Pour la troisième année consécutive, l’Armée libanaise célèbre sa fête le 1er août sans président de la République. A part un discours prononcé par le commandant en chef, le général Jean Kahwagi, et quelques déclarations, aucune cérémonie officielle n’a été organisée. Le chef du gouvernement, Tammam Salam, refuse depuis trois ans, en l’absence de président, de prendre le rôle du chef de l’Etat.
Malgré l’absence de festivités, nombreux sont ceux qui vantent le rôle joué par l’Armée libanaise dans sa lutte contre le terrorisme avec des moyens réduits. Faisant part à une personnalité libanaise de son admiration, un responsable occidental a affirmé que même les services de renseignements français et belges avaient recours aux Renseignements américains. Pour ce responsable, avec le développement des moyens utilisés tels que les bombes primaires, les ceintures explosives, l’écrasement des foules, l’égorgement et tout ce que peut inventer un esprit criminel, il n’y a aucun endroit au monde qui peut être à l’abri du terrorisme. Ce responsable est fortement impressionné par les résultats réalisés par l’Armée libanaise dans sa lutte contre le terrorisme. A cela, la personnalité libanaise a répondu que l’armée livre cette bataille avec des moyens très modestes, mais avec une fermeté et une volonté d’acier. «Nous avons consenti beaucoup de sacrifices et avons réalisé de grands exploits. Nous avons réussi à faire échouer le plan visant à faire du Liban un émirat du terrorisme. Malgré tout cela, notre approche demeure très objective et nous gardons la tête froide». Pour ce responsable libanais, le pays du Cèdre a fait la moitié du chemin dans sa lutte contre le terrorisme grâce aux efforts de l’armée et à la collaboration entre les divers services de renseignements de l’Etat. «Nous pouvons dire que nous avons affaibli les terroristes et avons réduit leurs mouvements. Ils sont désormais sous le feu de notre artillerie et sous observation, mais nous ne pouvons pas affirmer que tout est fini. La menace persiste. L’expérience au Liban nous a appris que le terrorisme est comme le mercure. S’il n’est pas éliminé à partir de la base, il va se répandre et parvenir jusqu’à vous. Les frappes aériennes sont inutiles et ne peuvent que lui occasionner quelques dégâts. La manière efficace d’y mettre un terme est de l’affronter au sol directement. Cette confrontation directe devrait s’accompagner de l’adoption d’une nouvelle stratégie dans la guerre contre le terrorisme qui consiste à ne pas l’attaquer sur le plan militaire uniquement, mais sur le plan intellectuel aussi».
357 daéchistes arrêtés
Des informations ont fait état de l’arrestation par l’armée de 357 personnes appartenant à Daech durant les deux derniers mois. Cette opération de grande envergure a suscité l’intérêt des services de renseignements arabes et internationaux qui ont accouru au Liban pour se rendre compte de la situation.
Au cours de leurs rencontres avec les Libanais, les responsables américains font part de la dissociation entre le dossier politique et le dossier sécuritaire. Ils insistent sur le point que l’armée représente une ligne rouge et Washington la traite comme si elle était la seule institution qui garantit l’unité et la stabilité du pays, tout comme elle représente tout le Liban. Son rôle dépasse les frontières et elle est un partenaire régional dans la lutte contre le terrorisme. Elle place le Liban comme partie intégrante de la stratégie internationale, surtout qu’il fait partie de la coalition contre Daech.
Le commandement de l’armée a entendu des propos très fermes de la part des Américains, qui l’ont encouragé à frapper les terroristes d’une main de fer sans s’inquiéter du coût matériel et des munitions utilisées. «Les aides américaines sont ouvertes. Nous vous offrirons tout ce dont vous avez besoin dans votre guerre contre le terrorisme et nous vous assurerons tous les armements nécessaires». Des sources militaires ont fait part de la livraison prochaine à l’armée de nouveaux missiles américains. Cette source a refusé de dévoiler la nature de cet équipement. Ce type d’armes, selon la source indiquée, est très utile dans la guerre sur la chaîne de l’Anti-Liban et non seulement dans la région de Ersal, Ras Baalbeck et Qaa. «Avec l’arrivée de cette nouvelle catégorie de missiles performants, Washington veut assurer qu’il se tient aux côtés du Liban, non seulement en paroles mais aussi en action. Les Américains veulent fortifier l’armée et renforcer son rôle, car elle a affronté avec succès Daech et les autres formations terroristes».
Joëlle Seif
Six Super Tucano à l’armée
Les dernières touches sont en train d’être apportées pour la livraison à l’armée de six avions militaires de type Super Tucano par les Etats-Unis via le Brésil. Ces avions vont relever le niveau de l’armée et la rendre encore plus efficace dans sa guerre contre le terrorisme dans n’importe quelle région frontalière. Ces appareils seront livrés avec leur matériel et leur équipement militaire dans les prochains mois.