Manipuler l’image et le son, provoquer les 5 sens de l’être humain pour créer une osmose entre le concret et l’abstrait, le réel et le virtuel, tels sont les pouvoirs que détiendront les futurs diplômés en audiovisuel. Directeur de l’IESAV, Elie Yazbek livre les clés de cette formation.
En quoi consistent les études en audiovisuel?
Ce sont des études qui concernent principalement tous les métiers du cinéma, de la télévision, de la radio, de la publicité, en bref, tous les métiers de l’image, du son et du monde du spectacle (y compris le monde du théâtre). Aujourd’hui, beaucoup de liens se tissent entre l’audiovisuel et le théâtre, ce dernier requérant constamment les techniques audiovisuelles et inversement. La formation est, généralement, très polyvalente où les étudiants apprennent tant les différents métiers qui relèvent de ce domaine, que les nouvelles techniques etc. Plus encore, c’est tout un bagage culturel qui leur est fourni. En effet, pour être bon dans ce domaine, il ne suffit pas d’être bon en technique. Encore faut-il se doter d’une bonne connaissance de l’actualité et avoir une culture générale assez vaste. S’ajoutent à cela l’ouverture d’esprit, la créativité et la connaissance de la conjoncture socio-politico-culturelle. Au niveau des études, les responsables académiques tentent d’assurer cette polyvalence en mêlant cours techniques, pratiques et théoriques dans le but d’aider les étudiants à mieux gérer leur projet.
Ce monde bouillonne constamment. Comment expliquez-vous cela?
Nous sommes actuellement en plein dans les technologies numériques. On assiste à un grand boom en matière de technologie relative aux films d’animation, aux effets spéciaux, à tout ce qui relève de l’image et du son sur le plan «numérique». Nous essayons, en tant que responsables académiques, tant bien que mal, de développer de nouvelles options, de nouveaux cours qui vont dans ce sens pour être en phase avec ce qui se fait mondialement, avec les besoins du marché. Il est impératif que tout étudiant en audiovisuel puisse, à la fin de son parcours, trouver et occuper de très bons postes. De nos jours, le cinéma a plus ou moins changé de visage, surtout au cours des dix dernières années, avec l’émergence du numérique. Nous sommes donc tenus d’être toujours à jour.
Trouve-t-on facilement du travail?
Il est important de souligner que les débouchés d’une telle formation sont extrêmement nombreux. On n’apprend pas un seul métier mais une vingtaine de métiers très différents. Cela va de l’écriture de scénarios, en passant par des notions très techniques (montage-son-image), jusqu’à arriver aux métiers de réalisation, de production, de mise en scène, de direction, de direction d’acteurs, etc. Au Liban, les diplômés en audiovisuel trouvent facilement du travail. Certes, les crises économiques peuvent toucher parfois certains domaines, mais jusqu’à présent, et même à l’avenir, le potentiel des débouchés liés aux études en audiovisuel ne fera que s’accroître. Il s’agit effectivement d’une trajectoire qui est en pleine expansion mondialement. Au Liban, nous sommes passés d’une production de 3 à 4 films par an à une trentaine. Une vraie explosion. D’autant plus que le marché publicitaire et celui des vidéoclips sont en ébullition. Il en est de même pour le monde du spectacle. Notons que cette formation peut donner accès aux métiers de l’enseignement (aussi bien dans les écoles que dans les universités), aux métiers de la gestion d’espaces culturels et aux métiers de journalisme (presse écrite, télévision, radio). De vastes options de travail au triple niveau local, régional et international.
Que nécessitent les études en audiovisuel?
Pour faire des études en audiovisuel, il n’y a pas de prérequis. L’essentiel, c’est d’être curieux. Etre poussé par l’envie de connaître différentes cultures, de découvrir l’environnement dans lequel nous vivons, de s’approprier les nouvelles technologies, telles sont les principales conditions pour réussir sa formation. Plus encore, il s’agit de maintenir et de préserver sa motivation pour les métiers à exercer, d’aimer ce que l’on fait, et de se passionner pour l’art. Baigner dans un monde artistique est donc nécessaire et c’est à partir de cette flamme minime que l’université peut aider tout candidat intéressé à raviver son feu et à aller très loin. Soyez curieux! Artistiquement, sociologiquement, politiquement, historiquement ou techni-quement, mais soyez curieux!
Natasha Metni