Magazine Le Mensuel

Nº 3095 du vendredi 2 novembre 2018

Salon du livre

Didier Dufresne. L’aventure des Ecoles du bout du monde

L’auteur jeunesse, Didier Dufresne sera au Liban pour présenter le 7ème  tome de la collection Les Ecoles du bout du monde: Les Inséparables de Beyrouth, illustré par Caroline Piochon. Quel est le principe de cette collection?
Les différents titres de la collection, aux éditions Auzou, sont des textes de fiction qui se passent dans des écoles réelles. C’est ma façon de faire voyager les enfants-lecteurs dans d’autres écoles que la leur, tout en leur permettant de s’identifier à de véritables petits héros de roman et de partager leurs sentiments. Je me rends la plupart du temps dans l’école où va se passer mon histoire. Lorsque ce n’est pas matériellement possible, je noue une relation étroite avec l’équipe enseignante.

Selon quels critères s’effectue le choix de ce «bout du monde»?
Je fais confiance à mes rencontres, aux occasions qui se présentent. D’un contact par Internet avec une professeure de Montréal à propos d’un de mes livres naîtra Les patineurs de Saint Arsène qui se passe au Québec. Une amitié de longue date et de nombreux voyages au Vietnam seront à l’origine de Les matelots de la rivière Caï. Une discussion animée avec le président d’une ONG me conduira avec lui jusqu’au Burkina Faso pour Le trésor de Kolgrogogo… A l’origine, il y a toujours de belles rencontres qui se soldent ensuite par de solides amitiés. Une fois l’école choisie, mon éditrice, Émeline, m’accompagne tout au long de cette «aventure» (car c’en est une!). Elle veillera avec détermination à l’aboutissement du projet.

Pourquoi avoir choisi Beyrouth pour le 7ème  tome de la collection?
En 2009, j’ai été invité au Salon du Livre Francophone de Beyrouth. Ce fut un séjour extraordinaire! Ma rencontre avec une classe de l’École Publique de Sed el-Bauchrié, en particulier, m’avait laissé un souvenir inoubliable. Lorsque j’ai eu l’idée de cette collection, j’ai aussitôt pensé au Liban et à cette école qui m’avait si bien reçu. J’ai donc repris contact avec une enseignante, qui a été ma correspondante sur place, ne ménageant pas sa peine pour répondre à mes questions, prendre des photos, filmer la rue… Quel bonheur de pouvoir revenir, presque dix ans après, dans cette école de Beyrouth.

Quelles recherches effectuez-vous au préalable?
Je me rends sur place si c’est possible, je questionne, je prends des notes et des photos. A mon retour en France, ce sont avant tout les enseignants des écoles et leurs élèves qui me fournissent la plus grande partie des informations qui me sont nécessaires. Ils répondent inlassablement à mes demandes, mes questions, mes interrogations… Je vais me renseigner à la source! Internet nous permet d’échanger en direct, de rester en contact. C’est souvent lors de ces échanges que je découvre l’élément qui va déclencher ma fiction. Mais la plus importantes des étapes à mon sens, c’est la relecture de mon texte final par un(e) ou plusieurs enseignant(es) de l’école. Eux seuls, qui vivent cette aventure au quotidien, peuvent me dire si je parle avec justesse.

Comment se passe la collaboration avec l’illustratrice Caroline Piochon?
Je fournis à Caroline de nombreuses photos de l’école et de son environnement. La plupart du temps, j’ai pris moi-même ces photos sur place. Quelquefois, Caroline travaille avec des photos que des enseignant(es) de l’école ont prises, ou d’autres que je trouve ou qu’elle cherche sur Internet ou sur des documents. Elle interprète ensuite avec beaucoup de talent ces images, en leur donnant vie, couleur, chaleur… Je n’interviens pas autrement dans son travail. C’est mon éditrice qui s’occupe d’harmoniser le texte et les images. Moi, je découvre simplement avec plaisir, lorsque le livre est terminé.

Nayla Rached

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