Magazine Le Mensuel

Nº 3057 du vendredi 10 juin 2016

general

Inclusion financière: Le Liban sur la bonne voie

Depuis peu de temps, les Libanais ont remarqué la répétition de l’expression «inclusion financière» dans les discours des cadres de l’autorité monétaire. Pourtant, l’ancien secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a, depuis le 29 décembre 2003, fait de l’inclusion financière un des enjeux du développement. A présent, le Fonds monétaire arabe célèbre, le 28 avril de chaque année, la Journée mondiale de l’inclusion financière.
Najib Choucair, directeur exécutif et chef du département bancaire à la Banque du Liban (BDL), a défini l’inclusion bancaire comme l’accès et l’utilisation de services financiers formels par le plus grand nombre d’individus. Aussi, ce concept consiste-t-il à livrer des services financiers à des coûts abordables aux tranches de la société à bas revenus. En d’autres termes, l’inclusion financière vise les clients qui utilisent des services et produits financiers qui, la plupart des fois, ne sont pas taillés à la mesure de leurs besoins, plus onéreux que les options formelles et ne sont pas sujets à l’application des règles de protection des consommateurs de produits financiers. Le concept est considéré un moyen d’améliorer le niveau de vie des populations, de réduire la pauvreté et d’atteindre une croissance économique globale.
Les études ont montré que lorsque les individus font partie du système financier, ils sont plus à même de démarrer et d’agrandir leurs affaires, d’investir dans l’éducation, de gérer les risques et d’absorber les chocs financiers.
L’inclusion financière peut aider les individus à mieux faire face à la pauvreté, en l’occurrence aux défis de revenus irréguliers et de factures imprévues et lourdes.

 

Contre l’évasion fiscale
En effet, le rôle des banques est central dans ce processus dans le sens où l’inclusion financière ne se limite pas à l’accès à un compte, mais bien à une maîtrise plus globale des outils bancaires.
Par ailleurs, outre le fait de renforcer la croissance économique et réduire la pauvreté, l’inclusion financière aide à lutter contre l’évasion fiscale et le recyclage de l’argent sale. Plus les individus ont un accès aux services financiers, plus il est facile de contrôler le mouvement de leurs fonds et d’identifier les cas de blanchiment d’argent. Encore plus, lorsque les employés domicilient leurs salaires, le gouvernement est mieux armé pour superviser toute soustraction au paiement des impôts.
Selon le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, la Banque centrale s’est intéressée au développement des systèmes de paiements et à la domiciliation des salaires des fonctionnaires du secteur public, permettant à une large tranche de la population d’avoir des comptes bancaires et de pouvoir effectuer des opérations financières avec rigueur et rapidité. La BDL, dans le cadre de ses efforts visant à encourager l’inclusion financière, a permis à chaque banque d’ouvrir trois nouvelles branches par an, au lieu des deux branches légalement autorisées, si une de celles-ci est inaugurée dans une région éloignée de la capitale.

Assurance-vie
Croissance limitée 

Le secteur de l’assurance demeure de petite taille et fragmenté, comprenant beaucoup d’acteurs de sous-échelle. Néanmoins, les primes sont en train de croître à un rythme accéléré, principalement en raison de la longévité de la population et de l’inflation des coûts des soins médicaux. La branche de l’assurance médicale est la plus importante en termes de volume et de la valeur totale des primes puisqu’elle représente la moitié du total des primes souscrites du segment assurance non vie, d’après le rapport du consultant BMI. Celui-ci a considéré que la concurrence des prix entre les différents assureurs empêchera le développement des sous-secteurs de l’assurance construction et de l’assurance auto. Quant à l’assurance-vie et la pension-retraite, les projections sont limitées par le fait que les ménages, conscients de l’importance d’une telle police d’assurance, y ont déjà souscrit. Toutefois, l’assurance-vie est mieux implantée au Liban qu’ailleurs dans les autres pays de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, représentant le quart de l’ensemble des primes de l’industrie. Le segment de l’assurance-vie comprend de nombreuses compagnies locales solides qui sont affiliées à des banques et ont des ramifications dans le monde arabe, ainsi que des filiales de multinationales d’assurance-vie. Celles-ci ont créé des produits innovants à la mesure des ménages libanais qui comprennent le concept de l’assurance-vie et sont en mesure de s’acquitter des primes.   

Secteur bancaire
Saradar Bank s.a.l. voit le jour  

Dans le cadre des efforts  de la Banque centrale visant à faire décroître le nombre des établissements de crédit dans le pays en raison de la concurrence serrée entre eux, Midclear a récemment annoncé la suppression de NECB s.a.l. de la liste officielle des banques commerciales et la modification du nom social de la BIT, devenu Saradar Bank s.a.l, sur base de la décision de la Banque du Liban (BDL) no 12 269 datée du 31 mai 2016. Ainsi, le compte de la NECB auprès de Midclear a été clôturé et celui de la BIT porte désormais le nom de Saradar Bank s.a.l, tout en gardant le même numéro 48 sur la liste officielle des banques. Ce procédé est la conséquence de l’approbation par la BDL de l’opération de fusion entre la Near East Commercial Bank (NECB) et la Banque de l’industrie et du travail (BIT).

Absence de budget
Augmentation des transferts du Trésor
Le Parlement n’a approuvé, depuis 2005, aucun projet de budget général, alors que tous les budgets publics votés par la Chambre des députés, depuis la fin de la guerre civile, l’ont été hors des délais constitutionnels et que les comptes des années précitées nécessitent des ajustements fondamentaux. C’est du moins ce qu’a souligné le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Liban, qui a mis l’accent par ailleurs sur l’expansion des dépenses publiques sur base des transferts du Trésor en l’absence de toute politique à moyen terme des gouvernements successifs.

Liliane Mokbel

Related

Antoine Klimos, président de la Ligue maronite. Des réformes constitutionnelles… dans le cadre de Taëf

Joe la Pompe. Le cauchemar des créatifs publicitaires

A Jounié. Toute la ville vibrera au rythme de la vie

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.