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Nº 2902 du vendredi 21 juin 2013

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Année exceptionnelle au GLFL. L’art d’enseigner autrement

ART EAT, exposition et musique d’Afrique, portrait journalistique de la soprane Tania Kassis, voyage à Paris, pièce de théâtre sur l’Afrique… Toutes ces activités et beaucoup d’autres au sein de la classe CM2G du Grand lycée franco-libanais d’Achrafié. C’est avec l’appui du directeur Luc Broutin et de la proviseure Fabienne Decaestecker qu’Amira Jaber, professeure titulaire de la classe, a pu réaliser tous ces projets. Zoom sur une année scolaire riche avec Amira Jaber.

Comment l’idée de l’exposition est née. Et pourquoi l’Afrique?
Je suis née et j’ai vécu en Afrique. C’est une région très riche culturellement que j’ai voulu faire découvrir aux élèves à travers les différents arts, les contes et le théâtre. L’exposition est l’aboutissement d’un projet étalé sur toute l’année, pour mettre en valeur tous les travaux réalisés.

Qu’est-ce que ça a apporté à vos élèves aux niveaux culturel et personnel?
Je pense que c’était une expérience très enrichissante qui a, sans doute, élargi leurs horizons culturels et leurs connaissances surtout lors de la mise en scène qu’ils ont produite dans le cadre des Rencontres théâtrales francophones, où ils ont appris à parler, chanter, danser, s’habiller et se coiffer comme de vrais Africains.  

Ce projet a beaucoup de volets, exposition, concours de cuisine, travaux artistiques?
Au final, il s’agit de la diversité et de la richesse de la culture africaine. Au départ, nous avons rassemblé des objets, tissus et vêtements africains qui ont permis une meilleure approche du thème. Quand on part à la découverte d’un pays, on observe, on manipule, on déguste…. bref, on utilise tous nos sens pour percevoir ce qui nous entoure. Quand Carole m’avait parlé du «Art eat», j’ai pensé à un concours culinaire qui motiverait les élèves à manipuler les ingrédients avec plaisir et qui permettrait de faire déguster les plats proposés. Art eat, musique et exposition d’Afrique a englobé tous les aspects que l’on peut s’approprier à travers nos sens.

Et la pièce de théâtre?
Un crash sauveur se déroule en Afrique, les élèves ont tout créé: l’histoire, le scénario et le décor. Ils sont tous acteurs, 29 élèves sur scène. Nous avons remporté le prix du public et de la créativité et on a eu la chance de présenter notre spectacle à la Salle Montaigne, ainsi que les autres classes lauréates. Ce fut un grand succès.

Vous aviez aussi brossé le portrait journalistique de Tania Kassis dans le cadre d’un concours «Paroles de presse» piloté par le CLEMI.
Rencontrer une personnalité, c’est un événement qui marque. De plus, quand on la découvre de plus près grâce à une interview, c’est encore plus touchant. Les élèves ont appris à être à l’écoute, à s’exprimer à l’oral, en public, sans difficulté et surtout à s’exprimer à l’écrit en rédigeant un article.

Passer une semaine avec toute une classe à Paris. Comment ça s’est fait et dans quel but?
Dans le cadre d’une classe transplantée, nous avons été une semaine à Paris. A part la découverte culturelle, c’est le gain en autonomie, loin de leurs parents, qui était l’un des points essentiels.
 
Vous n’hésitez point à vous engager dans des activités diverses; est-ce que cela peut influencer négativement l’accomplissement du programme académique scolaire?
En aucun cas, au contraire, je ne vois que des points positifs lorsque les élèves ont joint l’utile à l’agréable et qu’ils sont acteurs dans leurs apprentissages au lieu d’être de simples récepteurs.    
 
Au niveau pédagogique, définissez-nous votre méthode d’enseignement.
J’ai tendance à mettre en place la pédagogie du type Freinet qui se base sur l’autonomie, la responsabilité, les échanges et la coopération où les élèves apprennent à devenir acteurs, producteurs et créateurs au sein d’une équipe. Chacun apporte sa pierre à l’édifice.
 
Que transmettez-vous à vos élèves?

Avant tout, la joie d’apprendre à travers les projets proposés. Quel que soit le thème, les élèves prennent un plaisir à y participer collectivement, à produire et à arriver droit au but tout en ayant acquis les compétences requises en CM2.

Quels sont vos projets pour l’année prochaine?
Le patrimoine libanais et l’environnement, je reviens vers les cèdres pour reboiser.

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