Magazine Le Mensuel

Nº 2922 du vendredi 8 novembre 2013

Festival

Festival international du film de Tripoli. Pour faire taire les armes

Du 14 au 19 novembre, à Tripoli et à Beyrouth, se tiendra le Festival international du film de Tripoli. Projections de films, débats, conférences, rencontres, la culture se fait résistance face aux armes.
 

Tripoli, encore et toujours, à la une de l’actualité locale, hélas. Encore et toujours, broyée sous le silence tonnant des armes. Mais pour une fois, depuis bien des mois, Tripoli est et sera à la une pour bien d’autres raisons, d’autres célébrations. Le prisme de la culture. De la résistance culturelle. Et c’est le nom de l’association Résistance culturelle qui a décidé qu’il allait en être autrement. C’est qu’elle a fait voir le jour au Festival international du film de Tripoli, qui se tiendra du 14 au 19 novembre, à Tripoli même et à Beyrouth.
«Né dans l’urgence d’agir, il est un instinct de survie, de résistance par la culture, la littérature, la musique et la mise en valeur de la femme». Cette phrase d’introduction du dossier de presse du festival dit tout. Sous l’instigation de Jocelyne Saab, commissionnaire artistique, cet événement s’annonce comme l’un de plus marquants et des plus importants, de par son contexte, de par son programme, de par la vague de solidarité et de soutien qu’il a suscitée et qu’il ne cesse d’entraîner. Pour la première fois, un festival de film au Liban a pu rassembler différents acteurs du pays, essentiellement des universités, des institutions, des ambassades, des ministères et des instituts, rattachés à la fois à l’Asie et à l’Europe, tous unis à travers la culture, par la culture, dans un mouvement formidable de solidarité, national et international, dans le contexte dramatique que traversent la ville de Tripoli et le pays tout entier.

 

Entre histoire et histoire de femme
Lancé dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le festival accueille deux invités auteurs de marque, Atiq Rahimi, dont le roman Syngué Sabour a été couronné du prix Goncourt 2008, et Wassyla Tamzali, essayiste, chroniqueuse de cinéma, ancienne directrice des droits de la femme à l’Unesco à Paris. Né dans l’urgence, oui, mais le festival propose un programme tellement chargé et riche, avec ses trente-six films qui se déclinent en plusieurs sections. Tout d’abord la compétition internationale, programmée elle-même en deux catégories: six films de fiction et six documentaires, avec notamment le film Syngué Sabour, tiré du film. Mais aussi des films d’Inde, de Tunisie, de Thaïlande, d’Irak, de Malaisie, des Philippines, du Liban, de Chine, du Japon… à l’instar de Fukushima Horse Parade de Matsubayashi Yojyu, Autoportrait de Simone Fattal, Salma de Kim Longinotto, City of life and death de Lu Chuan… D’un autre côté, dix-huit autres films seront également proposés à travers deux sections parallèles: Les brûlures de l’histoire et La ville au féminin. La première, accompagnant la brûlante histoire immédiate dans laquelle sombre le Liban et particulièrement Tripoli, elle reflète la résistance par la musique, l’art et la littérature. La deuxième laisse s’effondrer les «murs» pour sonder des guerres plus intimes, moins visibles, celles du genre et de la violence aux femmes.
L’association Résistance culturelle permet pour la première fois, grâce au Festival international du film de Tripoli, l’introduction au Liban du Netpac (association pour la promotion du cinéma d’Asie) déjà présent dans plusieurs pays de la région, en présence de sa fondatrice Aruna Vasudev. Sera présente également Martine Thérouanne, fondatrice du festival de film d’Asie de Vesoul qui fête cette année ses vingt ans. Avec ces invités et tant d’autres encore, une riche activité parallèle est développée dans les universités et les écoles qui soutiennent le festival. Plusieurs ateliers et séminaires de très haute qualité sont prévus et donnés par les invités de référence internationale et nationale à Balamand, l’Alba, la NDU, l’UA, l’Ifpo, l’Institut français et certaines écoles du public et du privé.
Sur un autre plan, une compétition internationale de films sera lancée autour du complexe architectural construit au Liban par Oscar Niemeyer et interrompu dans les années 70 et qui porte le nom de Foire Rachid Karamé de Tripoli.

Leila Rihani

Sortez vos agendas
Les projections des films auront lieu au cinéma City Complex du Circuit Planète à Tripoli et au cinéma Métropolis à l’Empire Sofil de Beyrouth.
Tout le programme sur le site du festival:
www.tripoliintfilmfestlebanon.wordpress.com et sur la page Facebook:
tripoliintfilmfestivalLebanon

Related

Festival Al Bustan. La musique comme nécessité

Abeer Nehmé. Sur les traces d’al-Moutanabbi

Afac film week. Pour promouvoir le cinéma arabe

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.