Il y a quelques années, a été lancé le grand projet immobilier Beit Misk. Aujourd’hui, l’initiative est reprise par d’autres sociétés immobilières dans des régions et villages peu connus du Liban.
De nouveaux concepts immobiliers répondant aux besoins des Libanais apparaissent un peu partout. Pour résister au climat d’insécurité et à la crise économique que connaît le pays, le secteur de la construction se transforme. Les sociétés immobilières mettent à la disposition du public libanais des produits aussi bien résidentiels que commerciaux.
Les plus-values qu’elles offrent à leur clientèle, ce sont un environnement sain, une infrastructure solide, un service énergétique permanent (les coupures de courant sont évitées grâce à l’installation de générateurs ou de panneaux photovoltaïques), ainsi qu’un mode de vie souhaitable. Ces projets implantés de nos jours dans de petits villages qui, jusqu’alors, étaient demeurés dans l’ombre, misent de plus en plus sur un système ecofriendly. Plantations d’arbres, énergie renouvelable, tri des déchets… Tant de services qui ne peuvent qu’attirer la clientèle libanaise. Mais à quel prix? Walid Moussa, président du Syndicat des agents et consultants immobiliers au Liban (Real) et vice-président de la Fédération internationale des professions immobilières (Fiabci), explique que la moyenne des prix des «charges communes» en dehors de Beyrouth tourne autour de 15 $ par mètre carré par an. En d’autres termes, si un appartement est de 250 m2, le propriétaire paie annuellement 3 750 $ (250 x 15), soit 312,5 $ par mois. Dans la capitale, ce prix est d’au moins 23 $ par mètre carré par an. Les montants des charges communes devant être relativement bas pour attirer une clientèle plus nombreuse, certains projets immobiliers ont réussi à réduire ces coûts.
Qualité de vie
Dépendamment des projets, le coût du mètre carré pour l’achat d’un appartement ou d’une maison équivaut à, au moins, 2 000 $. Dans certaines régions, au centre desquelles sont instaurées de telles mini-cités, les deux cibles sont les particuliers (qui ont le choix d’acheter ou de construire leur propre maison), ou alors les promoteurs et les investisseurs qui œuvrent à construire des complexes et à les vendre par la suite. Toutefois, tout travail d’édification se doit d’être entrepris selon les normes et les régulations exigées par les sociétés immobilières, en charge du projet. L’essentiel est d’éviter toute négligence pour le maintien de la qualité de vie promise.
Pour élargir leur champ de vision et renforcer l’attractivité de leurs services, deux projets négocient, aujourd’hui, l’ouverture d’universités, d’hôpitaux et d’hôtels sur leurs sites. Aux maints avantages que ces projets immobiliers présentent, s’ajoute celui de la décentralisation au niveau national. Le flux de voitures se dirigeant vers la capitale tous les jours serait ainsi réduit, les migrations internes et, donc, les déséquilibres démographiques évités et les Libanais résidant à l’étranger encouragés à acquérir des biens immobiliers dans leur pays d’origine.
Plus encore, l’impact de ces projets sur l’économie libanaise se manifeste au niveau de la création d’emplois, d’une part, et des échanges entre industriels, commerçants et entrepreneurs, d’autre part. D’autant plus que des accords sont établis avec certaines banques pour l’octroi de facilités de crédits. Tant de bénéfices qui pourraient faire de ces projets immobiliers de nouvelles terres promises.
Natasha Metni