Aïn el-Héloué
La «brèche des jihadistes»
Il y a quelques semaines, un dangereux jihadiste palestinien, Mohammad Hamad, soigné à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth alors qu'il était en état d'arrestation, avait trompé la vigilance de ses gardiens et des infirmiers. Il avait réussi à regagner le camp de Aïn el-Héloué par une brèche secrète, appelée «l'ouverture des rails». L'armée libanaise avait découvert cette voie, empruntée par des jihadistes, pour entrer et sortir du camp. Il s'agit d'une lourde porte en fer, qui a été condamnée. Toutefois, des habitants du camp avaient manifesté pour réclamer sa réouverture, arguant du fait que sa fermeture leur compliquait la vie quotidienne. La porte a donc été réouverte et placée sous haute surveillance. En contrepartie de cette mesure, l'armée réclame que Hamad lui soit livré. Elle attend toujours.
L'aviation israélienne plus prudente
Depuis qu'un F-16 israélien a été abattu par la défense anti-aérienne syrienne, le 10 février, après des raids en Syrie, l'aviation de l'Etat hébreu fait preuve d'une plus grande prudence. Des sources militaires libanaises et du Hezbollah affirment que les avions israéliens, y compris les drones, ont sensiblement réduit leurs vols de reconnaissance dans le ciel du Liban et de Syrie. «L'évaluation des conséquences de l'incident du F-16 n'est pas terminée», affirme la source du Hezbollah.
Ali Mamlouk passe par le Liban
Le chef du bureau de la Sécurité nationale, qui chapeaute les agences syriennes de renseignement, le général Ali Mamlouk, se serait rendu en Europe, début février, via l'aéroport de Beyrouth. Le site Intelligence Online avait rapporté que le général Mamlouk avait rencontré, en février, le patron du renseignement extérieur italien, Alberto Manenti. L'entretien entre les deux maîtres-espions aurait porté sur les moyens de renforcer la lutte contre les jihadistes de retour dans leurs pays européens. Mais la rencontre n'a jamais été confirmée de manière officielle. Les contacts entre le général Mamlouk et les représentants de services de renseignement occidentaux ont repris ces derniers mois après des années d'interruption. Début novembre 2017, il avait reçu à Damas un haut responsable américain. La discussion avait porté sur le sort de ressortissants américains portés disparus en Syrie.
18 601
Palestiniens originaires des camps de Syrie et réfugiés au Liban ont été recensés par la Sûreté générale (SG). Les services de sécurité pensent que plusieurs centaines d'autres sont entrés clandestinement au Liban et n'ont pas encore été enregistrés. La plupart de ces déplacés sont installés dans le camp de Aïn el-Héloué à l'est de Saïda. Une autre partie a choisi celui d'el-Jalil, dans la Békaa. Cette communauté est étroitement surveillée par les services de sécurité.
Démissions
Dans le cadre d'un plan d'assainissement de l'armée libanaise, le commandant en chef, le général Joseph Aoun, veut réduire le nombre de généraux, jugé pléthorique. Aussi, a-t-il ouvert, début janvier, la porte à la démission – en profitant de tous les droits et avantages -, jusqu'à fin février aux officiers portant ce grade. Puis le délai a été prolongé à fin mars. A l'heure de passer sous presse, 90 généraux avaient présenté leur démission. La même opération devrait se répéter en juillet, pour permettre à la promotion de 1986 de profiter de tous ses droits. Plus de 120 généraux pourraient choisir de partir. Ces départs permettrait à l'armée d'atteindre, enfin, un équilibre au niveau des grades.
Nouveaux protocoles
Le service de sécurité du Hezbollah, chargé de la protection du secrétaire général sayyed Hassan Nasrallah, du numéro 2 du parti, cheikh Naïm Kassem, du chef du Conseil exécutif, Hachem Safieddine et d'une poignée d'autres hauts dirigeants politiques et militaires du parti, a remis à plat tous ses protocoles de sécurité, adoptant de nouvelles procédures. Cette mesure vise à tromper la vigilance des services de renseignements israéliens et américains, qui ont redoublé d'activité ces derniers temps.
