Claude Chahine Shehadi et Maria Rosaria Lazzati révèlent les secrets du pois chiche dans ce manuel de recettes de cuisine traditionnelles et contemporaines de la Méditerranée, publié aux éditions Tamyras.
«Les pois chiches ne sont pas moins flatulents que les fèves, mais ils sont bien plus nourrissants et incitent à l’envie de faire l’amour…». C’est sur cette citation, mise en exergue, de Galien, médecin de l’empereur Marc Aurèle, que s’ouvre le livre Le pois chiche. Après La lentille l’année dernière, Claude Chahine Shehadi et Maria Rosaria Lazzati continuent de nous proposer des recettes traditionnelles et contemporaines de la Méditerranée, à travers ce 2e ouvrage de la collection Les Méditerranéennes qui met en valeur les similitudes et les différences des cuisines de la «Mare Nostrum».
S’intéressant depuis des années, l’une à la cuisine libanaise du terroir, l’autre à la cuisine pauvre italienne et dirigeant, depuis 2007, les ateliers de cuisine Libaliano, Claude Chahine Shehadi et Maria Rosaria Lazzati poursuivent leurs pérégrinations culinaires. Pourquoi le pois chiche? Parce qu’il correspond aux intérêts des chefs cuisinières, comme elles l’expliquent: «Famines, guerres, jeûnes et abstinence ont contribué à faire de la cucina povera et de la cuisine libanaise du terroir des cuisines mariant créativité avec frugalité et économie. Les femmes inventaient des plats à la fois nourrissants, consistants et savoureux, afin de remplacer la viande en temps de carême et de pénurie. Elles alliaient les légumineuses avec les céréales, les pâtes et les produits saisonniers. Ainsi a germé l’idée d’un livre avec des recettes de pois chiche glanées à l’est et à l’ouest de la Méditerranée, ce qui permettrait de remettre sur la sellette certains plats peu connus et donnerait à ce légume sec l’attention qu’il mérite». Et elles révèlent dans ce présent ouvrage toute la richesse de cet aliment, à commencer par un aperçu de son histoire, de sa première apparition à ses différentes utilisations, au cœur d’une recette, dégusté en amuse-gueules traditionnels, soit donc les adameh, ou enrobé de sucre, en passant par ses divers genres jusqu’à ses bienfaits. Depuis sa première consommation il y a 8 000 ans dans les régions qui constituent aujourd’hui la Syrie et la Turquie, le pois chiche «a tracé son chemin chargé d’histoire, de mystique et, bien entendu, de tradition». Un chemin que les auteures nous invitent à suivre, étapes par étapes; d’abord à travers des recettes traditionnelles du Liban à l’Italie, en passant par la Turquie et l’Afrique du Nord, ensuite avec des recettes modernes basées sur des ingrédients locaux qui proposent une approche nouvelle de la cuisine méditerranéenne.
Le livre commence par la recette de crème de pois chiche, ou notre fameux plat national, devenu une question identitaire face aux Israéliens, le hommos bi tahini, décliné dans ses trois versions, simple, avec pignons ou avec viande. Au fil des soixante-deux recettes qui se succèdent, entre salades, entrées, soupes, plats principaux… ce livre présente des plats oubliés du terroir mais aussi des innovations, accompagnées de conseils et d’astuces. Une pâte de pommes de terre et de pois chiches, un gâteau aux pois chiches, aux amandes et aux framboises, des tagliatelles aux pois chiches, Fatteh aux pois chiches et au yaourt… et le pois chiche apparaîtra sous une nouvelle face. Un incontournable.
Nayla Rached
L’agenda Tamyras
Comme chaque année, les éditions Tamyras proposent leur agenda 365 jours pour… Après l’agenda 2013, ou 365 jours pour rester positif au Liban, Tamyras développe encore plus cette attitude positive. Pour consigner son année 2014, voici donc les 365 jours pour vivre Peace & Love au Liban. «Peace & Love», «Flower Power», «Make love not war»… autant de doctrines résumées en quelques mots, de formules
devenues clichés au fil du temps, mais qui restent tellement pertinentes d’actualité. Car nous sommes tellement «abreuvés d’images horribles, gavés de mauvaises nouvelles» que nous avons juste «envie de ne plus rien entendre, ne rien voir et ne rien savoir», comme le dit Tania Hadjithomas Mehanna. Mais ne pas faire l’autruche, pour suivre un mouvement de coaching, yoga et
méditation de plus en plus populaire, pour faire face au désenchantement, le même qui «avait atteint les jeunes dans les années 60…
plongeons dans le flower power, le peace & love et le patchouli… Prônons la paix et l’amour, la tolérance et le partage, car on y croit bien sûr, mais aussi parce qu’on n’a plus le choix…».