Magazine Le Mensuel

Nº 3027 du vendredi 13 novembre 2015

general

Le cancer du poumon. 4% des décès au Liban

D’après les données récentes de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les décès causés par le cancer du poumon au Liban représentent 4% du total des décès dans le pays. Les taux d’incidence sont en augmentation à cause de nombreux facteurs, tels que le vieillissement, l’accroissement constant de la population et une dépendance tabagique répandue. Explications.
 

Presque tous les cancers liés à la cigarette sont en hausse, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Le cancer du poumon n’est pas une seule et unique maladie. Il en existe deux types: le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) et le cancer du poumon à petites cellules (CPPC). Les CNPC, qui représentent à peu près 85% de tous les cas de cancers de poumon, sont eux-mêmes divisés en plusieurs sous-types, notamment celui de la mutation du Récepteur EGF. Il existe désormais un nouveau traitement lancé récemment qui retarderait l’évolution des tumeurs et améliorerait la qualité de vie des patients et de leurs symptômes tels l’essoufflement, la toux et les douleurs de poitrine. D’après les essais cliniques, l’espérance de vie moyenne des patients ayant suivi le nouveau traitement a été prolongée de 12,2 mois à13 mois par rapport à la chimiothérapie. Le Dr Arafat Tfayli, professeur de médecine clinique et directeur du programme de recherche en hématologie-oncologie à l’Université américaine de Beyrouth, explique que les traitements conventionnels des cancers du poumon, comme la chimiothérapie, affectaient les cellules saines, aussi bien que les cellules cancéreuses, et s’accompagnaient souvent d’effets secondaires tels que nausées et vomissements, perte de cheveux et suppression du système immunitaire. «Ces effets peuvent conduire à de graves complications et à une dégradation considérable de leur qualité de vie. Contrairement à la chimiothérapie, la thérapie d’un traitement ciblé agit directement sur les cellules cancéreuses, et elle est donc moins nocive pour les cellules normales», dit-il. Et d’ajouter que ce nouveau traitement agit d’une manière unique qui lui permet de ne cibler que les cellules cancéreuses et de bloquer les R-EGF et les autres membres de la famille ErB de récepteurs, qui sont responsables de la croissance et de l’évolution du cancer.
 

Une thérapie personnalisée
Selon le Pr Fadi Farhat, chef du service hématologie-oncologie du Centre médical universitaire de l’hôpital Hammoud, les thérapies ciblées sont essentielles dans le traitement de certains sous-types de CPNPC, en particulier ceux visant les mutations des R-EGF, et plus tôt on commence le traitement, mieux cela vaut. «Nous sommes d’avis que faire l’analyse des mutations des R-EGF tôt est une étape déterminante dans le processus de prise de décision quant au traitement à proposer aux patients, afin de leur donner les meilleures chances de recevoir une thérapie personnalisée et appropriée dès le début», précise-t-il.
Le cancer du poumon est le cancer le plus répandu dans le monde. En 2008, on en a diagnostiqué 872 nouveaux cas au Liban, et on prévoit que ce taux s’accroisse de 13% d’ici 2020, avec 985 nouveaux cas. Malgré les progrès faits dans la compréhension de la maladie et dans les options de traitement, le taux relatif de survie à 5 ans n’est malheureusement que de 3,6%. «Le lancement du nouveau traitement au Liban permettra ainsi d’offrir aux patients des améliorations visibles et une meilleure qualité de vie grâce à des thérapies ciblées et innovatrices», souligne finalement Mohammad el-Tawil, directeur général et chef du département Médication de la région Proche et Moyen-Orient chez Boehringer Ingelheim.

NADA JUREIDINI
 

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