Magazine Le Mensuel

Nº 2999 du vendredi 1er mai 2015

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3 questions à Nayla Moawad

Le 26 avril 2005, les troupes syriennes se retiraient du Liban. Votre évaluation de la situation dix ans après?
Je parle avec amertume de ce qui se passe. Où sont les institutions de l’Etat? Le président martyr René Moawad a donné sa vie parce qu’il pouvait bâtir un Etat. Durant sa présence au Liban, l’occupation syrienne avait une double mission: faire des institutions de l’Etat une boîte vide et aider à la création d’un Etat dans l’Etat, le Hezbollah. Aujourd’hui, le citoyen se retrouve sans Etat et sans président de la République. L’absence de la tête a bouleversé toute la donne. Le Parlement a renouvelé son mandat et ne peut pas travailler sans président.

Dans la situation actuelle, le Liban vide a donc les mains liées…
Oui. Chaque Libanais veut vivre avec dignité et souhaite que les institutions lui donnent son droit dans un pays né de l’idée même du pluralisme et de la coexistence. Toutes les minorités dans la région vivent actuellement une angoisse existentielle et le Liban perd beaucoup de ses fils, chrétiens ou d’autres communautés. Toutes les minorités ont peur de l’avenir. Beaucoup choisissent le chemin de l’émigration.

Vous brossez un tableau plutôt sombre de la situation…
Un tableau plutôt réaliste. Il faut dire la vérité aux Libanais pour qu’ils se réveillent enfin et sortent de ce laisser-aller. Il faut qu’il y ait une opinion publique qui juge. L’important est de ne pas capituler. Nous sommes libres aujourd’hui et nous devons travailler pour bâtir l’Etat.

Arlette Kassas

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