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Nº 2944 du vendredi 11 avril 2014

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Implant d’une prothèse. Une patiente avec un crâne en 3D

Le progrès ne semble plus avoir de limites dans le domaine médical. Cela se confirme avec l’annonce, fin mars, de l’implantation d’une prothèse de crâne imprimée en 3D, sur une jeune femme aux Pays-Bas.
 

Il s’agit d’une première mondiale qui a de quoi stupéfier. Le Dr Bon Vermeij, chirurgien néerlandais à l’origine de l’exploit, a ainsi annoncé fin mars, qu’un crâne synthétique imprimé en 3D, avait pu être implanté sur une patiente. Celle-ci, une jeune femme de 22 ans, souffrait d’une maladie conduisant à l’épaississement de ses os, notamment ceux du crâne. Cette pathologie avait pour conséquence de comprimer de plus en plus le cerveau, entraînant de sévères maux de tête pour la patiente, ainsi qu’une perte de la vision et des troubles moteurs de la coordination. «Il ne restait plus beaucoup de temps avant que les fonctions essentielles du cerveau ne soient endommagées et que la patiente ne décède», a expliqué le Dr Vermeij, qui opère au Centre médical universitaire d’Utrecht, aux Pays-Bas. La jeune femme, faute d’intervention, est donc condamnée. D’autant que les options médicales pour remédier à sa maladie sont inexistantes. L’équipe médicale universitaire a alors l’idée folle de se servir de la technologie d’impression 3D pour réaliser une prothèse de crâne en plexiglas. Un plastique qui se distingue des autres matériaux par sa transparence, sa résistance aux ultraviolets et à la corrosion, ainsi que par sa légèreté.
La forme du crâne est ainsi élaborée par une société australienne, Anatomics, spécialisée dans l’impression 3D, en se basant sur les données livrées par un scanner. Une petite révolution. Car jusqu’à présent, comme l’a expliqué le Dr Vermeij, «lorsque l’on voulait remplacer une partie du crâne, on créait la prothèse directement dans la salle d’opération, à la main, avec une espèce de ciment. Mais le résultat obtenu ne correspondait jamais exactement à l’espace à boucher». «Avec l’impression 3D, on dispose d’une prothèse parfaite. Les améliorations sont notables, non seulement sur le plan esthétique, mais aussi au niveau des capacités cognitives des patients, qui sont meilleures», a-t-il ajouté.
L’opération consistant à enlever le crâne de la patiente puis implanter la prothèse en plexiglas aura nécessité vingt-trois heures d’intervention. Il s’agit ainsi de l’implant le plus grand jamais posé, car il va du «bas du front jusqu’à l’arrière des oreilles», a indiqué l’Université d’Utrecht.
Opérée il y a déjà trois mois, la patiente de 22 ans se porte bien aujourd’hui. A tel point qu’elle a «retrouvé toutes ses capacités visuelles, ne se plaint plus de douleurs et a même pu reprendre le travail», selon son chirurgien, le Dr Vermeij. Trois mois après, les traces de l’opération sont presque invisibles.
Cette prouesse médicale confirme l’intérêt croissant de l’impression en trois dimensions pour la chirurgie. Notamment dans le domaine de la réparation osseuse. Car l’impression 3D permet aux chirurgiens de réellement concevoir des implants sur mesure, avec une précision sans comparaison, car réalisé couche par couche. L’épaisseur de la surface de l’implant ou de ses bords peut ainsi être affinée selon les besoins, facilitant la croissance cellulaire et une bonne intégration par le receveur.
Spectaculaire, cet implant du crâne n’est toutefois pas le premier à avoir été réalisé grâce à la technologie 3D. Il y a trois ans, un patient de 60 ans s’était vu implanter au Royaume-Uni un demi-bassin à base de titane, qui lui a permis de se déplacer à l’aide d’une canne. Puis en 2011, une octogénaire s’est vu poser, en Belgique, une mâchoire inférieure complète, lui permettant de recouvrer la parole et de mastiquer de nouveau.
La 3D offre donc de nouvelles perspectives pour de nombreuses pathologies. Des victimes de certains cancers, mais aussi des accidentés de la route, ou encore des blessés de guerre, pourraient ainsi, à terme, en bénéficier. Le marché s’avère tellement porteur que des sociétés s’y intéressent au niveau commercial.

Jenny Saleh

Du sur mesure
Qu’il s’agisse d’une mâchoire, d’une articulation de genou, ou de minuscules os de nourrisson, l’impression 3D semble ouvrir un nouvel avenir à de nombreux malades. Une véritable révolution médicale. Selon les chirurgiens, les répliques effectuées en 3D ressemblent à s’y méprendre à de véritables os. Mieux, l’impression 3D en couleurs permet de réaliser avec une précision extrême des maquettes personnalisées, afin d’intégrer l’implant au mieux dans le corps du patient. La qualité des matériaux s’ajoute à cette révolution médicale, puisque des implants ont déjà été réalisés en métal, en porcelaine, en matériel biodégradable et même en nylon.

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