Magazine Le Mensuel

Nº 3066 du vendredi 12 août 2016

Festival

Le Bernameg libanais de Bassem Youssef. La satire hilarante

C’est un Bernameg libanais et régional que Bassem Youssef a présenté à Beiteddine. Une performance imposante devant un public nombreux, fasciné par la comédie noire du satiriste et présentateur TV égyptien, chirurgien de formation.

Celui dont le programme, al-Bernameg, a commencé sur YouTube avant de se répandre pour devenir le programme numéro «un» en Egypte, suivi par des millions de téléspectateurs dans le monde, a «envahi» la scène du palais monumental des Emirs, dans le cadre du Festival international de Beiteddine. Au menu, soulèvements populaires, actualité politique et sociale, ironie, controverses, raillerie… et une audience hilare.
En fin observateur des développements politiques et avec un esprit critique inégalé, Bassem Youssef a ridiculisé, entre autres, le confessionnalisme au Liban, la corruption et le vide à la première magistrature dû à la division politique ardue. «Dans tous les pays arabes, dit-il, les peuples se sont révoltés contre leurs chefs d’Etat. Mais vous, vous êtes allés droit au but et vous n’avez plus de président», note-t-il s’adressant aux Libanais.
Le leader de Moukhtara, Walid Joumblatt, a même dû se lever pour l’applaudir quand Youssef l’a ciblé avec ses «flèches satiriques». L’époux de l’organisatrice du festival n’a pas échappé à la satire de l’humoriste.
Les commentaires de Bassem Youssef ne se sont pas limités à la situation au pays du Cèdre. Extraits visuels sur écran géant à l’appui, le satiriste a fait le tour de la région et du monde arabe, notamment l’Egypte, son pays natal, les journalistes, les leaders politiques, les Frères musulmans, les religieux…  Tout le monde est dans le collimateur du chirurgien provoqué par l’actualité politique. Il agace tout le monde, pique là où il faut, ridiculise les situations avec l’intelligence aiguë d’un fin connaisseur. Bref, une performance qui a certes amusé l’audience, mais qui a surtout pointé du doigt là où le bât blesse… partout dans la région.

Karla Karkafi Ziadé

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