Magazine Le Mensuel

Nº 2907 du vendredi 26 juillet 2013

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Madagascar. L’île du charme et du sourire

Terre de contrastes, Madagascar est aussi l’île du sourire, qui invite langoureusement les touristes à un voyage enchanteur. Une belle destination à découvrir en cette saison.

Envie de nouveauté et de nature à l’état pur? Osez Madagascar! Des tsingy de la vallée de l’Ankarana aux îlots paradisiaques du canal du Mozambique, l’île rouge saura surprendre les voyageurs les plus avertis.
Madagascar, dont les Libanais ne connaissent la plupart du temps que ses habitantes, de plus en plus nombreuses à venir travailler comme employées de maison dans le pays, recèle de merveilleux trésors. Surprenante, accueillante, authentique et fière, l’île propose par exemple dans sa région nord une variété de paysages exceptionnels.
De ce côté de Madagascar, les richesses naturelles du parc national de l’Ankarana se méritent. Situé dans la province de Diégo-Suarez, cet endroit magique n’est accessible que via un transfert en avion et quelques heures passées en 4×4. Mais à l’arrivée, le coup de cœur est assuré.
Si en saison sèche, la flore est moins luxuriante, on peut en revanche approcher au plus près quelques-unes des espèces de lémuriens parmi la centaine que compte l’île dont de nombreuses sont endémiques.
Vous êtes plutôt sauriens? Madagascar regorge de quelque 80 espèces de caméléons dont le plus petit et le plus gros du monde. De quoi goûter en quelques heures de marche à la biodiversité exceptionnelle de Madagascar, fruit de biotopes des plus humides aux plus arides.
L’Ankarana, c’est aussi de somptueux massifs calcaires, les tsingy de Benavony, qui forment de véritables cathédrales naturelles. Magistrales! Il faut savoir qu’en malgache, tsingy vient du verbe mitsingitsingy signifiant «marcher sur la pointe des pieds». Après cette vue à couper le souffle, on peut également se laisser emporter dans l’obscurité – limite angoissante – des grottes de l’Ankarana aux contritions exceptionnelles, avant de piquer une tête dans la rivière verte.
Cette région répondra parfaitement aux desiderata d’aventurier(es) qui trouveront là matière à quelques jours de marche entrecoupés de bivouacs en pleine brousse. Des villages éco-lodge permettent par ailleurs de faire une pause bien méritée et de siroter à l’occasion un délicieux jus de corossol (cousin du achta). Face à soi, le massif des tsingy, au coucher du soleil, à admirer sans réserve.
Passé ce séjour en brousse, on peut ensuite se diriger vers le canal du Mozambique qui ouvre les bras à qui le souhaite. Là, depuis le port d’Ankify, on peut embarquer pour une île de rêve, avec l’océan Indien comme écrin. Hymne à l’amour et au détachement, Nosy
Vorona est faite pour les amateurs d’ailleurs. Les voyageurs qui se laisseront tenter n’oublieront jamais ces matins où un simple halo de lumière se chargera de les sortir du lit. Les plages sont tout simplement superbes, de quoi se remettre aisément des crapahutages précédents dans la brousse malgache. Mais Nosy Vorona, ce n’est pas uniquement des plages paradisiaques de sable fin, à l’ombre des cocotiers. L’endroit propose aussi de superbes trésors sous-marins, dans la réserve de Nosy-Tanikely. Une fois sous l’eau, équipés de palmes, masques et tubes, les plongeurs goûteront aux fonds exceptionnels et auront peut-être la chance d’approcher tortues et même dauphins.
Quant à ceux qui, aux fonds marins, préfèrent l’altitude, des prestataires touristiques proposent de s’envoler en hydro-ULM, qui revient en quelque sorte à faire du Zodiac volant, afin de profiter des charmes de l’océan Indien.
A voir également, toujours dans la région nord, la célèbre île aux parfums, Nosy-Be. Surnommée ainsi en raison de ses senteurs d’ylang-ylang, de canne à sucre et d’épices, l’île présente tout naturellement une vocation balnéaire. De nature volcanique, cette petite île de 320 km2 représente également un site de choix pour ceux qui souhaiteraient effectuer des mini-croisières à destination d’archipels de petites îles paradisiaques, ou en direction de la côte ouest malgache, à la rencontre des pêcheurs traditionnels. Cette dernière destination représente un grand intérêt culturel et folklorique.
De retour dans la province de Diégo-Suarez, il faudra faire une petite halte à Diégo-Suarez, une ville qui a su garder des témoignages architecturaux importants de la période coloniale. A admirer également, la deuxième plus grande baie du monde, avec son célèbre pain de sucre, bordée de plages somptueuses comme celle de Ramena. Avec en prime, des hôtels et des restaurants les pieds dans l’eau, idéaux pour des journées de farniente. A voir également, des criques connues sous les noms enchanteurs de baie des Dunes et baie des Pigeons, ainsi que la baie des Sakalava, où le kit surf et la planche à voile peuvent se pratiquer. Après le Nord, direction l’extrême sud de Madagascar.
Le littoral de Tuléar à Fort-Dauphin, à l’extrême sud de la grande île, ravira les amoureux de grands espaces et de paysages impressionnants par leur beauté. Une végétation totalement endémique de ces contrées garantit un dépaysement total.
Petite ville alanguie à cheval sur le tropique du Capricorne, Tuléar se découvre aisément grâce à ses grandes rues et boulevards rectilignes: ambiance «far west» garantie autour de quelques lieux fréquentés, tels les bons restaurants. Les pousse-pousse et marchés apportent des notes de couleurs à la «ville blanche» qui dispose d’une immense plage ainsi que ses dunes de sable dénommées «la batterie». Première étape de la découverte de cette pointe sud, la traversée de la baie de Saint-Augustin et la découverte de ses abruptes falaises. Les attraits de la mer rivalisent ici, en effet, avec ceux d’un immense bush sauvage, des plus captivants.
La pointe la plus méridionale de la grande île réserve d’incroyables découvertes. Des hauteurs du plateau Mahafaly-Karimbola qui domine sur plus de 200 kilomètres le littoral sud malgache, on dispose d’une vue grandiose sur un vaste espace marin où se séparent les eaux du canal du Mozambique de celles de l’océan Indien.
Peu de contrées peuvent receler autant d’atouts touristiques divers en un si faible périmètre. En programmant des excursions d’une journée au départ de Fort-Dauphin, il est possible de découvrir des «spots» naturels de première importance. La petite ville elle-même, presqu’île entourée de plages et criques, est pourvue d’un charme indéniable et de nombreux vestiges historiques.

Jenny Saleh

Oui, mais
Doté de richesses naturelles à couper le souffle, Madagascar n’en est pas moins une île habitée par une population de plus en plus pauvre. Un état de fait confirmé par la Banque mondiale qui a récemment tiré la sonnette d’alarme. Elle révèle que 92% de la population malgache vit en dessous du seuil de pauvreté. Soit neuf habitants sur dix vivent avec moins de deux dollars par jour. La grande île est plongée dans une grave crise depuis le renversement de Marc Ravalomanana en mars 2003 par Andry Rajoelina, l’actuel président de la transition. La prochaine présidentielle est prévue le 23 août prochain. A savoir aussi que la misère aidant, le tourisme sexuel a explosé dans l’île. La vigilance est donc de mise à celles et ceux qui voudraient visiter ce pays, qui reste, malgré cela, magnifique.

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