Dès le mois de juillet se pose le problème crucial sécuritaire et politique des trois postes essentiels de l’armée: celui du commandant en chef, le général Jean Kahwagi; le chef d’état-major, le général Walid Salman; le secrétaire général du Haut conseil de la défense, le général Mohammad Kheir, leurs mandats prenant fin début septembre.
Si une prorogation d’un an est possible pour le général Kahwagi, qui bénéficie d’une année de service supplémentaire (44 ans de service), cela ne s’applique pas au général Salman qui aura achevé toutes ses années de service et dont la relève doit être décidée un mois au moins avant son départ afin de lui laisser le temps d’informer son successeur sur la nature de sa mission. Le général Kheir, quant à lui, peut bénéficier d’une année encore avant son départ à la retraite, n’ayant pas complété ses 43 années de service.
Mais le ministre de la Défense, Samir Mokbel, peut-il décider de proroger d’un an les mandats du général Kahwagi et du général Kheir? Cette question fait le tour des milieux officiels. Comment réagiront les autorités politiques représentées au Conseil des ministres? D’autant que le général Walid Salman n’est pas dans la situation où se trouvait le général Edmond Fadel, l’ancien chef de SR militaires, car les membres du Haut conseil militaire ne peuvent être remplacés par des réservistes. La logique permet-elle au Conseil des ministres de nommer un chef d’état-major et non de désigner un commandant en chef de l’armée et un secrétaire général du Haut conseil de la défense?
Selon une source informée, quels que soient l’importance de l’option qui doit être levée et le large éventail de ceux qui l’approuvent, elle reste conditionnée par deux facteurs: l’entente sur le nom du commandant de l’armée, ce qui n’est pas chose facile vu les circonstances politiques et sécuritaires actuelles, et l’insistance de certains à respecter cette prérogative du président de la République, à qui revient le dernier mot.
Entre-temps, faute d’accord sur le nom du successeur, la prorogation s’impose, car il n’est pas permis dans la situation actuelle et les conditions sécuritaires difficiles de garder l’armée sans commandant en chef.
Bloc du Changement et de la Réforme
Priorité aux élections législatives
Quelle est la position du Courant patriotique libre (CPL) depuis le retrait des Kataëb du gouvernement? Que pense-t-il de la loi électorale, des législatives selon la loi de 1960 et sa coordination avec les Forces libanaises?
A ces questions, la réponse est fournie par Rabié: les ministres du Bloc du Changement et de la Réforme ne quittent pas le gouvernement et le CPL ne renonce pas au dialogue national. Nul ne pouvant assumer une telle option dans un climat interne et régional aussi tendu. Le bloc souhaite ménager les participants au dialogue. Son vœu est la priorité dans les débats sur la présidentielle. Il traite les prochaines élections parlementaires avec beaucoup de sérieux, les différentes forces locales ayant accepté de ne pas proroger une troisième fois le mandat du Parlement. La décision interne est renforcée par un souhait américain et international communiqué par les diplomates aux personnes concernées de la nécessité d’organiser les élections municipales et parlementaires. Les premières ayant eu lieu, il est impératif d’organiser les secondes. Le bloc participe aux débats autour des projets de la loi électorale en donnant la priorité au premier et le plus sérieux: le projet orthodoxe. Le second étant celui qui se base sur la proportionnelle et les quinze circonscriptions. Le bloc n’aborde aucun autre projet, même si celui-ci est promu par les Forces libanaises (FL), le Futur et le Parti socialiste progressiste (PSP).
L’entente avec les FL est stable, notamment sur le sujet de la présidentielle et la réconciliation interchrétienne. Les élections semblent proches au CPL et les préparatifs ont commencé par la sélection des candidats qui sera finalisée par le général Michel Aoun. Ainsi, le bloc participera aux législatives quelle que soit la loi, même celle de 1960, si le changement souhaité n’est pas possible. L’objectif du bloc est de renforcer sa taille au Parlement, c’est pourquoi une entente avec les FL se fera une fois les calculs internes du CPL assurés sur la base de la répartition des sièges.
Chaouki Achkouti