Onze mille jihadistes libanais
Une étude publiée par le Centre de recherche Firil, basé à Berlin, indique que 360 000 combattants étrangers se sont rendus en Syrie depuis 2011 pour rejoindre les rangs d'organisations extrémistes et terroristes. Selon Firil, le Liban occupe le 8ème rang, avec 11 000 combattants. 3 110 d'entre eux seraient morts sur le champ de bataille et 1 080 sont portés disparus. Parmi les victimes figurent des Palestiniens venus des camps du Liban ainsi que sept femmes. Les Saoudiens comptent le plus grand nombre de morts, avec 5 990 jihadistes tués et 2 700 disparus. Mais la Turquie campe à la première place quant au nombre de ressortissants – 25 800 – partis combattre avec les organisations radicales, suivie de la Tchétchénie avec 21 000 combattants, et des Palestiniens (14 000).
Liban-Irak-Qatar: le lien invisible
Des sources de sécurité libanaises ont démenti les informations selon lesquelles le sort des 9 militaires libanais encore détenus par Daech, à la frontière libano-syrienne, serait lié à l'enlèvement de 26 ressortissants du Qatar, par l'organisation Hezbollah-Irak, dans la province irakienne de Wasset, le 16 décembre 2015. En revanche, le dénouement de l'affaire des Qatariens, dont deux princes de la famille royale des Al-Thani, qui participaient à une chasse au faucon, dépendrait d'un package deal portant sur la libération par l'ancien Front al-Nosra et d'autres organisations radicales en Syrie, de plusieurs combattants du Hezbollah et de membres des Gardiens de la révolution iranienne, qu'ils retiennent prisonniers. Ces sources précisent que le président Michel Aoun a seulement évoqué le sort des militaires libanais lors de sa visite au Qatar, le 11 janvier dernier.
La cachette de Chadi Mawlaoui
L'annonce, par les services de sécurité, d'avoir déjoué deux attentats terroristes pendant les fêtes de fin d'année, préparés par des cellules liées à Chadi Mawlaoui, a fait remonter à la surface le nom de cet extrémiste, originaire de Tripoli. Selon des sources informées, Mawlaoui serait réfugié dans le quartier de Hittin, dans le camp de Aïn el-Héloué, sous la protection du terroriste Bilal Badr.
40 des soixante officiers et agents des Forces de sécurité intérieure (FSI), affectés à la protection de l'ancien ministre de la Justice et ex-directeur des FSI, Achraf Rifi, ont été rappelés. La décision a été prise, le 10 janvier, par le Conseil central de sécurité, présidé par le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk. Les véhicules de service, détachés auprès de M. Rifi, ont aussi été rappelés. Les partisans de Rifi ont dénoncé un acte de «vengeance».
Des Cadavres sans noms
Les cadavres récupérés lors d'une opération spéciale de la Sûreté générale (SG) à la frontière libano-syrienne ne sont pas ceux des militaires libanais otages de Daech, comme l'ont montré les tests d'ADN effectués sur les dépouilles. Selon des sources informées, les corps seraient ceux de soldats syriens et de partisans du régime, assassinés par les groupes radicaux. Concernant les otages militaires, ces sources pensent que les chances qu'ils soient toujours en vie sont minimes.
Inquiétudes jordaniennes
Les informations publiées dans l'édition de décembre de Magazine (numéro 3072, p 9), au sujet du caractère stratégique pour le Hezbollah de la bataille de Tall Afar en Irak, ont été confirmées par le chef d'état-major jordanien quelques semaines plus tard. Dans une interview à la BBC, le général Mahmoud Freihat a déclaré que la progression des forces de la Mobilisation populaire (milice à majorité chiite) à Tall Afar, entraînera la mise en place d'un «corridor terrestre», reliant l'Iran au Liban, exprimant l'«inquiétude» du royaume hachémite à l'égard d'un tel scénario.
