Magazine Le Mensuel

Nº 2858 du vendredi 17 août 2012

Cinéma en Salles

Le Festival du film libanais. Une 10e édition encore plus riche

Le Festival du film libanais célèbre cette année son 10e anniversaire. Le rendez-vous est fixé au Cinéma Metropolis, à l’Empire Sofil, du 23 au 26 août. Et le cinéma local brillera de mille feux.

Fidèle au rendez-vous depuis dix ans, le Festival du film libanais revient cette année avec encore plus de force, une nouvelle image, une nouvelle approche, et un programme riche et savoureux. Plus question de simples projections uniquement, la programmation de cette édition donne l’impression de ponts tendus entre tous les cinéastes libanais, entre tous les artistes libanais, toutes générations confondues. Du cinéma sûrement, mais pas seulement…
Depuis 2001, le Festival du film libanais donne l’occasion aux cinéastes du Pays du Cèdre de projeter leurs films, de rencontrer leur public et d’obtenir un certain soutien financier pour leurs prochaines œuvres. Il est également une plateforme de rencontres entre les réalisateurs et les producteurs, les invités spéciaux de l’étranger, des professionnels de l’industrie du cinéma, la presse et le public. Pendant quatre jours, cinéastes, cinéphiles et professionnels du métier sont réunis autour d’une même envie, celle de faire du cinéma libanais une véritable industrie florissante, hisser son identité et augmenter son rayonnement à l’étranger.
Cette année, l’organisation du festival est passée des mains de l’association ..né.à Beyrouth à l’association Bande à part. Et le festival célèbre son dixième anniversaire avec une programmation encore plus riche, diverse et audacieuse. Projections de films, rencontres, débats, conférences, compétitions, musique… du 23 au 26 août le cinéma libanais est en fête.
Le comité en charge de la sélection a choisi de faire découvrir au public une trentaine de films en compétition ou hors compétition. Les films qui seront projetés dans le cadre de la compétition du Festival du film libanais comportent des courts et moyens métrages, des documentaires et des animations réalisés par des cinéastes libanais ou d’origine libanaise, au Liban ou en dehors du pays, durant la période allant d’août 2010 à juillet 2012. Les films expérimentaux de réalisateurs libanais ne seront pas en compétition cette année. Les autres films qui ne seront pas pris en compte par le jury incluent des films de fiction, des films expérimentaux ou documentaires par des réalisateurs étrangers et qui ont un lien direct avec le Liban.

