Joe Zaarour a cofondé Sympaticus, une application mobile permettant aux personnes souffrant d’anxiété, de stress et de dépression de se soigner elles-mêmes grâce à une méthode de thérapie automatisée. Explications.
Pouvez-vous présenter Sympaticus?
Il s’agit d’une application qui permet aux personnes qui souffrent de troubles psychiques de poser elles-mêmes un diagnostic, puis de se soigner grâce à un programme thérapeutique que nous avons conçu en 14 semaines. J’ai personnellement souffert d’anxiété et constaté que la thérapie traditionnelle ne fonctionnait pas toujours. Elle prend du temps, on ne sait pas forcément quand cela va s’achever… De plus, dans la région, il n’est pas toujours évident de se rendre chez un thérapeute car la santé mentale est toujours un sujet tabou. Nous voulions remédier à ce problème, en mettant en place un moyen d’aider les gens à traiter leurs émotions plus facilement. C’est ainsi qu’est née l’idée de Sympaticus.
Comment cela fonctionne?
Nous avons automatisé des techniques de la thérapie comportementale cognitive (CBT), très pratiquée en Grande-Bretagne, consistant à se focaliser sur le changement de comportement pour mieux vivre avec le trouble. Sur notre application, l’utilisateur doit répondre à des questions pour poser un diagnostic. Ensuite, il passe par six étapes pour se soigner. Chacune dure deux semaines. Elles consistent en des exercices, des séances de méditation, un journal à remplir pour évaluer ses émotions, des conversations avec un coach et des sessions en ligne avec nos thérapeutes.
Quelles sont les difficultés principales que vous rencontrez en tant qu’entrepreneur au Liban? Où en êtes-vous aujourd’hui?
Tout le monde pense que c’est facile d’être entrepreneur mais c’est faux! Le Liban a encore beaucoup à faire pour aider les start-up. Parmi les challenges à relever, la lourdeur des procédures légales par exemple pour recruter, l’ouverture d’un compte bancaire mais aussi l’absence de régulation. Aujourd’hui, nous venons de signer un contrat avec un grand hôpital libanais et nous travaillons sur une version en arabe pour pouvoir conquérir d’autres marchés, comme Dubaï.
Soraya Hamdan