Vous avez fixé au gouvernement la formation de la Commission libanaise pour la sûreté alimentaire avant le 15 juillet prochain…
Il y a une loi sur l’hygiène alimentaire qui date du 24 novembre 2015. Depuis des mois, rien n’a été entrepris pour mettre à exécution la formation de cette commission, organisme indépendant rattaché au Conseil des ministres et chargé de contrôler tout ce qui touche de près ou de loin à l’alimentation. Ce n’est plus permis de louvoyer. La question touche tous les Libanais et cette commission doit pouvoir assumer son rôle.
Après le 15 juillet, envisagez-vous d’autres mesures si la commission n’est pas formée?
Bien sûr. Nous avons un plan complet. Sept mois après l’adoption de cette loi, il n’est plus permis que les décrets exécutoires ne soient pas mis en place. Toutes les classes sociales libanaises ont intérêt à ce que la loi soit mise en application. Nous n’avons d’autre but que celui d’assurer l’hygiène alimentaire, surtout concernant le blé. Une fois cette date dépassée, nous aurons recours à des moyens de pression pacifiques afin de mettre un terme au crime contre le consommateur et, croyez-moi, c’est un crime énorme.
Vous avez des études sur le blé?
Nous en avons plusieurs. Il y a des décisions judiciaires sur l’affaire. Notre but n’est pas de semer la panique, mais d’alerter les responsables sur les effets néfastes de tout ce blé toxique qui se trouve sur le marché. Leurs enfants, comme les nôtres, mangent de ce blé sale, et les effets seront ressentis chez tous. C’est important de fermer un établissement par là, ou de contrôler un autre établissement, mais cela ne suffit pas. Il faut former la commission qui prendra en charge le contrôle total et présentera aux Libanais un pain digne de ce nom. Assez jouer avec le pain du pauvre qui n’a que ça pour s’alimenter, et pas toujours à sa faim. Il y a trois mois, plusieurs avocats et experts ont lancé une initiative dans le but de suivre toutes les étapes de la production du pain, allant de l’importation du blé jusqu’à la distribution du pain. Il est essentiel de tout faire pour préserver l’hygiène alimentaire. Nous sommes un pays qui a de forts pourcentages de cancer, les plus hauts de la région.
Arlette Kassas