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LBC. Une chaîne gangrénée par les conflits

De conflit en conflit, la LBC résiste. Mais les derniers problèmes en date l’ont fortement ébranlée. D’un litige avec le prince saoudien, Walid Ben Talal, aux conflits internes entre le P.-D.G. Pierre Daher et le directeur de l’information et des programmes politiques, Georges Ghanem, la chaîne traverse une période troublée.
Le conflit qui a éclaté entre Walid Ben Talal et Pierre Daher a d’importantes répercussions sur la chaîne. Le prince saoudien accuse le P.-D.G. d’abus de confiance, et ce dernier dénonce le non-respect du contrat conclu entre eux, il y a quatre ans.
En 2008, le prince Walid a acheté 85% des actions de LMH, la holding qui rassemble LBC SAT, PAC (producteur entre autres des émissions de la LBCI) et LBC Plus. La LBCI restant de la responsabilité de ses actionnaires libanais. Pierre Daher est alors désigné à la tête des chaînes de Rotana, fondées par le prince saoudien. Daher résilie alors le contrat qui le lie à la compagnie de publicité d’Antoine Choueiri, et c’est Rotana qui assure la publicité de la chaîne. Des différends ont opposé à plusieurs reprises Daher au vice-président des chaînes Rotana, Turky Chabbané. Daher est alors éloigné de la direction des chaînes Rotana. Il réclame au prince Walid la totalité des sommes dues conformément au contrat conclu entre eux. Mais ce dernier ne donne pas suite à cette demande. Daher se pourvoit en justice pour non-respect du contrat. Le prince répond par une action en justice contre Daher pour abus de confiance et détournement de fonds.
En novembre 2011, le conflit entre les deux partenaires éclate au grand jour. Une dizaine d’employés sont remerciés et la chaîne satellite arrête la diffusion de bulletins d’information, alors que la LBC boycottait toutes les activités de la fondation du prince Walid.
Le conflit s’amplifie et englobe la PAC, fondée par Daher, à laquelle sont transférés tous les avoirs de la LBC, afin de contourner une probable revendication des Forces libanaises de récupérer toutes les propriétés de la LBC dans le cadre du procès qui les oppose. Le problème majeur réside dans le fait que la propriété des studios de production des programmes de la LBC relève de la PAC, dont 85% des actions reviennent au prince Walid. Daher est obligé de louer d’autres studios.
Sur fond de conflit entre Daher et le prince, un autre litige d’ordre interne oppose le directeur de l’information et des programmes politiques, Georges Ghanem, à Pierre Daher. Ghanem, qui a accompagné l’essor de la LBC depuis 1985, a pris un congé forcé de plusieurs jours. Après la décision de renouveler entièrement le bulletin d’information, un différend éclate avec Ghanem, d’autant que la décision de confier la direction des reporters à Khaled Saghié, un ancien d’al-Akhbar, et l’éloignement, depuis quelques mois, de Dolly Ghanem du journal télévisé, n’ont pas facilité la solution.
Des rumeurs circulent sur la position de l’autre pilier, Marcel Ghanem. On parle d’offres qu’il aurait reçues, mais le journaliste se refuse à tout commentaire concernant la situation à la LBC, ou à réagir à ces rumeurs. 
Le problème le plus difficile reste la situation des employés de la chaîne, qui sont liés par des contrats à PAC. La compagnie exige la résiliation des contrats de quelque 400 employés, et l’établissement de nouveaux accords avec la LBC, qui ne groupe que 40 employés et huit autres à la LBCI. Les employés payeront-ils le prix du conflit actuel?

Le contentieux LBC-FL
La LBC a été fondée en 1985 par les Forces libanaises et la présidence de son conseil d'administration a été confiée à Pierre Daher. A la dissolution des FL et après la détention de leur chef Samir Geagea en 1994, Daher prend en main la chaîne. Dès 1996, il crée de nouvelles sociétés, locales et internationales, dont la LBC SAT. Depuis sa remise en liberté en 2005, Samir Geagea réclame la restitution de la chaîne aux FL. En 2007, il lance une action judiciaire contre le groupe LBC et ses dirigeants. Pierre Daher conteste la revendication de Geagea et se fonde sur la nouvelle loi promulguée sur l’audiovisuel et l’octroi d’une licence officielle à la LBCI, qui donne la propriété de la chaîne à un groupe d’actionnaires privés, lesquels ne sont pas liés aux FL.
En première instance, le juge d’instruction de Beyrouth a requis des peines de prison à l’encontre de Daher, pour abus de confiance. En appel, Daher obtient gain de cause. L’affaire doit encore passer en cassation.

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