Voilà pourquoi le kamikaze a échoué
Le scepticisme soulevé par certains sur l'affaire du kamikaze du Costa, à Hamra, est déplacé, selon une source de sécurité proche du dossier. Omar Assi (originaire de Saïda) n'aurait à aucun moment hésité à accomplir la mission confiée par Daech, et qui consistait à se faire sauter dans le café, le 21 janvier. Cependant, il a retardé son geste en attendant que le lieu se remplisse de clients et après avoir entendu trois personnes parler avec un accent syrien. Il voulait leur donner le temps d'échapper à l'attentat qui visait, selon ses aveux, «à tuer le plus grand nombre de rafida (chiites) et de nassara (chrétiens)». Des dires confirmés par sa conversation avec une caissière, interrogée sur l'heure de pointe, en lui commandant un café et une barre de chocolat. Les agents présents sur les lieux ont attendu une confirmation de son identité avant de le neutraliser, de peur de se tromper et de pousser le vrai kamikaze à actionner sa bombe. La ceinture explosive contenait 4,5 kg de TNT et 1,5 kg de billes en acier.
Baalbeck-Hermel: 35 000 prévenus
Baalbeck-Hermel détient le triste record du Liban en nombre de personnes recherchées par la justice. Des sources chiites révèlent que plus de 35 000 habitants font l'objet, dans cette région, de mandats d'arrêt ou d'amener, ou de jugements. La majorité de ces repris de justice sont accusés de trafic de drogue, de vol de voitures ou de rapts, tandis qu'une minorité est soupçonnée de meurtres. Cette situation a un impact négatif sur la vie socioéconomique de cette région défavorisée, car des milliers de jeunes gens sont contraints de vivre dans une quasi-clandestinité. Des juristes réfléchissent à une solution permettant un retour à la vie normale, pour les prévenus suspectés de délits mineurs. Cela contribuera à désengorger les tribunaux.
Davantage de raids israéliens en 2017
Après les raids menés, le 7 et le 12 janvier derniers, par l'aviation israélienne, contre des cibles en Syrie, des sources du Hezbollah s'attendent à une recrudescence de ce type d'«agressions» dans les mois à venir. Ces sources établissent un lien entre les conclusions du Rapport annuel 2016-2017 d'évaluation stratégique israélien et l'intensification de ces raids. Ce rapport, publié en début d'année, pointe le Hezbollah comme «la principale menace» guettant Israël. Les conclusions du document soulignent que le parti chiite dispose, désormais, d'un gigantesque arsenal de missiles et d'armes modernes, susceptibles de neutraliser la supériorité israélienne. L'objectif des raids est de tenter de détruire «à la source» les chargements et les convois d'armes destinés au Hezbollah.
Démographie: Little Syria à Sabra
Dans le célèbre camp de Sabra et les rues environnantes, à la lisière de la banlieue sud de Beyrouth, les réfugiés palestiniens sont devenus minoritaires. Le secteur est, aujourd'hui, occupé par des milliers de réfugiés et de travailleurs syriens, avec leurs familles, si bien que le nom de «Little Syria» lui irait à merveille. Un habitant de la région affirme que Syriens et Palestiniens vivent en harmonie, sans incident notable. Toutefois, cette concentration de réfugiés, aux portes de Beyrouth, constitue un casse-tête pour les services de sécurité, qui ont renforcé leur dispositif de surveillance, de peur d'une infiltration de ce tissu social par des groupes terroristes. Des sources informées indiquent que les organisations palestiniennes présentes à Sabra et dans le camp mitoyen de Chatila, coopèrent étroitement avec les services libanais, qui procèdent régulièrement à des perquisitions dans la région.
La «force rouge» israélienne
L'armée israélienne projette d'incorporer, dans chacune de ses brigades, une unité spécialement entraînée pour combattre le Hezbollah. Le quotidien Haaretz, qui rapporte l'information, indique que ces unités, appelées la «force rouge», sont vêtues des mêmes uniformes que les combattants du parti libanais et utilisent des méthodes de combat similaires. Composée de réservistes, la «force rouge» a suivi des entraînements dans des tunnels souterrains et des répliques de villages du Liban-Sud. Elle a été formée au maniement des charges explosives utilisées par le Hezbollah. Grâce à cette immersion-simulation, Tsahal espère battre le parti sur son propre terrain.