Maladie dégénérative causée par une défaillance de sécrétion de la dopamine, le Parkinson touche 1% de la population libanaise. Même si cette pathologie reste encore incurable, les traitements actuels permettent au malade de vivre plus longtemps.
Comme tout autre phénomène, le vieillissement des populations présente des avantages et des inconvénients, dont le développement accru de la maladie de Parkinson, qui survient notamment avec l’âge. C’est dans une région anatomique bien définie dans le cerveau, le locus niger ou ce qu’on appelle la substance noire, que tout se déclenche, comme l’explique le Dr Halim Abboud, neurologue. Cette zone, qui fait partie des noyaux du système nerveux, joue un rôle important dans la sécrétion de la dopamine, l’hormone responsable de la régulation des mouvements du corps. Une destruction des neurones de la substance noire mène inéluctablement à une insuffisance en dopamine, provoquant les tremblements si caractéristiques de cette maladie, ainsi qu’une dégénérescence progressive.
Si elle est généralement plus fréquente chez les personnes âgées, la maladie de Parkinson est aussi susceptible d’apparaître chez les jeunes, par hérédité. En effet, la mutation d’un gène bien spécifique, le gène Parkin, peut déclencher la maladie précocement et bouleverser profondément le quotidien de l’individu qui en est atteint, d’autant qu’il s’agit d’un sujet jeune. D’autres facteurs, tels que les traumatismes répétés au niveau de la tête (ce fut le cas du grand boxeur Mohamed Ali, décédé de complications survenant, en raison du Parkinson) et certains produits toxiques, pouvant attaquer une région bien ciblée du cerveau, sont au cœur de cette maladie dégénérative.
La triade de la maladie de Parkinson
Trois symptômes cardinaux caractérisent la maladie, d’après le Dr Abboud : les tremblements, la raideur et la lenteur. Les tremblements agissent sur le corps durant le temps de repos et de manière asymétrique. En d’autres termes, ce ne sont pas, par exemple, les deux mains qui «vibrent» (dans ce cas, il s’agira de tremblement essentiel, maladie neurologique qui touche le corps au repos ou lors de gestes précis, à ne pas confondre avec la maladie de Parkinson), mais une seule. Ajoutons à cela que tout «Parkinsonien» court le risque de devenir amimique (subissant, dans ce sens, une réduction de la mobilité du visage, indépendante de toute paralysie).
La «lune de miel»
Comme le manque de dopamine est à l’origine de la maladie, le meilleur traitement consistera à combler cette «carence». Ainsi, en prenant de la dopamine par voie orale, le «Parkinsonien» récupère son état normal. Cette «guérison», qui s’inscrit dans une phase qu’on appelle la «lune de miel», n’est toutefois pas indéfinie. Passé un certain nombre d’années, le processus qui a déclenché, au départ, la mort des neurones fabriquant la dopamine, est réactivé et la maladie devient alors incontrôlable. Bien que d’autres moyens existent aussi pour lutter contre le Parkinson, le malade arrivera toujours à un stade où le traitement ne donnera plus d’effet, mais gagnera 15 à 20 ans supplémentaires.
La chirurgie fait aujourd'hui partie des traitements auxquels on a recours pour se soigner. Le Dr Abboud explique ainsi que «le cerveau de l’individu qui souffre de Parkinson comporte des parties hyperactives». Pour limiter cela, une électrode, reliée à un pacemaker ou stimulateur cardiaque (dispositif introduit dans l’organisme, fournissant des impulsions électriques), est implantée dans la région en question, provoquant une nette amélioration, notamment au niveau des symptômes cliniques de la maladie.
Nouvelles découvertes. La dégénérescence de la structure cérébrale se trouvant à l’origine de la maladie de Parkinson, de récents essais ont permis de montrer qu’une greffe de neurones, rendue possible grâce à une transplantation de cellules capables de remplacer les neurones perdus et de sécréter de la dopamine, pourrait se substituer à toute prise de médicaments.
Natasha Metni