Magazine Le Mensuel

Nº 3061 du vendredi 8 juillet 2016

Confidences Liban

Confidences Liban

Prochaine rencontre Joumblatt-Nasrallah
Le député Walid Joumblatt, comme le déclare un des hauts cadres de son parti, n’exclut pas une rencontre prochaine, en cas de besoin, avec sayyed Hassan Nasrallah. A travers sa présence à l’iftar du Hezbollah qui s’est prolongé trois heures durant, Walid bey a voulu:
– S’informer sur les orientations à venir du parti chiite, bien que les tendances de ce dernier au niveau régional soient connues. Si Joumblatt a pris la peine de se rendre dans la banlieue sud, c’est pour tâter le terrain sur les intentions du Hezbollah en matière de politique interne, notamment en ce qui concerne le dossier présidentiel, la loi électorale…
– Faire parvenir un message rassurant au Hezbollah qui n’a pas à s’inquiéter des positions que prendra le chef du Parti socialiste progressiste ni aujourd’hui, ni à l’avenir…

Mise en garde du patriarche Raï
Dans le cadre d’un dîner donné en son honneur à New York, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a déclaré: «La poursuite des guerres au Moyen-Orient représente une menace pour notre identité orientale et aussi notre identité libanaise et chrétienne. Nous savons tous que les manifestations et les protestations, auxquelles le peuple avait donné le coup d’envoi, revendiquaient des réformes légitimes. Mais les mouvements radicaux et les organisations terroristes ont pris le dessus commençant par expulser les habitants de leurs terres et à s’y installer. C’est là que réside le plus grand danger. Le Liban fait face à la présence d’un million et demi de Syriens sur son sol, en plus d’un demi-million de Palestiniens qui se multiplient à un rythme accéléré… La guerre, si elle se poursuit, signifie une menace pesante sur l’identité libanaise et une intensification de l’émigration des Libanais».

Trois avocats pour les islamistes
L’ex-Premier ministre Najib Mikati a mis sur pied un bureau regroupant trois avocats chargés de suivre les dossiers de tous les détenus de Tripoli, ceux de Bab el-Tebbané en particulier. Il a fait part de sa démarche au président Saad Hariri, insistant sur la nécessité de mettre un terme à l’injustice. «Il ne s’agit pas de couvrir les coupables, accusés d’avoir tué des soldats ou de les avoir attaqués, mais il y a des prisonniers qui ont été arrêtés à cause d’une photo ou d’un chant sur leurs mobiles…», a-t-il expliqué. Saad Hariri a donné son approbation à la démarche de Mikati, l’assurant de son appui.

Cabinet et table du dialogue
Ils ne sont pas rares ceux qui reprochent aux Kataëb d’avoir quitté le gouvernement, sans se retirer du dialogue national où ils siègent aux côtés de la même classe politique qu’ils dénigrent. Mais Samy Gemayel tient à distinguer les deux assises. «La table du dialogue, souligne-t-il, est un espace de débats où l’on réfléchit à voix haute, où l’on expose nos problèmes et nos arguments. Mon problème n’est pas de rompre le dialogue avec la classe politique, même si c’est la même qui se trouve au sein du Conseil des ministres et autour de la table du dialogue, ce que je ne veux pas c’est participer aux bazars et dessous de table et, être contraint d’en assumer la responsabilité. De deux choses l’une: être responsable et rester ou ne pas l’être et partir. Quand il s’agit du dialogue, je ne prends aucun engagement».

Nominations administratives
Le gouvernement se dirige vers l’adoption de quelques nominations administratives. On avance le nom du magistrat Mahmoud Makkiyé pour le poste de mohafez du Mont-Liban. La tendance est aussi au remplacement d’un magistrat mohafez par intérim – dont le comportement ne satisfait pas les principales forces politiques du pays – par la désignation d’un membre du Conseil supérieur des Douanes et d’un président du Conseil supérieur de la planification urbaine. Au programme aussi, la désignation d’un directeur au port de Beyrouth et d’un autre à la tête d’Ogero pour succéder aux deux directeurs actuels qui seront mis à l’écart.

Les aounistes optimistes
Tous les contacts qui ont lieu à l’interne comme à l’externe sont perçus avec optimisme par le Courant patriotique libre (CPL). Les sources pensent que quelque chose se prépare en coulisse, bien que rien ne garantisse encore le dénouement final de la crise présidentielle. Le général Michel Aoun, disent-elles, est réservé et se mure dans le silence sans rien révéler d’une éventuelle surprise qui le mènerait à rencontrer le président Nabih Berry ou le président Saad Hariri.
La réunion entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a déjà contribué à l’abolition de plusieurs obstacles politiques et au rapprochement des deux parties.

Le Hezbollah venge Qaa
Moins de 24 heures après le discours de sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de la Journée internationale d’al-Qods, on annonçait la mort d’Abou Khattab, responsable des opérations militaires de Daech dans la zone du jurd du Qaa, et ses acolytes lors d’une attaque de missile fort délicate, exécutée par le Hezbollah à Zwaytaniyé-Ras Baalbeck contre le siège du commandement de l’Etat islamique (EI).
Le secrétaire général du parti chiite avait déclaré: «La Résistance ne permettra pas que les habitants de Qaa soient agressés. Nous protègerons toute la région, tous ses habitants, tous ses villages et quartiers». Un groupe du Hezbollah, après avoir surveillé le responsable de Daech, avait réussi à s’infiltrer à l’intérieur de la zone Mira-Fikha dominée par l’EI et à s’approcher du siège de son commandement militaire sur lequel il a tiré un missile à une courte distance, avant d’orienter un deuxième missile sur un deuxième centre. L’importance de l’opération réside dans le fait qu’elle démontre la puissance des Renseignements du parti chiite, sa capacité technique à s’approcher de sa cible avec professionnalisme et son aptitude à orienter les missiles avec grande précision, selon un expert militaire.

