Avec près de 500 accords de coopération entre le Liban et la France et un flux de plus de 1 600 nouveaux étudiants libanais en France en 2014, l’ambassade de France à Beyrouth a organisé, du 2 au 5 février, la première édition des Rendez-vous franco-libanais de l’enseignement supérieur, afin d’établir un état des lieux et permettre un travail conjoint entre les deux pays pour une mise en place de nouvelles perspectives.
Lorsqu’un pays comme le Liban témoigne d’une faible population de «chercheurs», il est normal qu’un phénomène d’expatriation très élevée des diplômés se fasse sentir. Le Liban comptait, en 2007, quelque 13 316 chercheurs (nombre minime par rapport aux autres pays de la région) et, approximativement, 17 000 expatriés hautement qualifiés. La recherche y occupe donc une place relativement minime. Sociologue, économiste et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Rigas Arvanitis explique, à l’inauguration de la première édition des Rendez-vous franco-libanais de l’enseignement supérieur, que la recherche dépend fortement des financements externes, insuffisants par rapport au Liban. Plus encore, il s’agit d’ancrer, au niveau de la nation, l’idée selon laquelle le développement de la recherche permet de construire une vision du futur plus appropriée au pays en question, de donner plus d’ampleur à l’innovation, de favoriser la puissance d’un Etat, de promouvoir le savoir et le savoir-faire, constituant ainsi un instrument d’influence aussi bien au niveau national qu’international. Par quels moyens cela se fait-il? D’abord, par la promotion de l’internationalisation des systèmes de recherche; ensuite, par le renforcement des mécanismes de promotion parce que, dans la plupart des pays, la recherche est «uniquement» une affaire universitaire. «La recherche contribue, dans ce sens, à une certaine institutionnalisation puisqu’il faut œuvrer à pérenniser l’investissement et à garantir que nous disposons d’une masse de personnes capables d’entretenir la base de connaissances dont un pays dispose, ces connaissances constituant un outil de légitimation et de reconnaissance», souligne Arvanitis.
C’est dans ce même ordre d’idées que l’ambassade de France au Liban organise ces rendez-vous, en collaboration avec le ministère libanais de l’Education et de l’Enseignement supérieur, Campus France, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, la Mission laïque française et l’Ecole supérieure des affaires de Beyrouth. Destinée à un large public, cette première édition a établi un état des lieux, permettant un travail conjoint entre les deux pays pour mettre en place de nouvelles perspectives.
La France a réformé ses institutions d’enseignement supérieur en profondeur, ces dernières années, et modifié son paysage universitaire pour répondre aux enjeux liés notamment à l’internationalisation. Le Liban, de son côté, s’inscrit parmi ses premiers partenaires, faisant de la France la première destination dans le monde (hors Liban) des étudiants libanais. Aussi, les journées institutionnelles ont eu lieu au campus de l’ambassade, en présence de 35 établissements français d’enseignement supérieur et de 40 intervenants français et libanais, dans le but de réunir les représentants des universités libanaises avec leurs homologues français. Ces journées ont été consacrées à des conférences thématiques, des ateliers de travail et des rencontres personnalisées qui ont permis de nouer ou renforcer des partenariats universitaires, notamment sur la base des nouvelles technologies, mais aussi dans une logique Université/entreprise. Dans un deuxième temps, le salon Partir étudier en France, proposé par Campus France, s’est déroulé, les 4 et 5 février, à l’Ecole supérieure des affaires de Beyrouth à destination des lycéens et des étudiants libanais. L’offre française en enseignement supérieur leur y a été proposée à travers des stands, des conférences thématiques et des rencontres personnalisées…
Natasha Metni
Séminaire du Celf
L’Institut français du Liban a organisé le premier Séminaire national pour les chefs d’établissements du réseau Celf (Certification des établissements en langue française). Inaugurées par Emmanuel Bonne, ambassadeur de France, ces journées professionnelles ont bénéficié de l’expertise de l’Ecole supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESENESR), en charge de la formation de tous les cadres de l’éducation en France, et de la faculté des Sciences de l’éducation de l’Université Saint-Joseph.
Les problématiques traitées par les experts français et libanais portaient sur l’autoévaluation diagnostique des établissements, le pilotage pédagogique et éducatif, la conduite du changement, la communication et l’intégration du numérique dans les établissements.