La confusion qui persiste sur le plan politique a jeté son ombre sur les marchés financiers libanais. La demande sur le billet vert est soutenue depuis plusieurs semaines sur le marché de change. Les transactions sont conclues sur base des niveaux élevés de la fourchette de fluctuation officielle de la valeur du dollar, soit entre 1509 et 1513 et parfois 1514 livres contre un dollar. La Banque du Liban (BDL) a été contrainte d’intervenir sur le marché d’une manière limitée à défaut d’offres de vente de la part des opérateurs. Parallèlement, les dépôts bancaires n’ont enregistré presque pas de progression depuis le début du mois en cours. Dans le même prolongement s’inscrit la paralysie de l’offre et de la demande sur les titres libanais et les eurobonds sur le double plan interne et externe. Cette situation a amené la Banque centrale à se positionner comme quasiment le seul pourvoyeur de fonds pour satisfaire les besoins de l’Etat, soit à travers sa souscription aux bons du Trésor soit en couvrant la dette venant à échéance par la substitution des certificats de dépôts en livres en certificats de dépôts en dollars vu le recul des capacités des banques commerciales à souscrire aux bons du Trésor. C’est que les dépôts n’ont progressé en quatre mois que de 1,9% ou près de 1,8 milliard de dollars, ce qui traduit une difficulté à attirer de nouveaux capitaux vers la place de Beyrouth.
Liliane Mokbel