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Nº 2892 du vendredi 12 avril 2013

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Le menu de Mgr Raï à l’Elysée. Réfugiés syriens et chrétiens d’Orient

A peine rentré de Rome, le patriarche maronite Béchara Raï est reparti en voyage lundi, direction la France cette fois. Il y a rencontré le président François Hollande, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Arrivé dans la capitale française en milieu d’après-midi lundi, le patriarche Raï a enchaîné les rendez-vous auprès des officiels français. Son séjour, qui s’étend jusqu’à vendredi, a débuté par un entretien avec le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Les deux hommes se sont rencontrés au Quai d’Orsay, mais aucun communiqué officiel n’a été publié sur la teneur de leurs discussions. Toutefois, de source non officielle, il apparaît que Mgr Raï et Laurent Fabius se sont attardés sur plusieurs sujets importants, dont bien évidemment la crise politique libanaise. Le Quai d’Orsay avait précédemment fait état de sa satisfaction de constater la nomination du nouveau Premier ministre, Tammam Salam, «sur la base d’un large consensus». Le patriarche maronite a également évoqué avec le ministre des A.E. ses préoccupations concernant un vide gouvernemental dans le contexte de la crise syrienne. Au premier rang de son inquiétude, l’afflux massif de réfugiés syriens au Liban, difficilement supportable pour le pays, ou encore les trafics d’armes en provenance du Liban-Nord pour les rebelles syriens. La situation des chrétiens d’Orient, qu’ils se trouvent au Liban, ou en Syrie, a également été évoquée, et le ministre des A.E. a réitéré le soutien de la France à l’égard de cette communauté.

Le passage des armes
Paris, qui s’était prononcé il y a quelques semaines pour l’envoi d’armes aux rebelles syriens a, semble-t-il, révisé son jugement. Avant la visite de Mgr Raï au Quai d’Orsay, le porte-parole du ministère des A.E., Philippe Lalliot, a ainsi précisé que plusieurs rencontres internationales sur la question sont programmées dans les prochains mois, pour tenter de régler le conflit syrien et évoquer une éventuelle livraison d’armes.
Mardi, le patriarche Béchara Raï a poursuivi son escale française par une rencontre avec le président François Hollande à l’Elysée. Lors de ce tête-à-tête, le président français a réaffirmé l’engagement de la France pour la sauvegarde de l’unité et de la stabilité du Liban, alors que le pays est en proie à une grande déstabilisation, du fait du conflit syrien. Hollande a d’ailleurs souligné que la France tente de mettre fin à la crise syrienne et de stopper les tueries en Syrie.
Mgr Raï a, quant à lui, profité de cet entretien avec le chef de l’Etat pour évoquer la situation des chrétiens d’Orient et les menaces réitérées par certains groupes terroristes contre cette communauté, que cela soit au Liban, en Syrie ou en Irak. Le cardinal et le président ont également discuté de la crise politique libanaise, se félicitant de concert du processus de formation du nouveau cabinet, et appelant à l’élaboration d’une loi électorale juste et équilibrée.
La visite en France du patriarche a été également marquée par des rendez-vous pastoraux (voir encadré). Mgr Raï quittera le territoire français ce vendredi, direction l’Amérique du Sud pour une tournée de plusieurs semaines, qui commencera par l’Argentine. Il devrait y rencontrer les nombreux représentants de la diaspora libanaise dans cette partie du monde.

Jenny Saleh
 

Côté pastoral
Mgr Béchara Raï a profité de sa visite sur le sol français pour remettre la médaille patriarcale maronite à l’ancien vice-Premier ministre Issam Farès. Lundi soir, les deux hommes avaient dîné en privé au domicile de ce dernier.
Par ailleurs, le patriarche a également donné une conférence sur le thème des relations entre l’Eglise et l’Etat, dans le cadre d’un colloque organisé à l’Institut catholique de Paris.
La délégation qui accompagne le cardinal Raï est composée de son vicaire général Mgr Paul Sayah, l’ancien ministre de l’Intérieur Ziad Baroud, le père Joseph Boueri, directeur de la fondation Issam Farès, de William Mjalli et Georges Arab, qui dirige un projet de conservation de la Vallée sainte, et enfin de Walid Ghayad, le directeur du protocole de Bkerké.


 

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