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Des dossiers qui agitent la société

Cette semaine, la presse régionale et internationale se concentre sur les dossiers qui devraient agiter la société libanaise. Il y a de la politique, mais aussi beaucoup de social que l’on a tendance à oublier dans un pays qui vit au jour le jour.

 

Al-Hayat

 

Dans les colonnes d’al-Hayat, Houssam Itani définit «les droits du patriarche»
Béchara Raï respecte scrupuleusement cette tradition libanaise qui permet à un religieux de faire de la politique comme n’importe quel leader. Et en se rangeant avec une partie du spectre politique, il n’invente rien. On peut considérer que l’histoire de l’Eglise est rythmée par les changements dans les rapports de force au sein de la communauté, sur le plan local et régional.

 Mais aujourd’hui, les prises de positions du patriarche sont très sensibles et ce, pour une seule raison. Ses déclarations interviennent à un moment où les relations entre les communautés de la région sont examinées à l’aune de la peur des minorités et leurs alliances.

 Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses déclarations parisiennes ne sont pas prudentes, non seulement parce qu’il a apporté son soutien à un régime qui use de la violence communautaire, mais aussi parce qu’il contraint les maronites libanais, à faire le choix de l’alliance avec les chiites contre les sunnites. Si ces deux considérations s’avéraient exactes, elles conduiraient à

 

 

 

 
une catastrophe pour les maronites et les chrétiens en général. Le tsunami des révolutions arabes ne s’arrêtera pas aux petits calculs communautaires. Les calculs du patriarche pourraient aggraver la colère d’une communauté qui raterait ainsi le train des évolutions dans la région. On peut estimer aujourd’hui que l’histoire de la population arabe s’écrit en ce moment et que tous ceux qui défieront le sens de l’Histoire seront éliminés.
 

 


Wall Street Journal

 

The Wall Street Journal a publié cette semaine une interview de Najib Mikati.
Le Premier ministre libanais a déclaré que les troubles en Syrie risquent de déstabiliser son pays et de créer des ravages plus importants au Moyen-Orient, région qui vit une étape délicate, surtout pourun dirigeant libanais qui voit d’un très mauvais œil les secousses qui ébranlent l’un des voisins les plus vitaux de son pays et ses alliés. «Toute explosion de la Syrie serait régionale, et le Liban est dans une situation très délicate», a déclaré Najib Mikati. «Je souhaite au peuple syrien ce que les Syriens souhaitent pour eux-mêmes». Il a exprimé sa préoccupationsur ce quipourrait advenir aprèsla chute du régimed’Assad.«Aujourd’hui, je ne vois pasà quoi pourrait ressembler un régime post-Assad. De toue façon, ce seraun long processus».

 Mikatiest silencieuxsur la question du président Assad, qu’il considère comme un ami proche. «Je connais très bien Assad.Mais cela fait plusieurs mois

 

 

 

que je ne lui ai pas parlé». Mikatidit qu’ilne voit aucun avantageà prendreposition contre la Syrie, car cela pourrait perturberla stabilitéprécairedu pays.«Je choisismes motsavec beaucoup de soin, parce que la société libanaise est divisée».

Les analystes comprennent l’ambivalence de Mikati à propos de la Syrie.«C’est le sort du Liban, qui est divisé entre deux camps», explique le chercheur à l’AUB, Hilal Khashan. «Mikati cherche à accueillir tout le monde et à protéger le Liban des ennuis».
 


 

The Atlantic

 

Anne Louie Sussman, spécialiste du droit des femmes au mensuel américain The Atlantic, explique qu’au Liban, «la religion régit la vie et l’amour».
Lorsque May Omari, 45 ans aujourd’hui, a dit oui à 23 ans, elle a épousé un New yorkais, d’un mariage civil. Comme une formalité, et pour faire plaisir à sa famille au Liban, le couple a pris part à une cérémonie religieuse. Un mufti sunnite leur a fait signer quelques papiers qu’elle a ensuite mis dans un tiroir. Après 18 ans de vie conjugale et un retour au Liban, le couple a décidé de divorcer. C’est là que le mariage religieux est revenu la hanter. Le droit de la famille issu de la charia garantit au père la garde de leurs deux enfants. Lorsque le conjoint a pris ses fils – et ses meubles – elle ne pouvait rien faire. «Ça l’arrange aujourd’hui d’être un bon musulman», explique May. Au Liban, toutes les questions du statut personnel sont régies par des codes religieux.

 Les 15 codes, comme le nombre de communautés religieuses reconnues au Liban, sont au moins tous d’accord sur un point: la discrimination à l’égard des

 

 

femmes. Par exemple, les évangélistes fixent l’âge minimum du mariage à 16 ans pour les hommes, et 14 ans pour les femmes, tout comme l’Eglise orthodoxe arménienne. Une femme druze a besoin de la permission de son tuteur pour se marier, si elle a moins de 21 ans. Dans les canons arméniens-orthodoxes et assyriens, «l’homme est le chef de la famille et son représentant». Dans la communauté sunnite, les enfants du conjoint, mari d’un précédent mariage, peuvent vivre avec lui sans le consentement de sa femme. La liste est longue.
 

 

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