Une foule de 8 000 fans a répondu présente au rendez-vous de ce 9 août 2016, à Byblos. La star extravagante de la pop australienne, Sia, a sublimé le public qui en a redemandé… en vain.
«Je n’imaginais pas que le public libanais serait si dynamique». Ce sera la seule phrase prononcée par Sia à l’adresse de son audience, composée majoritairement de teenagers venus des quatre coins du Liban pour «savourer» les chansons de leur idole pour le moins originale et certainement unique. Pas même un petit salut au début du concert, ni un discours concis de circonstance après la première chanson, ni un mot pour la foule subjuguée. Rien. Elle n’a exprimé que gêne et mécontentement. D’abord irritée par le vent qui faisait voler les crins de sa perruque, laissant entrevoir son visage. Ce qui a poussé les responsables à déplacer son piédestal. Ensuite ce «You guys totally fucked it up! Let me start it again» (Vous l’avez totalement ratée. Laissez-moi la reprendre), qu’elle lancera au public quand il entonne Titanium avec elle. Et ce sera la dernière interaction avec l’audience qui se déhanchait, se défoulait, se relâchait devant sa star-statue, dressée sur son socle.
Sia n’a pas bougé d’un iota pendant les 50 minutes qu’a duré le concert, juchée sur un piédestal, coiffée de sa perruque mi-blond mi-platine couvrant son visage, vêtue d’une chemise blanche, papillon géant sur la tête.
Face à l’immobilisme de la chanteuse, l’énergie des spectateurs était palpable et incomparable. Les fans ont été influencés par les tubes de la star ou par les quatre danseurs qui accompagnaient Sia, les seuls à bouger sur scène. La danseuse vedette, Maddie Ziegler (l’adolescente de 14 ans toujours aux côtés de Sia), n’était pas du voyage.
Fini les 50 minutes, Sia quitte les planches du Festival de Byblos. Pour y revenir? Non. Même les «bis» hurlés frénétiquement par les jeunes n’ont pas réussi à la ramener sur scène. Frustrant.
Ce dernier show de l’édition 2016 du Festival international de Byblos était décevant mais marquant. S’il a fait quelques mécontents parmi la foule compacte, beaucoup sont rentrés rêveurs, saturés, inondés par le fait d’avoir, enfin, vu Sia l’énigmatique en chair et en os.
Karla Karkafi Ziadé