La société Tobam, présidée par le Libanais Yves Choueifaty, est à la tête du peloton dans le cadre du classement exclusif réalisé par L’Express-L’Entreprise, EY et Ellisphere portant sur les 150 PME et ETI françaises les plus rentables en 2014. Tobam a affiché plus de 30% de rentabilité en 2013 et 230% de croissance en cinq ans. Sur 8 000 entreprises, 150 ont été sélectionnées. Les critères de sélection de ces sociétés ont porté sur un chiffre d’affaires en 2013 supposé représenter plus de 10 millions d’euros, une croissance cumulée du chiffre d’affaires entre 2009 et 2013 supérieure à 20% (15% si l’entreprise réalise plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires), une rentabilité (résultat courant avant impôt sur chiffre d’affaires) de 3% au minimum, ces entreprises ne devant pas être des filiales d’un groupe et leurs dirigeants devant détenir au moins 10% du capital. Créée en 2005 par Yves Choueifaty, Tobam est une société de gestion qui gère les actifs pour institutionnels et fonds de pension. Ce mathématicien de formation, qui a commencé sa carrière dans la gestion d’actifs, a fini directeur général du Crédit lyonnais Asset Management, avant de créer sa propre société en incubation chez Lehman Brothers, revendiquant une démarche originale et garantissant la transparence dans sa gestion de portefeuilles. «Nous sommes un média entre l’épargne et le travail. Nous ne faisons pas de produits dérivés, seulement une gestion classique d’actions avec une perspective de long terme: pas question pour nous de pratiquer une politique de terre brûlée avec une rentabilité à court terme ni de spéculer», a déclaré Yves Choueifaty à L’Express. Tobam, qui avait conclu un contrat d’incubation de trois ans avec Lehman Brothers, a réussi à échapper à l’implosion de cette banque en 2008 en diligentant sur-le-champ une inspection de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour confirmer au plus vite son agrément. Afin d’afficher une telle hausse de ses investissements (Tobam a doublé ses encours en un an à 4,09 milliards d’euros à la fin de 2013) avec une augmentation de 5% de sa performance chaque année et la réduction de risque du portefeuille, Yves Choueifaty a développé et breveté un concept original et unique. Un modèle qu’il a défini comme «l’anti-benchmark» pratiqué par les sociétés de gestion classiques. Plutôt que de se référer aux indices de marché comme le CAC 40, Tobam construit ses portefeuilles à partir de modèles mathématiques combinant risque et diversification.
Après Lehman Brothers, Tobam convainc le fonds de pension américain Calpers de prendre 12% de son capital, et, en mai 2012, Amundi (filiale de gestion de la Société générale et du Crédit agricole), devient actionnaire à hauteur de 17%. Autre atout de cette petite et prometteuse entreprise: une équipe soudée, réactive et associée, participant au capital depuis l’origine (71% dont 51% détenus directement par Yves Choueifaty).
Liliane Mokbel