Magazine Le Mensuel

Nº 3098 du vendredi 1er février 2019

Confidences partis Les Confidences

Okab Sakr réhabilité par Hariri

La carrière politique de l'ancien député de Zahlé, Okab Sakr, a été bien vite enterrée par les analystes. L'ex-journaliste, soupçonné d'avoir fait le jeu de l'ancien ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhan, accusé d'avoir organisé la démission forcée et la séquestration à Riyad du Premier ministre Saad Hariri, en novembre 2017, a disparu des radars depuis plus d'un an. D'aucuns affirmaient qu'il était tombé en disgrâce à cause de son «manque de loyauté envers son chef et ami». Visiblement, il n'en est rien. M. Sakr vient d'être réhabilité par Saad Hariri, qui l'a nommé à la mi-janvier secrétaire général adjoint du Courant du Futur pour les Affaires politiques et culturelles. Ahmad Hariri a été confirmé à son poste de secrétaire général et l'ancien député de Beyrouth, Ammar Houry, a décroché le titre de conseiller dans le cabinet de Hariri.

 

Les chrétiens scrutés par tous
Plus que toute autre, la scène chrétienne au Liban est scrutée avec une attention particulière par les puissances régionales et internationales impliquées au pays du cèdre et au Levant. Ces puissances, qu'elles s'appellent la France, les Etats-Unis, la Russie, la Syrie ou l'Iran, s'intéressent de près aux évolutions sociales et politiques qui sont en train de s'opérer au sein de la communauté chrétienne. En plus du foisonnement de «partis» ou de la réactivation d'anciennes formations, des études sociologiques sont effectuées pour essayer de comprendre les transformations actuelles et deviner leur impact sur la situation à venir. Des diplomates de ces pays posent des questions ciblées à des chercheurs, des professeurs d'université et à des journalistes. La situation des Eglises maronite et grecque-orthodoxe n'échappe pas à l'attention de tous ces curieux.

 

L'incident de Jahiliya, un cadeau
L'incident de Jahiliya (Chouf), le 1er décembre, lorsqu'une patrouille du service de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) a tenté en vain d'arrêter le chef du parti al-Tawhid, Wiam Wahhab, a finalement été un cadeau inespéré pour l'ancien ministre proche de la Syrie et du Hezbollah. Cette affaire a transformé M. Wahhab en personnalité politique incontournable de le communauté druze. Mais ce n'est pas tout. Le 1er décembre 2018 peut être considéré comme la refondation du parti al-Tawhid. Depuis cette date, des dizaines de jeunes druzes du Chouf, de Aley, de Baabda et de Hasbaya ont présenté des demandes d'adhésion à cette formation dont le rayonnement dépassait difficilement Jahiliya, le village natale de M. Wahhab. «L'incident de Jahiliya a brisé le mur de la peur qui empêchait les jeunes déçus par le leadership de Walid Joumblatt de rejoindre d'autres chefs. Aujourd'hui, il faut compter avec Wahhab», a commenté une personnalité druze de la montagne.

 

Amendement de la loi de 1905?
Un avocat proche d'un grand parti chrétien a préparé une étude exhaustive visant à amender la loi de 1905 sur les associations, qui, bien que datant de l'époque de l'empire ottoman, continue de règlementer la création et le fonctionnement des partis politiques au Liban. Un de ses collègues, qui a lu l'étude à sa demande, a estimé que le texte proposé est «pire que la loi ottomane». «Ce texte ne contribuera pas à moderniser la vie politique mais pérennisera les partis actuels», lui a-t-il dit, en lui conseillant de renoncer à son projet. 

 

Malaise chez les Kataëb
Le malaise qui a surgi en novembre entre le député Nadim Gemayel et la direction des Kataëb, présidé par son cousin Sami Gemayel, est en train d'être réglé loin des médias pour éviter qu'il ne se transforme en cassure lors du prochain congrès du parti. La colère de Nadim Gemayel a été provoquée par l'alliance entre des candidats Kataëb et du Parti syrien national social (PSNS) et d'autres formations du 8-Mars aux élections de l'ordre des Pharmaciens, en novembre. A la mi-décembre, une réunion du bureau politique avait ete le théâtre d'un débat houleux après la proposition de Nadim Gemayel de former un comité de salut pour «sauver le parti».

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