Le marché mondial étant devenu extrêmement concurrentiel aujourd’hui, les
entreprises sont contraintes de fournir des services et produits de haute qualité. Pour
cela, des normes sont à respecter. Qu’en est-il de l’industrie libanaise?
Avec plus de 15 sous-secteurs dont l’importance varie selon leur contribution au PIB et à l’emploi, le secteur industriel libanais s’efforce d’assurer le respect des normes de qualité.
Alors que le secteur des aliments et des boissons contribue à la part la plus élevée de la production industrielle (26%), celui des métaux et des produits métalliques en représente 12%, contre 11,7% pour les autres produits minéraux non métalliques et 11% pour les machines et les appareils électriques ainsi que les meubles et les produits en bois (d’après des données fournies par IDAL, agence pour le développement des investissements au Liban). Le défi est donc considérable. C’est dans ce sens que l’existence de l’Institution libanaise de normalisation (LIBNOR) est justifiée. Institution publique rattachée au ministère de l’Industrie, LIBNOR a été créée en 1962 «aux termes d’une loi lui conférant la responsabilité exclusive pour l’émission, la publication et la révision de normes nationales et l’octroi de la marque de conformité des produits aux normes libanaises». Les normes sont étudiées et préparées par des comités techniques constitués par la LIBNOR à cette fin. Ces comités incluent des représentants du secteur public et du secteur privé, y compris les ministères, les administrations publiques, les laboratoires, les universités, les syndicats, les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, les associations, les ONG et d’autres parties prenantes.
Normes ISO. D’après un responsable au sein d’IDAL, les normes ISO (établies par l’Organisation internationale de normalisation) «représentent pour les entreprises des certifications gages de qualité, de bonne gestion, de respect de l’environnement ou encore d’une utilisation de l’énergie conforme aux règles de développement durable. L’ISO a publié, depuis sa création en 1946, plus de 22 786 normes internationales et publications associées qui couvrent la quasi-totalité des secteurs de l’industrie – des technologies à la sécurité des denrées alimentaires, et de l’agriculture à la santé. Toutefois, lorsqu’une entreprise n’adhère pas aux normes ISO (n’étant pas obligée de le faire), les retombées qu’elle subit en termes d’image de marque, mais aussi en matière économique ne sont pas négligeables».
Au Liban, la règle générale veut que les normes nationales libanaises soient d’application volontaire. Néanmoins, «pour des raisons de sécurité publique, de santé publique et/ou d’intérêt national, et après approbation du Conseil d’administration de la LIBNOR, une norme peut se voir conférer le statut de norme obligatoire par décret du Conseil des ministres», assure la source interrogée. L’objectif des normes ISO consiste à définir un ensemble de pratiques et de méthodes communes évaluées et certifiées en matière de management, gouvernance, planification, qualité des produits et des services, conduites environnementales, gestion de l’énergie, gestion financière.
Il s’agit de normes qui servent à évaluer la conformité des actions notamment des entreprises pour au final donner l’assurance à leurs clients que leurs produits et services sont conformes et aptes à l’emploi.
Une perte rentabilisée. Il est vrai que choisir d’adhérer aux normes de sécurité a un coût de départ relativement élevé pour l’entreprise. Il n’en demeure pas moins que cette «perte» financière est rapidement rentabilisée. En d’autres termes, « appliquer les normes recommandées rapporte aux entreprises en question des bénéfices économiques de plus de 5% sur leurs recettes annuelles de ventes. Plus encore, la possibilité d’ouverture vers de nouveaux marchés n’est pas exclue», explique le responsable au sein de l’IDAL. ● Les organismes de normalisation
Les organismes de normalisation les plus connus sont les suivants:
Afnor: association composée de près de 2 500 entreprises adhérentes et dont la mission est d’animer et de coordonner le processus d’élaboration des normes et de promouvoir leur application.
CEN: Comité européen de normalisation, dont le siège se situe à Bruxelles. Il a été créé en 1961 afin d’harmoniser les normes élaborées en Europe.
OASIS: Organization for the Advancement of Structured Information Standards pour le développement et l’adoption de normes pour la sécurité, l’Internet des objets, l’énergie, les technologies de contenu, la gestion des urgences, etc.
ISO: Certaines entreprises se doivent de respecter une ou plusieurs normes. C’est le cas des métiers du bâtiment, des produits pharmaceutiques, des produits alimentaires et des jouets pour enfants.