Un homme politique, issu d’une famille d’hommes d’affaires, a racheté un terrain, à Aïn Zhalta, ayant appartenu jadis à son grand-père. Le terrain, de près d’un million de mètres carrés, est transformé en verger avec un espace qui abritera cinq maisonnettes, une pour chacun de ses enfants. Pendant la guerre du Liban, qui a culminé avec la bataille de la Montagne, en 1983, la deuxième génération a préféré vendre le terrain. La parcelle a été récemment mise aux enchères par la Banque du Liban (BDL) pour défaut de paiement de l’acquisiteur. L’homme politique de la 3e génération a récupéré le terrain en l’achetant.
4 500 appartements invendus
Les développeurs immobiliers, qui refusent de consentir des réductions sur les prix des appartements, ont parié sur l’élection d’un président de la République, puis sur la formation d’un gouvernement. A présent, ils misent sur la fin du conflit syrien qui paverait la voie à une reprise du secteur de l’immobilier. Leurs paris ne se seraient pas avérés, parce que le problème ne serait pas lié à la conjoncture politique, mais à un problème structurel de l’économie libanaise. Selon le président de la CCIAB (Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth), Mohammad Choucair, il y aurait, à Beyrouth, 4 500 appartements vides.
Pas de 1er versement
Les publicités digitales, portant sur les facilités d’acquisition d’une unité de logement comme résidence principale, abondent. Elles ne sont pas moins surprenantes, puisque certaines proposent d’acquérir un appartement sans un premier versement. A priori, elles posent la problématique de la garantie pour le promoteur.
11,6 milliards $
Crédits à la construction en 2016
Selon les chiffres de la BDL (Banque du Liban), les avances et crédits, accordés par les banques et les institutions financières aux agents du secteur privé jusqu’à fin 2016, ont totalisé 64,2 milliards de dollars, soit une progression de 4,43%, de 61,54 milliards $. En termes de répartition des crédits par secteur, le domaine de la construction a accaparé 18%, soit 11,6 milliards $. Quant aux avances octroyées contre des garanties immobilières, elles ont représenté 37,3% du total des crédits accordés sur la période considérée ou, en valeur, 23,9 milliards $. Enfin, la part des avances octroyées contre des garanties personnelles est de 18,2%.
Saisies par les banques
La Banque du Liban (BDL) aurait demandé aux banques de saisir les biens immobiliers des débiteurs en défaut de paiement, à la lumière des difficultés que connaît le secteur dans le pays. En contrepartie, la Banque centrale aurait proposé aux bailleurs de fonds de prolonger le délai de liquidation de ces biens de cinq à quinze ans. La BDL n’en est pas à sa première tentative pour éviter l’éclatement d’une bulle immobilière. Les créances du secteur, dans leurs volets directs et indirects, portent sur celles accordées à des développeurs et entrepreneurs immobiliers, à des individus pour l’achat d’un logement et à des entités morales, comme les avances accordées à des sociétés ayant des garanties collatérales de nature immobilière. En valeur, elles se sont élevées, en 2016, à 49,96 milliards $, ou 73,1% de l’ensemble des prêts bancaires.
Chypre
Un marché prometteur
Interrogé par Magazine, un expert immobilier n’a pas trouvé à redire sur la campagne tapageuse multimédia et via brokers, destinée à promouvoir l’acquisition par des Libanais d’unités de logement à Larnaca. Il a considéré que l’entrepreneur libanais ne peut pas rester les bras croisés en attendant la reprise du marché immobilier local. Il a estimé que ces entrepreneurs ont suffisamment du flair pour identifier les marchés à potentiel en y investissant, alors que la courbe de la croissance est à ses débuts.
Liliane Mokbel