans le domaine du digital. «La banque tient à encourager ses employés à proposer des idées et des initiatives liées à la technologie, d’autant plus que le personnel dispose d’un accès facile aux cadres supérieurs de l’institution, qui peuvent concrétiser ces idées». Par ailleurs, Samir Hanna a mis l’accent sur l’expansion diversifiée de la Bank Audi sur les marchés développés contribuant largement à concrétiser ses projets.

Liliane Mokbel
 

Cinq autres fonds
En plus des trois fonds précités, il en existe cinq autres qui se trouvent à des phases différentes de la procédure d’approbation par la BDL. Il s’agit d’Azur, dont le montant serait de 20 millions de dollars, Division 1 (30 à 40 millions de dollars); Cedar Mundi (50 millions de dollars); Phoenicia (20 millions de dollars) et Flat 6 Labs (20 millions de dollars).

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