Pour le président Nabih Berry, les obstacles soulevés contre une loi électorale moderne entraîneront, de toute évidence, le maintien de la loi de 1960. Cela provoque, pourtant, une opposition de la société civile et une descente dans la rue. Il souligne également que de nombreuses parties poussent aux élections parlementaires, sans lesquelles il faudra accepter une troisième prorogation consécutive du mandat du Parlement. Il dit n’avoir pas senti chez le président Saad Hariri le moindre indice favorable à la prolongation et que même «il la refuse catégoriquement».
Pourtant, selon des sources parlementaires, le Futur commence à donner des signaux d’un souhait de reporter les élections, pour les mêmes raisons que celles de la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée. A cause de la vacance présidentielle et de l’absence de toute vision de solution. Les sources du Futur déclarent que le Courant proposera, à l’approche de la date des parlementaires, aux principales forces politiques, de ne pas s’entendre sur des législatives en l’absence d’un président de la République.
Des milieux du 14 mars affirment que le Courant du futur les a informés de son souhait de proroger le mandat parlementaire d’un an au cas où un compromis sur la présidentielle n’est pas obtenu avant la date des élections législatives. Toutefois, la pression favorable aux législatives et le refus d’un report avec les risques que cela entraîne d’une paralysie tant qu’aucun accord n’est conclu sur la présidentielle, devient en soi une cause d’accélération afin de ne pas paralyser le pouvoir actuel et un moyen de pression du général Michel Aoun et de ses alliés sur le Futur, principal défenseur de la formule actuelle du pouvoir conformément à l’accord de Taëf.
L’ancien Premier ministre, Fouad Siniora, dément catégoriquement que son bloc soit favorable à la prorogation du Parlement et affirme: «Nous avons pris plus d’une initiative en vue d’une nouvelle loi électorale et avons exprimé notre engagement sur la loi mixte. Malheureusement, seules la pénalisation de la victime et l’absolution de l’assassin sont la politique suivie». Il a insisté sur le fait que le Futur renouvellera, au cours de sa réunion hebdomadaire, son engagement dans le respect des échéances constitutionnelles, donc celle de l’élection parlementaire.
Chaouki Achkouti