Magazine Le Mensuel

Nº 3087 du vendredi 2 mars 2018

Santé

L’obésité. Maladie numéro 1 du XXIe siècle

Maladie complexe, l’obésité est influencée par des facteurs physiologiques, psychologiques, environnementaux, socioéconomiques et génétiques. Des études récentes montrent qu’une perte de poids de 5 % à 10 % réduit considérablement le risque des comorbidités associées à cette pathologie.

Le taux d’obésité est en constante hausse au Liban. «Les estimations locales montrent que près de 30% de la population est en surpoids ou obèse. Par ailleurs, la plupart des individus ignorent que cette maladie constitue un facteur de risque élevé pour de nombreuses comorbidités», indique Stathis Psimmenos, Directeur général de l’entreprise pharmaceutique Novo Nordisk au Liban. Pour éviter de telles conséquences, la réduction de la masse graisseuse de 5 à 10% peut considérablement abaisser l’impact néfaste sur la santé. En effet, une telle diminution donne lieu à des améliorations importantes au niveau de la glycémie, de la pression artérielle et du profil lipidique. Elle est également susceptible de réduire les risques de développement du diabète de type 2 et d’apnée obstructive du sommeil. Il apparaît aussi que le recours à la chirurgie dans des cas d’obésité est de plus en plus fréquent de nos jours. Qu’en pensent les médecins? L’intervention chirurgicale est recommandée lorsque tous les régimes alimentaires et traitements médicaux ont été «épuisés». Une deuxième condition consiste à évaluer le risque chirurgical, de sorte à ce que ce dernier soit inférieur à celui de l’obésité. Cette option est prise en compte lorsque la surcharge pondérale s’avère morbide (le risque de mortalité d’une personne obèse étant doublement plus élevé que celui d’une personne dont le poids est «normal»).

LA CHIRURGIE EN DERNIER RECOURS
Trois principales techniques sont à considérer: la pose d’un anneau autour de l’estomac, le by-pass gastrique et le «sleeve» ou manchon gastrique. Le premier procédé consiste à diviser l’estomac en deux parties, celle du bas permettant un écoulement lent des aliments qui s’y déversent après avoir traversé celle du haut. Cette technique conduit à des complications qui, au bout de dix ans, obligent 90% des patients à retirer l’anneau. Pour le by-pass, un court-circuit est réalisé au niveau de l’estomac.  Les aliments ne passent donc plus par cet organe. Ils arrivent directement dans l’intestin grêle, en passant par une minipoche gastrique restante. Bien qu’efficace, cette opération entraîne des carences nutritionnelles, voire des hypoglycémies. Enfin, la chirurgie d’un manchon gastrique consiste à retirer les deux tiers de l’estomac (comportant la partie qui sécrète l’hormone de l’appétit). Les complications se font rares, se limitant parfois à un reflux gastrique.

Épidémie croissante
À l’échelle mondiale, la prévalence de l’obésité a été estimée en 2014 à 11% chez les hommes et à 15% chez les femmes. Environ 600 millions d’adultes souffrent de cette pathologie dans le monde. Au Liban, des études récentes montrent que la prévalence de l’obésité a considérablement augmenté dans l’ensemble de la population adulte, passant de 17,4% en 1997 à 28,2% en 2009.

Natasha Metni Torbey
 

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