Quand les images se croisent
Au début de chaque séance, et avec le soutien de Jocelyne Saab, un hommage, à travers une vidéo d’une à deux minutes, sera rendu au chef opérateur libanais Majid Kassir, décédé cette année. Les séances de projection seront suivies de soirées à l’Art Lounge, dont la première sera dédiée à la projection de vidéoclips de jeunes chanteurs et groupes indépendants de cette année.
A l’issue du festival, et lors de la soirée de clôture, comme il est coutume, le jury, composé cette année du musicien Ibrahim Maalouf, du cinéaste et écrivain Christophe Donner, de la réalisatrice Suzanna Khardalian, du photographe Ziad Antar, décernera aux lauréats les trois prix suivants: prix de la Meilleure fiction (Organisation internationale de la francophonie – Oif), prix du Meilleur documentaire (Unesco), prix du Meilleur film (Total Liban).
Autour de la sélection, auront lieu des projections spéciales; The suffering grasses,suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Lara Lee: s’agissant à la fois d’un documentaire et d’un réseau d’activistes, ce film fait partie de Cultures of Resistance; L’histoire du papillon vertdu danseur, chorégraphe et réalisateur Walid Aouni avec le soutien de Jocelyne Saab. Projection toujours, le film Moby Dickproduit par Tania el-Khoury montrera l’importance de la société Moby Dick Films, devenue une référence dans la production indépendante cinématographique et dont Tania el-Khoury assure la direction administrative et financière depuis 2006.
Parmi les événements marquants de cette dixième édition, une rencontre avec Nadine Labaki, prévue pour un échange intime sur ce que le succès international de ses films signifie pour elle, pour le cinéma libanais et pour le Liban. Le réalisateur Ghassan Salhab, à travers la Carte blanche qui lui est accordée, fera profiter le public des films Black panthersd’Agnès Varda et The black power mixtapes 1967-1975de Göran Hugo Olsson. Des conférences sont également au rendez-vous explorant diverses facettes du cinéma, comme le thème Images et imaginaires, quelle place au cinéma?, avec les intervenants Gérard Bejjani, Pierre Abi Saab et Simon el-Habre ou le thème A l’ombre du corps, le mouvement dans le cinéma, avec Walid Aouni, Alexandre Paulikevitch et Caroline Hatem.
Cinéma et musique se rejoignent intimement dans la programmation du Festival. Lors du Ciné-Live de la cérémonie d’ouverture, le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf jouera sur une vidéo filmée en 16 mm par ..né.à Beyrouth en octobre 2006, un mois après la fin des combats à Bint Jbeil. Musique également pour la soirée de clôture afin de marquer les 10 ans du Festival par un concert exclusif de Zeid Hamdan accompagné de ses musiciens pour la reprise de la bande originale de Beirut Hotelde Danielle Arbid, avec comme invité spécial DJ Jade.
Du 23 au 26 août, rendez-vous tous les jours au Cinéma Métropolis, à l’Empire Sofil, pour célébrer le cinéma local dans tous ses états, avec la programmation de la 10e édition du Festival du film libanais.

N.R.

www.lebanesefilmfestival.org

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Brave 3D
Pixar au féminin

Semaine ultra chargée au niveau des sorties en salle, le film Brave 3D, des studios Dinsey-Pixar emmène le spectateur au cœur des landes envoûtantes de l’Ecosse pour découvrir le périple initiatique d’une princesse qui cherche à réaliser son rêve. Que le voyage commence…

Dernière création des studios Disney-Pixar, Brave 3D, émerveille et déçoit en même temps. Après les magnifiques et désormais incontournables Wall-E, Upet la saga Toy Story, tous les fans de films d’animation attendaient avec impatience le dernier long du studio Pixar qui a été racheté il y a six ans environ par les studios Disney. Et c’est là peut-être que pointe la déception. Braveest un mélange entre le merveilleux de Pixar et la simplicité presque enfantine de Disney. En quelques mots, le dernier Pixar est un joyau visuel qui pèche toutefois au niveau du scénario simpliste et claudiquant.
Bravenous transporte au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, où depuis la nuit des temps, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. La reine Elinor ne cesse de raconter ces récits à son impétueuse fille Mérida, qui est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse. Son rêve est d’être archer, maniant l’arc comme personne, depuis que, enfant, son père, le roi Fergus, le lui avait appris, au grand dam de sa mère. Et leur relation en souffre: la reine essaie de lui inculquer une manière d’être et de se comporter, faisant souvent face à la réticence de Mérida. Les choses se compliquent quand arrive l’âge pour la jeune princesse de se marier. Fidèle à son rêve, elle défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère et de trois seigneurs hauts en couleurs: Lord MacGuffin, Lord Macintosh (allusion à Steve Jobs auquel le film est d’ailleurs dédié) et Lord Dingwall. Dans sa quête de liberté, Mérida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

