Magazine Le Mensuel

Nº 2984 du vendredi 16 janvier 2015

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Golden Globes 2015. Un palmarès diversifié

La 72e cérémonie des Golden Globes s’est déroulée dans la nuit de dimanche 11 au lundi 12 janvier. Au-delà d’un palmarès diversifié emmêlant récompenses pour le grand et le petit écran, un grand mouvement de solidarité en faveur de la France et un hommage aux victimes du magazine satirique, Charlie Hebdo.

On aurait pu s’en douter, on le savait effectivement, cette 72e cérémonie des Golden Globes a été l’occasion pour Hollywood «d’être aussi Charlie», quelques heures après le rassemblement monstre qui a eu lieu à Paris, et dans d’autres pays du monde. Plusieurs des personnalités qui ont pris la parole ont tenu à rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste contre la revue satirique. A l’instar notamment de George Clooney qui, recevant le prix Cecil B. DeMille, honorant sa carrière et son engagement humanitaire, a déclaré qu’aujourd’hui «était une journée extraordinaire, il y avait des millions de personnes dans la rue… chrétiens, juifs et musulmans, pour dire que nous ne marcherons pas dans la peur».
En début de soirée, Theo Kingma, président de la Hollywood Foreign Press Association, qui remet les Golden Globes, avait affirmé: «Nous devons être unis face à quiconque voudrait réprimer la liberté d’expression, partout, de la Corée du Nord à Paris», en référence au piratage subi par Sony et attribué à Pyongyang, qui a perturbé la sortie du film The Interview qui relate l’histoire de deux reporters chargés d’assassiner le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un.
Porteur d’images et d’imaginaire, place au cinéma et à ses représentants. L’habituel tapis rouge, ses défilés, ses déclarations, les flashs qui crépitent… et l’entrée au cœur de l’hôtel Hilton à Beverly Hills. Les pétillantes actrices Amy Poehler et Tina Fey, pour la troisième année consécutive, mais aussi pour la dernière fois, se sont merveilleusement glissées dans leur rôle de maîtresses de cérémonie. Comme il est désormais de coutume dans de telles manifestations, elles n’ont cessé d’épicer le va-et-vient des acteurs d’anecdotes et de boutades en tous genres, notamment par rapport à l’affaire de la Corée du Nord, une blague récurrente tout au long de la cérémonie. «Ce soir, nous célébrons tous les films que nous connaissons et aimons et, aussi, tous ceux qui ne posaient pas de problème à la Corée du Nord», glisse ainsi Tina Fey.
Passés les préliminaires, l’actuelle remise des prix peut débuter. Si le film Boyhood s’est distingué comme le grand vainqueur, le palmarès est néanmoins diversifié, récompensant de nombreuses œuvres. Raflant les prix du meilleur film dramatique et du meilleur réalisateur pour Richard Linklater, la grande particularité de Boyhood est qu’il a été filmé par intermittence sur une période de douze ans, pour suivre l’histoire du jeune Mason jusqu’à sa majorité au cœur d’une famille déchirée. «C’est un film très personnel pour moi», déclare Linklater et il dédie son prix «aux familles qui traversent ce monde et font de leur mieux». Le film a également permis à Patricia Arquette de partir avec le prix de la meilleure actrice dans un second rôle.
Côté comédie, c’est le magnifique The Grand Budapest Hotel signé Wes Anderson qui l’emporte, battant notamment Birdman d’Alejandro Inarritu; grand favori, finalement reparti avec le prix du meilleur scénario et celui du meilleur acteur dans une comédie décerné à Michael Keaton pour le rôle d’un ex-comédien de films de superhéros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre. Quant au prix du meilleur acteur dans un film dramatique, sans grande surprise, il est attribué à Eddie Redmayne qui incarne dans The Theory of everything le cosmologue paralysé Stephen Hawking. Du côté des actrices, Julianne Moore est primée dans Still Alice pour son interprétation d’une femme malade d’Alzheimer et Amy Adams se voit décerner le prix de la meilleure actrice dans une comédie pour Big Eyes de Tim Burton, obtenant ainsi son second Golden Globe consécutif.
Mentionnons finalement, en ce qui concerne le grand écran, la consécration du film russe Leviathan meilleur film étranger. Réalisé par Andreï Zviaguintsev, le long métrage raconte l’histoire d’un garagiste qui affronte la corruption d’un Etat omnipotent.
Quant à la télévision, les séries Fargo et The Affair se sont distinguées, la première raflant les prix de meilleure mini-série et du meilleur acteur pour Billy Bob Thornton, et la deuxième ceux de la meilleure série dramatique et meilleure actrice pour Ruth Wilson. Et Hollywood donne un prochain rendez-vous tant attendu, le 22 février, pour les Oscars.

Nayla Rached

Palmarès
Le grand écran
Meilleur film dramatique: Boyhood.
Meilleure comédie: The Grand Budapest Hotel.
Meilleur acteur dans un film dramatique: Eddie Redmayne pour The Theory of everything.
Meilleur acteur dans une comédie: Michael Keaton pour Birdman.
Meilleure actrice dans un film dramatique: Julianne Moore pour Still Alice.
Meilleure actrice dans une comédie: Amy Adams pour Big Eyes.
Meilleur acteur dans un second rôle: J.K. Simmons pour Whiplash.
Meilleure actrice dans un second rôle: Patricia Arquette pour Boyhood.
Meilleur réalisateur: Richard Linklater pour Boyhood.
Meilleur scénario: Alejandro Gonzalez Innaritu pour Birdman.
Meilleur film étranger: Leviathan.
Meilleur film d’animation: How to train your dragon II.
Meilleure bande originale de film: Johann Johannsson pour The Theory of everything.
Meilleure chanson originale: John Legend and Common pour Glory dans Selma.

Le petit écran
Meilleure série dramatique: The Affair.
Meilleur acteur dramatique: Kevin Spacey pour House of Cards.
Meilleure actrice dramatique: Ruth Wilson pour The Affair.
Meilleure série comique: Transparent.
Meilleur acteur comique: Jeffrey Tambor pour Transparent.
Meilleure actrice comique: Gina Rodriguez pour Jane the Virgin.
Meilleure mini-série ou film de télévision: Fargo.
Meilleur acteur de mini-série ou film de télévision: Billy Bob Thornton pour Fargo.
Meilleure actrice de mini-série ou film de télévision: Maggie Gyllenhaal pour The Honorable Woman.

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