Et de trois, pour Hardane
Le Conseil supérieur du Parti syrien national social (PSNS) a prorogé le mandat de son président, le député Assaad Hardane, pour la deuxième fois. Il a fallu amender le règlement interne pour que Hardane puisse contracter donc un troisième mandat. Les adeptes de l’amendement invoquent, pour le justifier, «les circonstances régionales, la présence du parti au cœur de la confrontation qui exige la stabilité partisane, et les efforts en cours pour l’unification du parti avec l’organisation présidée par le ministre syrien de la Réconciliation, Ali Haïdar». Même les opposants à la prorogation reconnaissent quand même le rôle joué par Hardane dans l’action militaire du parti aux côtés de l’armée syrienne. L’unité du parti n’est pas menacée par le mouvement interne de protestation, disent les proches du commandement.

 

Safadi réunit les contraires
Le député Mohammad Safadi a joué au médiateur pour réconcilier les deux ex-Premiers ministres, Najib Mikati et Saad Hariri, ses efforts ont été couronnés de succès. C’est ce qu’il a révélé à un groupe de journalistes. Tout a commencé, a dit Safadi, par une réunion avec Saad Hariri pour le convaincre de l’inexistence à Tripoli d’un bloc politique qui lui est hostile. Plus tard, deuxième rencontre avec Najib Mikati qui, visiblement, n’avait aucune mauvaise intention. «Ce ne fut pas difficile de les rassembler», confie le député tripolitain. C’est ainsi que la liste municipale unifiée a vu le jour, à travers une entente. «Dès le début, j’ai dit que je n’avais aucune exigence quant à la composition de la liste. Je ne veux aucune part, c’est ce qui est arrivé et ma relation avec le ministre Achraf Rifi est excellente. Je ne me réclame en mauvais termes avec personne, ce qui m’importe c’est la collaboration de tous dans l’intérêt de Tripoli et du Liban». Le ministre Safadi avait donné un shour à Tripoli regroupant le président Mikati, les ministres Achraf Rifi et Gebran Bassil, le député Samir Jisr, ainsi que Nader Hariri et d’autres invités «antagonistes».

Quelle politique pour l’habitat?
Deux études sur le secteur de l’habitat et de la construction au Liban ont été réalisées par un jeune sociologue. Ces études révèlent que la politique des crédits à l’habitation, instaurée par la Banque du Liban, via les institutions bancaires, inclut des conditions rébarbatives pour les catégories sociales à revenu limité. Une injustice engendrée par les taux élevés pratiqués et les prérequis, sans oublier en plus, les frais administratifs et les assurances obligatoires.
Abordant la question des habitations vendues aux plus pauvres via les prêts, elles seraient de piètre qualité, parce que les entrepreneurs, financés par les banques, construisent ce type de bâtiments dans un but purement commercial en faisant appel à une main-d’œuvre non qualifiée. Il en résulte des murs lézardés, des tuyauteries de basse facture, des infiltrations d’eau…

Menaces terroristes dans la banlieue sud
L’histoire de l’ambulance piégée de la Croix-Rouge, découverte dans la banlieue sud avant son explosion, publiée dans un quotidien koweïtien, avait circulé bien avant sa publication. Du côté de Dahié, on dit qu’en engageant le nom d’une institution humanitaire dans des faits non officiellement confirmés par des instances sécuritaires ne peut que porter atteinte à l’action de l’organisation… Par ailleurs, des groupes terroristes planifieraient toujours des attentats dans plus d’une région libanaise, comme le rapportent des sources sécuritaires. Certains terroristes sont chargés de l’exploration des lieux et de la compilation d’informations afin d’établir une «banque de cibles» incluant des lieux publics, des quartiers résidentiels et des postes militaires et sécuritaires disséminés sur l’ensemble du pays. De plus, à Ras Baalbeck et dans le jurd de Ersal, les entraînements se poursuivent dans la perspective probable d’une attaque militaire d’envergure de l’EI pour envahir une région déterminée et s’y installer.

Non à l’expérience turque!
Après le report, ou même l’annulation, du Congrès international de Londres, une source juridique insiste sur le fait que pour renforcer la souveraineté nationale au chapitre des déplacés syriens, une action gouvernementale est désormais impérative. La décision des autorités turques d’accorder la nationalité à certains déplacés confirme la menace qui plane sur ce dossier qu’il est impossible de combattre par les seuls efforts des forces militaires et sécuritaires. Il faut agir au plan juridique, selon cette source. «Il est étonnant, dit-elle, que le gouvernement ait ignoré la suggestion du général Jamil Sayyed concernant la mise sur pied d’un “Bureau national pour les affaires des déplacés syriens”. Surtout que l’expérience euro-turque a montré l’inefficacité de la communauté internationale à trouver des solutions à cet exode massif». L’initiative du général Sayyed préconise le rattachement de ce bureau à la présidence du Conseil et sa collaboration avec les administrations sécuritaires et les municipalités, afin de dresser une carte claire du nombre de déplacés, de leurs sources de revenus et de leurs lieux de résidence, en coordination avec les institutions internationales.

 

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