Entre divertissement et émerveillement
Braverisque fort de vous couper le souffle par la magie des paysages et la manière dont ils sont traités. Des plongées et des contre-plongées magnifiques qui raniment le mystère et l’aspect sauvage des landes écossaises. C’est que le studio a parfaitement effectué son travail de recherche. Les réalisateurs ainsi que quelques producteurs et directeurs artistiques sont partis en Ecosse pendant l’été 2006, puis de nouveau en octobre 2007, pour s’imprégner de l’esprit et l’ambiance du pays, et bien saisir toutes les nuances de la végétation et des endroits qu’ils rencontraient. De ce côté-là, aucune erreur de production. Mais là où l’attention du spectateur risque de se perdre, c’est au niveau du scénario. Certaines séquences de l’histoire sont très longues, d’autres insuffisamment traitées. L’action est répétitive par moment et le dénouement tellement prévisible, avec son message moralisateur. Mais l’humour est toujours présent, entraînant sourire et rire.
L’histoire du film est venue à Brenda Chapman, première Américaine réalisatrice d’un film d’animation, avec The prince of Egypt, en 1998, plus de huit ans avant la sortie de Brave. Inspirée par sa relation avec sa fille, à l’époque âgée seulement de 4 ans, elle a ensuite mêlé cela à sa passion pour l’Ecosse et aux légendes de ce pays. Le projet évolua de 2006 à 2010 sous sa houlette, avant qu’elle ne soit remplacée en octobre 2010 par Mark Andrews, pour cause de discordances artistiques. Avec Brave, Pixar place pour la première fois une femme comme personnage principal: une jeune fille rebelle attachante et émouvante. D’ailleurs, l’un des points forts du film tourne autour des personnages, tous hauts en couleur et au caractère bien étudié, que ce soit les trois petits frères de la princesse, la reine, le roi, la sorcière, le cheval Angus et certains personnages marquants du royaume.
Niveau technologique, Pixar s’est surpassé. Devant la masse de défis, les studios ont dû revoir complètement leurs logiciels d’animation, ce qui n’était pas arrivé depuis 25 ans. Ils ont ainsi créé un système informatique particulier qui permet d’améliorer les interactions entre les personnages et l’évolution des corps en fonction des mouvements. Le plus grand défi qui s’est posé à l’équipe concerne l’animation de la chevelure de la jeune princesse, Pixar n’ayant jusqu’alors créé que des personnages aux cheveux lisses, en raison de la difficulté de cette tâche. Les ingénieurs ont donc dû durant plusieurs années, concevoir un logiciel qui pourrait traiter la dynamique de la tignasse rousse de Mérida qui se compose au final de 111 700 cheveux, réunis en 1 500 boucles sculptées, toujours en mouvement.
Si Disney a rectifié le tir en produisant, il y a trois ans, le magnifique The princess and the frog, suivi de Tangleden 2010, qui restituent tous deux à Dinsey sa saveur d’antan, Pixar, lui, s’était planté l’année dernière avec Cars II, sans pouvoir se racheter réellement cette année par le biais de Brave. Toute la critique presque s’accorde à le dire. Certains redoutent même une «disneysation» de Pixar. C’est ainsi par exemple que Le Mondeestime que «malgré une introduction prometteuse, le reste est très convenu, souvent répétitif, d’une lourdeur parfois pénible. Nettement moins réussi par exemple que Raiponce(Tangled), film estampillé Disney mais génétiquement modifié par des injections d’ADN Pixar». Mais tout cela ne gâche nullement le plaisir de la projection. Même si le film cible davantage les plus petits et leurs parents, le divertissement reste garanti. Un plaisir à ne pas bouder! D’autant plus que le court-métrage d’animation que Pixar a l’habitude de présenter au préprogramme est une pure merveille : La Luna, réalisé par Enrico Casarosa, fut même nommé à l’Oscar en 2012. Ne le ratez pas!