Liban-Sud
Le Hamas palestinien s'implante
Le mouvement palestinien Hamas aurait tenté d'installer, à l'insu du Hezbollah et des autorités libanaises, des rampes de lancement de roquettes au Liban-Sud, écrit Yossi Melman dans le quotidien israélien Maariv. Le journaliste précise que la tentative d'assassinat du responsable du Hamas, Mohammad Hamdane, à Saïda, à la mi-janvier, était liée à cette affaire, laissant entendre qu'Israël se tenait derrière l'attentat. Des sources proches du Hezbollah et des services de sécurité libanais démentent cette information, affirmant que le Hamas coopérait pleinement avec les autorités libanaises et s'était engagé à n'entreprendre aucune action susceptible de mettre en danger la sécurité et la stabilité du Liban. Cependant, ces sources précisent que le Hamas fait preuve d'un dynamisme accru ces derniers mois dans les camps palestiniens, dans tout le Liban, pour renforcer sa présence sur les plans populaire et sécuritaire, sans pour autant violer son engagement.
Dubaï
Deux jeunes Libanais arrêtés
Deux jeunes libanais originaires de Abbassié, au Liban-Sud, ont été arrêtés début mars par les autorités émiraties, affirment des habitants du village. Après avoir été sans nouvelles pendant plusieurs jours, les familles ont enfin été contactées par leurs enfants qui les ont informées qu'ils étaient en état d'arrestation. Selon les mêmes sources, les deux jeunes gens ont été appréhendés parce que leurs numéros de téléphone figuraient sur le carnet d'adresse d'un autre Libanais arrêté après que la police ait trouvé dans son appartement un coffret de collecte de donations au profit de mausolées et de lieux de culte chiites. Les autorités libanaises n'ont pas encore réagi à cette affaire.
Sous les yeux des satellites
«Il n'y a jamais eu autant de satellites braqués sur le Liban», affirme un général à la retraite de l'armée libanaise. Citant des sources russes, ce spécialiste du renseignement, assure que l'orbite de plusieurs satellites-espions américains, israéliens et d'autres pays occidentaux, mais aussi russes, ont été modifiées ces dernières semaines pour quadriller le territoire libanais, notamment la Békaa, le Liban-sud et la frontière orientale. Certains de ces engins sont visibles à l'œil nu la nuit, affirme ce général. Ce développement n'augure rien de bon, ajoute l'officier, qui n'exclut pas une guerre régionale dans les mois à venir.
Pirate, informateur et agent double
Le pirate informatique qui aurait été recruté par l'ancienne cheffe du bureau de lutte contre la cybercriminalité et la protection de la propriété intellectuelle, le commandant Suzanne Hobeiche, pour tendre un piège au comédien Ziad Itani, aurait en fait des liens anciens avec les Forces de sécurité intérieure (FSI). Une source informée indique qu'Elie Ghabache était lié aux FSI par un contrat de nettoyage. Cette même source croit savoir que c'est lui qui aurait approché le commandant Hobeiche – et non pas l'inverse – pour lui communiquer des informations concernant des liens présumés entre Ziad Itani et une prétendue agente du Mossad, via Facebook. Cette dernière a transmis les renseignement à la Sûreté de l'Etat, qui a mené l'enquête et procédé à l'arrestation de Itani. La source se demande si toute cette affaire n'est qu'un piège destiné à discréditer la Sûreté de l'Etat et abattre Suzanne Hobeiche.
Un régiment pour la frontière sud
Les préparatifs vont bon train pour créer un nouveau régiment de l'armée libanaise dont la mission serait de se déployer à la frontière méridionale du pays. Cette unité sera semblable aux trois autres régiments des frontières terrestres, déployés entre le Liban et la Syrie. Elle sera opérationnelle d'ici au mois d'août et pourrait être envoyée au Liban-sud au cas où le Conseil de sécurité de l'Onu déciderait de réduire les effectifs de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), en raison des coupes budgétaires décidées par les Etats-Unis. Une source politique affirme que le commandement de l'armée a informé la Finul que la mission de ce nouveau régiment sera semblable à celle des trois autres unités existant déjà, à savoir: lutter contre le trafic d'armes et de munitions, arrêter les trafiquants, et combattre l'immigration clandestine. «Ceux qui espèrent que ce régiment se frottera à la Résistance attendront longtemps», affirme cette source.