Organisée par l’Institut français du Liban, Solidere et le ministère libanais de la Culture, la 16e édition de la Fête de la musique a ravivé la ville, les cœurs et les corps. Et les souvenirs encore souriants du 21 juin.
Pour cette année, la Fête de la musique ne s’est pas seulement condensée en un seul jour, il y avait les festivités avant et il y avait les festivités après, tout autour du jour J. Plus qu’un 21 juin qui se renouvelle, c’est tout un secteur dans ses multiples ramifications qui entre en branle. Comme pour préparer cette journée, pour l’annoncer, pour la charger, et pour plus tard l’étirer, la rallonger et effeuiller son souvenir. La musique, encore et toujours, «la musique plus forte», le slogan de cette 16e édition libanaise, sous l’égide de Jack Lang, son initiateur, qui a fait le déplacement jusqu’à Beyrouth pour célébrer notamment cette fête aux côtés des Libanais.
«La musique est partout et le concert nulle part»: c’est le credo de la Fête de la musique qui marque le jour le plus long de l’année, le début de l’été. Et une ville en cadence. Beyrouth. En amont de la fête en soi, dans une activité «off», certains lieux emblématiques de la ville se sont associés aux organisateurs de la Fête de la musique pour ouvrir leurs portes à cette musique qu’ils portent et transportent déjà. D’Onomatopoeia à Station, et dans d’autres endroits, la musique s’est déclinée en soirée presque intime autour d’une projection en musique, d’un concert en mode acoustique ou d’un concert éclaté et électrique. Qui a marqué également l’association avec d’autres événements, comme le festival Beirut & Beyond pour le lancement de ses activités avec le concert de Maurice Louca ou même une rencontre professionnelle autour de la musique. Parce que la musique se célèbre partout, non seulement à Beyrouth, plusieurs régions libanaises se sont jointes à la fête, chacun sa journée, chacun son parcours, de Jounié à Deir el-Qamar, de Tripoli à Zahlé.
Et retour sur Beyrouth. Mardi 21 juin, dès 17h, et bien avant que le soleil ne se couche. Le parcours n’est jamais le même, même si désormais les scènes sont plus ou moins fixées au centre-ville, chaque recoin de la capitale y participe à sa manière, là dans le jardin d’une bibliothèque publique, percussions et caissons à résonance sous le soleil ombragé des arbres, plus loin au détour des escaliers historiques de la ville reliant ses rues et ses ruelles… Le sourire toujours étiré, le corps en mouvement ou en recueillement, Le parcours du mélomane, d’une scène à une autre, au cœur d’une église ou en plein air, d’un groupe à un autre, d’un genre musical à un autre, du jazz, du rock, de la pop, du reggae, les langues s’emmêlant, les talents se côtoyant, d’ici et d’ailleurs, du Liban, de France, d’Italie, du Brésil. Des groupes qu’on connaît bien, d’autres pas encore réellement, des nouveaux venus, des confirmés, tous sur un même pied d’égalité, tous sur une même scène départagée. C’est l’esprit de la Fête de la musique. Et la plongée est immédiate dans une ambiance festive et joyeuse, entre amis et en famille, et cette envie, irréalisable, de pouvoir être partout, au même moment…
Leila Rihani