Magazine Le Mensuel

Nº 3100 du vendredi 5 avril 2019

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Women in lighting. Les femmes mises en lumière

 



 


A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Sharon Stammers et Martin Lupton ont lancé l’initiative Women in lighting, un site web qui promeut la représentation féminine dans ce secteur. Cherine Saroufim, architecte partenaire à IDEPCONSULT- Mounir Saroufim and Partners à Beyrouth, est l’ambassadrice du projet au Liban.

Bien qu’elles représentent plus de 50% des professionnels du secteur de la conception d’éclairage dans le monde, les femmes n’y sont pas représentées à leur juste valeur. «Il suffit de regarder le nombre de femmes s’exprimant lors de grandes conférences, juges lors de récompenses, pour se rendre compte que leur représentativité est nettement inférieure à celle des hommes. Nous voulons changer cela», témoigne Martin Lupton, fondateur du projet avec Sharon Stammers, tous deux architectes d’intérieurs et concepteurs d’éclairage suédois.
Pour Cherine Saroufim, diplômée de l’Alba et de la très prestigieuse Parsons Art and Design School à New-York et revenue au Liban depuis 11 ans, il ne faudrait pas y voir un nouveau mouvement féministe. La jeune femme ne se décrit d’ailleurs pas comme telle. «Je ne suis pas féministe. Je n’ai jamais eu à m’imposer et sur les chantiers, je me sens à ma place. Même si c’est un métier difficile pour les femmes. Women in Lighting, ce n’est pas une question d’égalité homme-femme, nous ne sommes pas là pour dire que nous sommes meilleures qu’eux. Mais dans notre domaine en tant qu’éclairagiste, alors que nous sommes plus nombreuses que les hommes, nous sommes sous-représentées. Lors des conférences, 90% des intervenants sont des hommes. Même au Liban, nous sommes une majorité. Sharon Stammers et Martin Lupton ont voulu créer un mouvement pour essayer de retrouver toutes ces femmes à travers le monde. Des femmes qui sont prêtes à faire bouger la communauté et à réaliser qu’elles constituent une grande masse».
Très présente au niveau international et active dans des associations américaines, enseignante à l’Alba et à la LAU, le profil de Cherine Saroufim séduit rapidement les fondateurs du projet qui voient en elle une potentielle ambassadrice. «Un étudiant libanais dans le secteur est rentré de ses études en Allemagne et connaissait les fondateurs. Il leur a parlé de moi et Women in Lighting m’a contacté. C’était du bouche-à-oreille, je pense que cela a été le cas pour les autres ambassadrices du projet dans le reste du monde». Une aubaine pour le secteur de l’éclairage au Liban où la profession n’est pas toujours bien représentée, parfois rejetée, voire méconnue du grand public. Pour Cherine Saroufim, être ambassadrice est une mission pour les générations futures: «Qu’elles sachent qu’elles peuvent arriver à faire ce qu’elles veulent comme moi j’ai réussi à le faire. J’ai été très bien secondée, que ce soit au niveau de la famille mais aussi grâce à mon appartenance à cette université de Parsons. J’ai aussi travaillé avec le cabinet Tillotson Design Associates qui fait partie de l’association de femmes Working women dont le but était d’atteindre 70% de femmes en poste afin de promouvoir leur présence dans la profession. Cela m’a énormément encouragée. Je suis là pour promouvoir mon domaine qui est l’éclairage, mais aussi pour encourager les jeunes». 

Marguerite Silve

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