Nayla Rached

Circuits Empire et Planète – Grand Cinemas

(La version française du film, intitulée Rebelle,est projetée exclusivement à Planète Abraj)

 


 

Expendables II: Back for war
Action de Simon West

En 2010, l’idée de Sylvestre Stallone avait fait un boum d’enfer: rassembler dans un même film les représentants d’hier et d’aujourd’hui des films d’action, des vrais films d’action, ceux qui traitent de l’humain, loin de la profusion des effets spéciaux et autres astuces technologiques. Expendables, réalisé par Stallone lui-même, l’avait mis à l’écran aux côtés de Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Mickey Rourke, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger. Cette année, la tête d’affiche s’agrandit avec des noms comme Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris et d’autres encore… sous la réalisation de Simon West (Con Air, Lara Croft: Tomb Raider, The Mechanic…). Que l’action commence. Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près. Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar – et deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie – l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants ils vont semer le chaos chez leurs adversaires et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue: cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes…Circuits Empire et Planète– Grand Cinemas

Step up: Revolution 3D
Musical de Scott Speer

Dès la première scène, la 3D fait son effet pour amplifier l’expérience visuelle et l’euphorie du spectateur, pris par un ondoiement de mouvements et de couleurs. Le quatrième film de la franchise Step Up se déroule à Miami Beach. Amis d’enfance, Sean et Eddy travaillent comme serveurs dans l’hôtel de luxe Dimont, propriété du magnat de l’immobilier Bill Anderson. Ensemble ils ont monté une troupe alternative, The Mob, à l’avant-garde de la danse de rue et cœur du mouvement protestataire urbain. Le brio, l’audace et l’imagination de la troupe attirent l’attention de la fille d’Anderson, Emily, danseuse classique douée que son père pousse à exercer un «vrai métier» au mépris de sa passion. L’arrivée de cette gosse de riche, très mal vue par Eddy et son idylle naissante avec Sean sonneront-elles le glas de The Mob? Les scènes de danses sont particulièrement prenantes, merveilleusement rendues à l’écran. Le schéma, le scénario et le message sont toujours les mêmes dans ce genre de films: la danse comme solution, comme échappatoire, comme élément rassembleur. Mais ça fait du bien, si vous êtes un amateur du genre. Circuit Empire – Grand Cinemas

 

The Dark Knight rises
Action de Christopher Nolan

Après Batman Beginset The Dark Knight, le réalisateur Christopher Nolan termine sa saga Batman entamé en 2005. Il y a huit ans, à la fin de The Dark Knight, sorti en 2008, Batman avait disparu dans la nuit; lui qui était un héros était alors devenu un fugitif, se sacrifiant au nom de la bonne cause et de l’éradication de la criminalité à Gotham City. Bruce Wayne a délaissé son costume de super-héros, vivant fragilisé et renfermé dans son manoir, jusqu’à l’apparition de la voleuse, rebelle et sensuelle Selina Kyle, à moins que ce ne soit à cause de l’arrivée de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l’exil qu’il s’est imposé pour sauver Gotham City et le monde entier. Film contenant des scènes spectaculaires, The Dark Knightoscille entre action et introspection, garantissant toutefois une grande dose de divertissement, même si la plus célèbre chauve-souris n’apparaît pas trop à l’écran. Les grandes révélations de ce film sont Anne Hathaway et Joseph Gordon-Levitt qui rejoignent l’équipe de Batman aux côtés de Christian Bale, Tom Hardy, Marion Cotillard, Michael Caine, Gary Oldman, Morgan Freeman…Circuit Empire – Grand Cinemas

 

The Illusionauts
Animation d’Eduardo Sculdt

Un groupe d’enfants aux pouvoirs spéciaux, accompagnés de leur fidèle chien, sont envoyés dans le temps afin de redonner à Léonard De Vinci sa place dans l’Histoire que le président et le ministre des affaires sociales essaient d’effacer. Ils feront face à plusieurs obstacles, tout en tentant de restituer le cours de l’Histoire sans emmêler les événements. Circuit Empire

 

 

 

Il y a aussi

Teta Rahiba, film égyptien de Sameh Abdel-Aziz avec Mohammad Hindi, Samiha Ayoub – Circuit Empire

Et Baba, film égyptien de Ali Edriss, avec Ahmad el-Sakka et Dourra – Grand Cinemas

 

 

 

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