Ralph Karam a créé Filmgram, une plateforme permettant à quiconque de réaliser des vidéos professionnelles en quelques clics et pour une dizaine de dollars. Rencontre.
Comment avez-vous eu l’idée de Filmgram?
J’ai longtemps travaillé dans la publicité et je me suis rendu compte de la vitesse à laquelle le secteur évoluait. Il y a quelques années encore, il fallait une équipe professionnelle et du matériel lourd pour réaliser des vidéos de qualité. Aujourd’hui, un simple téléphone portable permet d’obtenir la même qualité d’image. En parallèle, avec l’arrivée des réseaux sociaux, les entreprises ont, aujourd’hui plus que jamais, besoin de créer plus souvent et rapidement des vidéos. Or la production de vidéos est encore très coûteuse: il faut compter entre 30 000 et 500 000 dollars pour une vidéo réalisée par une maison de production. J’ai voulu rendre ce service accessible au plus grand nombre.
Comment ça fonctionne? Pouvez-vous présenter votre idée?
Filmgram est une plateforme qui permet de réaliser en ligne des vidéos professionnelles en trois étapes. Nous comptons 50 000 modèles de vidéos disponibles. Il suffit de choisir son modèle, de télécharger ses documents et de choisir la musique. Le montage se fait automatiquement. Il est possible de télécharger et diffuser la vidéo à partir d’une dizaine de dollars.
Quels sont les obstacles principaux auxquels vous êtes confrontés en tant qu’entrepreneur au Liban et comment les surmontez-vous?
Le plus grand problème est la lenteur et le coût d’Internet! Nous consacrons un budget de 400 à 500 dollars par mois en 3G et malgré tout cela, la lenteur de la connexion nous handicape toujours! Nous avons décidé d’installer nos serveurs en Arabie Saoudite pour nous en sortir. Même s’il est vrai que la Banque du Liban (BDL) a investi beaucoup d’argent dans le secteur et que les accélérateurs et incubateurs se multiplient au Liban, je trouve que ce n’est toujours pas suffisant. Ce n’est qu’une façade. Concrètement nous, entrepreneurs, avons besoin de support, de fonds, d’infrastructures pour pouvoir innover et nous développer. Il y a encore du travail pour pouvoir vraiment parler d’un environnement propice aux entreprises.
Soraya Hamdan