Makhzoumi globe-trotter
Les milieux politiques beyrouthins observent, avec intérêt, le regain d’activité du chef du Parti du Dialogue national, Fouad Makhzoumi. Après Rio de Janeiro, où il a obtenu un prix international pour le dialogue entre les religions, il a atterri à Washington, où il a eu des entretiens avec, entre autres, William Burns, secrétaire d’Etat adjoint, Richard Armitage, diplomate et homme politique, et Zalmay Khalilzad, ex-ambassadeur. Le point commun entre ces trois hommes, c’est qu’ils sont d’éminents spécialistes du Moyen-Orient. Ces milieux s’interrogent si M. Makhzoumi s’est rendu aux Etats-Unis avec sa casquette de politicien libanais ou d’homme d’affaires. Président de Future Pipes Industries,
M. Makhzoumi se livre à un lobbying actif pour l’exploitation par le Liban de ses ressources gazières.
Défections au Bloc du Futur
Plusieurs défections ont été enregistrées au Bloc parlementaire du Futur ces dernières semaines, notamment parmi les députés chrétiens. Selon des sources bien informées, Serge Tour Sarkissian n’assiste plus aux réunions du bloc. Interrogé par Magazine, le député de Beyrouth a déclaré qu’«en politique, il n’y a pas du blanc ou du noir. Il faut s’ouvrir à tous et cela ne se traduit pas forcément par des concessions».
La Jamaa s’en prend à Rifi
Les relations se sont détériorées entre la Jamaa islamiya et le général Achraf Rifi, ministre démissionnaire de la Justice. La raison invoquée par la branche libanaise des Frères musul-mans pour expliquer ses critiques à l’encontre de l’ex-directeur des FSI est le parrainage par l’association Tripoli Hayat, proche de Suleima Rifi, épouse du ministre, du festival Tripoli 2016, surtout que trois «artistes chiites» ont participé à cette manifestation. Des sources informées affirment que la vraie raison de ce désamour est à chercher ailleurs, notamment dans les relations privilégiées qu’entretient Rifi avec l’Etat des Emirats arabes unis (EAU), l’un des pays les plus farouchement hostiles à la Confrérie des Frères musulmans.
Députés avares
Lors de la dernière réunion du dialogue national, le 5 septembre, le président du Parlement, Nabih Berry, a proposé aux députés d’offrir à l’Armée libanaise la moitié de leurs émoluments du mois d’octobre. Fin septembre, aucun parlementaire n’avait encore officiellement an-noncé son intention de répondre positivement à cette proposition.
Seul Robert Fadel, qui avait présenté sa démission écrite en mai dernier à l’issue des municipales, fait don de son salaire à sa ville natale de Tripoli, depuis fin 2014.
Rachid Derbas ne se prend pas au sérieux
Le ministre des Affaires sociales est le seul membre du gouvernement qui ne se prend pas au sérieux et qui nʻhésite pas à reconnaître ouvertement que lui et ses collègues au sein de l’Exécutif ne sont pas à la hauteur des attentes des Libanais et des défis auxquel le pays est confronté. Lʻex-bâtonnier de Tripoli déclare avoir honte de faire partie du cabinet et exprime sa lassitude et son dégoût de la chose publique.
Farès Souhaid remis en place
L’ancien député de Jbeil s’est fait remettre en place par le vicaire patriarcal Samir Mazloum, après avoir critiqué l’Eglise pour son silence sur les questions du pacte national et des litiges fonciers de Lassa et Aqoura. «Qu’attend-il pour devenir patriarche et diriger la communauté?», s’est exclamé Mgr Mazloum, ajoutant que, si les politiciens avaient assumé leurs responsabilités, les choses auraient été bien différentes au Liban.
Assises sunnites
L’ex-ministre Mohammad Safadi a proposé la convo-cation de vastes assises politiques sunnites, dans le but de dégager une position unifiée au sujet des grandes questions nationales et régionales de l’heure. Ce congrès, qui ne regrouperait pas des hommes de religion, est invité à prendre des positions claires sur le conflit sunnite-chiite, les contentieux entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ainsi que la présidence de la République au Liban. Selon des sources proches du député de Tripoli, le but de ces assises est de «libaniser» la décision sunnite, actuellement otage de la confrontation régionale ouverte entre Riyad et Téhéran.
La clarification des posi-tions de la communauté sunnite permettra, selon les mêmes sources, d’insti-tuer un dialogue sincère et constructif avec les autres partenaires et renforcera la stabilité du Liban en ces moments cruciaux.
Rabab el-Sadr critique l’Iran
Rabab el-Sadr a accusé l’Iran de négligence dans l’affaire de son frère, l’imam Moussa el-Sadr, disparu lors d’un voyage en Libye, en 1978. Elle a ajouté que, dorénavant, sa relation avec le Hezbollah sera similaire aux rapports que Téhéran entretient avec elle. Ces critiques d’un membre de la famille Sadr à l’adresse de l’Iran sont inédites. Ses propos lui ont attiré une vague de réprobations dans les milieux du Hezbollah.
Sejaan Azzi trop radical aux yeux des Occidentaux
Des diplomates occidentaux, en poste à Beyrouth, se sont plaints, devant des membres du cabinet, des positions «trop radicales» du ministre du Travail, Sejaan Azzi, concernant le dossier des réfugiés syriens. Ils ont été surpris par les positions de leurs interlocuteurs, encore plus radicales que celle de leur collègue.
Yaacoub tient tête à Berry
L’ancien député Hassan Yaacoub, libéré de prison le 25 juillet après huit mois de détention pour son rôle présumé dans l’enlèvement de Hannibal Moammar Kadhafi, fin 2015, a annoncé la création d’un mouvement politique, baptisé al-Nahj. Selon les observateurs, cette décision est dirigée contre Nabih Berry, qui n’apprécie guère les tentatives de M. Yaacoub de faire cavalier seul. Selon les mauvaises langues, M. Berry aurait pesé de tout son poids pour le garder le plus de temps derrière les barreaux.
Médiation sollicitée
Les bons offices du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, ont été sollicités pour régler le conflit entre l’ancien ministre Wiam Wahhab et l’entrepreneur Kassem Hammoud, qui a dégénéré en insultes et en agression. Qualifié de «grand corrompu» par M. Wahhab, ce dernier avait riposté par des caliquots et une manifestation contre l’ex-ministre dans son village de Majdel Anjar. Un partisan de Wahhab, de la famille Bou Diab, soupçonné d’avoir lancé un bâton de dynamite dans le village, a ensuite été arrêté par les SR des FSI. La médiation du général Ibrahim a été sollicitée par l’homme d’affaires Jihad el-Arab, dont serait proche Kassem Hammoud.
Réconciliation impossible
Des amis communs, qui tentaient une réconciliation entre Boutros Harb, ministre des Télécommunications, et les Forces libanaises (FL) ont jeté l’éponge, jugeant que le fossé est trop profond pour être comblé par une médiation ordinaire. Les FL n’avaient pas invité leur ancien allié électoral à Batroun à la messe célébrée à la mémoire de leurs martyrs, début septembre. Les années précédentes, le ministre Harb se rendait personnellement à cet événement ou se faisait représenter par son frère.