Magazine Le Mensuel

Nº 2859 du vendredi 24 août 2012

general

Fabius à Beyrouth. La France inquiète pour le Liban

Au cours d’une visite express à Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a exprimé ses craintes quant à l’instabilité qui règne au Liban depuis plusieurs semaines.

Les récents enlèvements de Syriens au Liban favorisent «la contagion» de la crise syrienne chez son voisin, a estimé vendredi dernier à Beyrouth le chef de la diplomatie française. «Ce qui se passe au Liban et les événements qui ont lieu depuis quelques jours et quelques heures malheureusement favorisent cette contagion», a affirmé Laurent Fabius au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue à l’aéroport de Beyrouth. «Bien sûr, c’est une grave préoccupation et la position des responsables libanais que j’ai rencontrés et que j’approuve très fortement, c’est de faire en sorte qu’il y ait le moins de contagion possible entre ce qui se passe dramatiquement en Syrie et ce qui se passe ici au Liban. Il faut faire le maximum d’efforts pour que le pays soit à l’écart de cette contagion». Après la Jordanie et le Liban, le ministre s’est rendu en Turquie pour prendre le pouls de la situation dans la région qui est entrée en zone de turbulences à la faveur du conflit syrien.

Messages d’amitié
A Beyrouth, Fabius s’était entretenu au premier jour de sa visite avec le chef du Parlement Nabih Berry, le Premier ministre Nagib Mikati, son homologue libanais Adnane Mansour et le président de la République Michel Sleiman, qui l’a reçu au palais présidentiel d’été de Beiteddine. Le bureau de presse de la présidence indique que le chef de l’Etat a demandé au ministre français d’intervenir auprès des dirigeants turcs afin qu’ils redoublent d’efforts pour obtenir la libération dans les plus brefs délais des onze pèlerins chiites libanais enlevés en mai dernier à Alep. De son côté, Fabius a réaffirmé au président Sleiman l’attachement de la France à «la souveraineté, l’indépendance, la stabilité et l’unité du Liban».
Le chef de la diplomatie française a indiqué aussi avoir notamment discuté avec les responsables libanais de la question des réfugiés syriens au Liban. «Je salue les efforts du Haut Comité de secours et d’autres organisations pour l’aide qu’ils apportent aux réfugiés», a-t-il dit, précisant que la France avait contribué financièrement aux efforts des autorités libanaises dans ce domaine.
Laurent Fabuis a d’autre part indiqué qu’il était entré en contact par téléphone avec le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, ainsi qu’avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à qui il a transmis «un message d’amitié de la part de la France», réaffirmant sur ce plan «l’attachement de la France aux chrétiens d’Orient». «Nous estimons qu’il est vital de garantir la protection des minorités dans cette région».
 

Julien Abi-Ramia
 

 

Le message syrien
En Turquie, Laurent Fabius, qui a visité un camp de réfugiés syriens à la frontière, a déclaré que «le régime syrien doit être abattu et rapidement», dénonçant «les exactions» de Damas contre les populations civiles.
«Après avoir entendu les témoignages bouleversants des personnes ici (…) quand on entend ça et je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire: Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur la terre», a-t-il dit aux journalistes. Le ministre a également accusé le régime d’«exactions» contre les populations civiles et d’être responsable d’une «opération de destruction d’un peuple».
Le ministre français a par ailleurs indiqué avoir rencontré des représentants de l’opposition syrienne en Jordanie et au Liban, sans donner plus de détails.
Lors d’une visite à un camp de réfugiés en Jordanie, près de la frontière syrienne, Laurent Fabius avait affirmé que le président Bachar el-Assad était le «bourreau de son peuple» et qu’il devait quitter le pouvoir le plus tôt possible.
Fabius a par ailleurs expliqué à l’AFP détenir des informations selon lesquelles de nouvelles défections «spectaculaires» se produiraient prochainement au sein du régime syrien.

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