Plus aucun ancien ou nouveau ministre responsable du secteur de l’Energie et de l’Eau n’ose accuser l’autre d’incompétence, de négligence ou promettre une alimentation en courant électrique 24h/24. Tous les plans de restructuration du secteur sont tombés à l’eau. Le pays semble être sur la voie de solutions forgées sur mesure tantôt par des municipalités, tantôt par de grandes localités ou de même cités, à l’instar du modèle de l’Electricité de Zahlé. Dans le meilleur des scénarios, les entités officielles en charge de ce dossier ne seraient en mesure que d’assurer deux heures supplémentaires d’alimentation en courant par jour.
Les projets de réhabilitation ou d’installation de nouvelles centrales électriques ont échoué. Tous les indicateurs montrent que la crise est appelée à durer et les Libanais sont contraints de s’accommoder encore pour longtemps des rationnements.
Les besoins du Liban en énergie sont estimés à près de 3 300 mégawatts, alors que la moyenne de production est, pour le moment, d’environ 1 600 MW/H. Ce chiffre pourrait légèrement progresser à la suite de l’augmentation de la production des deux navires générateurs turcs et la mise en service des deux générateurs installés par la société danoise BWSC dans les centrales électriques de Zouk et Jiyé. Cette nouvelle équation contribuerait à augmenter la production entre 250 et 300 MW/H. En dépit du fait que la société danoise a achevé ses travaux avec un retard de huit mois dû à des tiraillements à caractère politique, elle fait face, aujourd’hui, à un conflit avec l’Electricité du Liban (EDL) portant sur la mise en réseau des nouvelles unités durant la période d’essai. Dans le même temps, d’autres tiraillements politiques entre le ministère des Finances et celui de l’Energie ont empêché les Libanais de bénéficier des apports de l’usine de Deir Ammar, qui devait être raccordée au réseau il y a déjà un an. Quant à la centrale de Zouk, l’opération de réhabilitation bat de l’aile depuis des années. Les raisons sont multiples. D’une part, la société italienne Ansaldo est la seule soumissionnaire à l’appel d’offres, ce qui signifierait que l’éventuelle conclusion d’un contrat avec celle-ci serait un contrat de gré à gré nécessitant l’approbation du Conseil des ministres. D’autre part, Ansaldo a présenté une offre de réhabilitation d’un coût supérieur de près de 90 millions de dollars à l’estimation du consultant. Ainsi, l’EDL a requis d’Ansaldo une révision de son offre étant donné que certaines améliorations avaient été introduites entre-temps à la centrale de Zouk, qui nécessite désormais moins de travaux. A la centrale de Jiyé, les options ont été tranchées. La réhabilitation de cette centrale est inefficiente. Le Fonds arabe de développement a annoncé sa disposition à financer une nouvelle usine d’une capacité de production de 600 MW/H. Néanmoins, il y aurait de multiples étapes à franchir. L’EDL doit signer un accord avec l’EDF portant sur l’élaboration de divers plans directeurs, qui prendraient en considération les amendements à apporter aux installations de la centrale de Jiyé vu les projets de construction de nouvelles usines dans le même périmètre.
Békaa
Une usine de calfeutrage en aluminium
Les établissements Georges Dib (EGD) ont ouvert une usine de fabrication d’accessoires de calfeutrage en aluminium dans la Békaa. L’investissement s’élèverait à 3 millions de dollars, alors que le total de la surface bâtie serait de l’ordre de 1 200 m2. Actuellement, les accessoires de calfeutrage en aluminium sont importés par le Liban à partir de la Chine et de l’Europe. La ligne de production de l’usine serait de 1,5 million de mètres linéaires par mois. La fabrique est entièrement automatisée et les machines ont été importées de la Corée du Sud. La production d’EGD pourrait couvrir tous les besoins du marché libanais, alors que l’autre partie de la production serait exportée vers la Turquie et Chypre.
Hausse des salaires
Un ballon d’essai qui ne leurre personne
Ce que chaque patron et chaque employé souhaitent est un réajustement des salaires non associé à une inflation. Mais dans les faits, les chiffres de l’Administration centrale des statistiques ont montré que la moyenne du taux d’inflation entre janvier 2012 et juin 2016 s’est élevée à 7,086%, sachant qu’en 2012, un réajustement des salaires a été consenti par le gouvernement dont seuls les employés du secteur privé en ont bénéficié. Quant aux fonctionnaires, ils n’ont obtenu qu’une avance forfaitaire au titre de l’augmentation de la cherté de vie, en attendant que soit approuvée l’échelle des salaires du secteur public. Un casse-tête pour le patronat, en l’occurrence l’Etat, qui n’a pas encore trouvé une plateforme d’entente ou une solution. Ces données ont été suffisantes pour que la déclaration du ministre du Travail, Sejaan Azzi, qui a suggéré un relèvement du S.M.I.C. à 1 200 000 livres libanaises, n’ait soulevé qu’une vague protestation de la part du patronat et presque aucune réaction de la part de la force active dans le pays. Il était clair pour tous que la suggestion du ministre n’était qu’un ballon d’essai, voire un sujet de passe-temps, en attendant que l’orientation de la conjoncture générale dans le pays se décante. Interrogé plusieurs jours après sa déclaration, Azzi a toutefois rectifié le tir, en précisant qu’il s’agissait d’«un projet qui n’est pas applicable en ce moment et qui nécessite la maturation de certaines conditions».
Venture Capital
Nouvel investissement de 56 millions de dollars
Venture Group, une société de consultation en développement connue notamment pour sa contribution au développement de plusieurs projets de divertissement et de loisir au Liban, comme celui de The Village à Dbayé, The Backyard à Hazmié et Uruguay Street au centre-ville, a décidé d’investir à Jounié, Byblos et Ramlet el-Baïda. Le montant total de ces nouveaux investissements s’élèverait à près de 56 millions de dollars, dont 25 millions seraient alloués au projet de Byblos, 16 millions à celui de Jounié et 15 millions au projet de Ramlet el-Baïda. Les trois projets comprendraient des complexes regroupant des restaurants et snack-bars, des centres de gymnastique et des espaces ouverts.
Liliane Mokbel