L’Armée libanaise poursuit le démantèlement des cellules terroristes. Deux personnes ont été arrêtées à Tripoli. Elles sont accusées de collaborer avec le Front al-Nosra et l’organisation Etat islamique et d’être mêlées à des actions terroristes.
Deux exploits sécuritaires ont été réalisés au Liban-Nord par les services de sécurité: Ibrahim Mohammad Abdallah, alias Abou Khalil Soueid, d’origine égyptienne, a été arrêté à Minié, où il s’était réfugié depuis la dernière bataille entre les extrémistes et l’Armée libanaise, en octobre 2014. Cet homme est accusé d’être le bras droit d’Oussama Mansour et d’avoir prêté allégeance au Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda. Il aurait également participé aux combats de Bab el-Tebbané en menant des attaques contre des positions de l’armée. Il est également accusé d’avoir assassiné les soldats Fadi Jbeili et Mohammad Khaled Hussein, sur ordre de Mansour. Selon les services de renseignements, Soueid serait un professionnel des explosifs et on le dit plus dangereux que Mansour lui-même du fait qu’il a une facilité déconcertante à tuer, à lancer des bombes et à placer des explosifs. Soueid a avoué qu’il se déplaçait entre Tebbané et Minié, où il vivait dans un immeuble, à proximité de la mosquée Abdallah Ben Massoud, considérée le fief sécuritaire du groupe Maoulawi-Mansour. Après l’interrogatoire, l’armée poursuivant ses investigations a arrêté six Libanais vivant dans les environs et quatre Syriens. Elle a mis la main sur des dépôts d’armes, de bombes et de 30 tenues militaires toutes neuves.
Le recruteur de Daech
Ibrahim Barakat, détenteur d’un faux passeport, s’apprêtait à s’enfuir vers la Turquie à partir du port de Tripoli quand il est interpellé par la Sûreté générale. Cela faisait longtemps que les forces de sécurité l’observaient et cernaient ses déplacements sans parvenir à lui mettre la main dessus. Le nom de Barakat a fait la «Une» dans la guerre des souks à Tripoli au lendemain de l’arrestation du réseau. Barakat est accusé de faire campagne contre l’armée, de mener des combats contre les soldats et d’être lié à Daech. Il est également responsable du recrutement de jihadistes et de faciliter leur passage en Syrie et en Irak. Il étudiait la charia islamique et a ouvert un centre pour enseigner le Coran à Qobbé. Il s’est rendu à plusieurs reprises en Turquie et, à son retour, il a annoncé à ses partisans qu’il avait prêté allégeance à Daech, ce qui a choqué son entourage qui le considérait non violent.
Depuis plusieurs jours, des mesures exceptionnelles de sécurité étaient placées dans la capitale du Nord à la suite de renseignements faisant état de la présence de terroristes de premier plan et de dépôt d’armements. Selon certaines sources, Ahmad el-Assir se serait caché un certain temps dans la région sous l’auspice du cheikh Khaled Hoblos arrêté récemment par les services de sécurité. Actuellement, ces services tentent de se concentrer sur l’un des détenus accusé d’avoir financé et armé les gens de Chadi Maoulawi et Oussama Mansour tué dans un piège tendu par les services de renseignements.
Danièle Gergès
La main d’Ahmad el-Assir
Les soldats de l’Armée libanaise ont réussi à démanteler des cellules terroristes relevant d’Ahmad el-Assir. Des hommes appartenant à la mouvance du cheikh s’apprêtaient à commettre des actes criminels dans la région de Saïda et ses alentours quand ils ont été arrêtés. Selon des sources de sécurité, ces mesures ont été prises par l’armée après avoir obtenu des informations indiquant que des cellules dormantes proches d’Assir avaient reçu des instructions pour mener des opérations contre l’armée et sur certains sites. L’armée adopte des mesures en vue d’empêcher tout acte terroriste et tout contact entre les terroristes dont certains ont réussi à prendre la fuite. Les pressions contre les partisans d’Assir avaient repris depuis deux semaines, à la suite des aveux de Khaled Hoblos, imam de la mosquée Haroun, l’un des partisans les plus virulents d’Assir qui avait réclamé le soutien militaire de ce dernier dans sa bataille contre l’armée en lançant «la révolution sunnite» au point où on l’a surnommé le second Ahmad el-Assir.