Magazine Le Mensuel

Nº 3092 du vendredi 3 août 2018

general Start up

Little Reed. Des produits du terroir frais et bio

A Qsaibe, pas loin de Mansourieh, sur un terrain de 8000 m2, se dresse une ferme pédagogique et le restaurant bio Little Reed, qui offre des produits frais et bio.

L’objectif d’Elissa Zeidan et Nizar Cortas est de proposer à leurs clients des produits de leur jardin. «Mon seul but est de léguer à mes enfants une terre meilleure que celle dont j’ai hérité» confie la jeune femme, mère de 4 enfants. «J’ai reçu ce terrain qui abrite une source d’eau potable. Mon mari, lui aussi architecte et cofondateur de la start-up, au début pas très enthousiaste à l’idée, a changé d’avis, après que nous ayons commencé à planter, construit le restaurant à l’ancienne et trouvé toutes les femmes du village prêtes à collaborer en cuisine. Sa motivation s’est accrue progressivement. Il pensait seulement au vin qu’il allait produire dans les vignes. Aujourd’hui, toute notre façon de raisonner a changé! Nous pensons au monde qui nous entoure, aux gens du village et peu à peu, à tous ceux qui dépendent de la ferme et du restaurant» explique-t-elle. «Les enfants n’envisagent pas une vie différente» continue la jeune femme, leader dans l’âme mais toujours prête à déléguer. «Little Reed» signifie petit roseau et le nom du village est tiré de cette appellation car le village est rempli de roseaux.

Transmission du savoir
«L’idée s’est imposée petit à petit. Les femmes du village de Qsaibé, riches de leur savoir-faire culinaire traditionnel, sont très heureuses de proposer aux gens de la ville des mets confectionnés avec amour. Little Reed est devenue une plate-forme de rencontre entre le monde de la ville et celui de la campagne. Nous proposons des produits du terroir, du miel, du debs, de l’eau de rose, de l’eau de fleurs d’oranger, des pignons. C’est pédagogique car nous collaborons avec les associations EEDAMA et ODDD qui prodiguent aux enfants des activités sur l’environnement. Les garderies, les colonies et les élèves des écoles sont les bienvenus. Ensemble, nous plantons des produits à partir de graines et d’engrais organiques», explique Elissa Zeidan Cortas.
HIVOS, une organisation hollandaise, les a beaucoup soutenus dans leur entreprise. Ils ont construit le restaurant à partir de matériaux anciens récupérés dans des chantiers. Grâce à EEDAMA et ODDD, de jeunes formateurs viennent apprendre aux enfants à reconnaître les herbes aromatiques, le respect de la nature.
Elissa et Nizar Cortas ont bénéficié d’une assistance légale et d’un emprunt bancaire dès que leur étude de marché s’est avérée positive. Ils espèrent que le restaurant fonctionne pour augmenter le nombre de leurs employés fixes qui s’élève à 5 pour le moment. Toutes les femmes qui aident en cuisine sont des femmes au foyer le restant de la semaine. Elissa et son mari continuent d’ailleurs à prendre des projets d’architecture en attendant que leur start-up démarre sur les chapeaux de roue. Les femmes du village ont dû suivre une formation «Food and safety» avant de commencer à proposer leurs mets aux clients.

Micheline Abukhater

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