Magazine Le Mensuel

Nº 2861 du vendredi 7 septembre 2012

Economie & Finances

Economie et finance

Télécoms et pétrole
Septembre, le mois des comptes rendus

Le mois de septembre sera celui des comptes à rendre au gouvernement par les opérateurs dans plus d’un secteur, notamment celui des télécoms et du pétrole. Des rapports techniques dans les deux secteurs devraient être présentés par les consultants agréés aux ministres de tutelle, afin que ces derniers puissent faire progresser des dossiers vitaux pour le renflouement du Trésor et le bien-être des citoyens.
Sept mois après la signature des accords de gestion de la téléphonie mobile entre le ministère des Télécoms et les deux opérateurs du cellulaire, une réunion d’évaluation de leurs prestations de services se tiendra au cours de septembre. A la suite de cette réunion, le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, rendra publiques les conclusions. Selon les données disponibles pour le moment, l’évaluation du niveau des services ne serait pas en faveur des opérateurs. Les coupures des communications en pleine conversation téléphonique sur le réseau mobile sont toujours la règle. Ceci dit, conformément aux dispositions des accords d’exploitation signés entre les parties, il existe un article qui rend un pourcentage flottant des bénéfices fixes des opérateurs tributaires d’améliorations d’ordre technique bien définies qu’ils auraient effectués sur le réseau. C’est dans l’intérêt des sociétés que les objectifs fixés dans les contrats soient atteints le plus rapidement possible et de la manière la plus appropriée. Une des dispositions des accords de gestion intitulée «le projet d’amélioration de la qualité» stipule qu’à la fin du mois d’août, chacun des opérateurs devraient avoir installé 140 stations d’émission dans différentes régions du pays, alors que 60 autres seraient implantées avant fin décembre 2012. Le plan directeur portant sur la modernisation technique du réseau indique clairement que les opérateurs ont l’obligation d’installer 400 stations d’émission, l’achat d’équipements pour le renforcement de la diffusion (Repeaters) en plus de l’acquisition de 20 stations d’émission mobiles pour les cas d’urgence. Quant à la société Sodetel, qui a obtenu une licence pour l’implantation du service internet +3G, sa période expérimentale n’a pas été concluante. Le réseau sur lequel elle est censée opérer est saturé en termes de pressions d’utilisation. Ce qui a rendu sa mission quasiment impossible de fournir à toutes les régions libanaises le service +3G. Pour rappel, une étude de la Banque mondiale a montré que 80% des familles au Liban avaient en 2010 un téléphone portable contre 50% en 2005, alors que le taux d’abonnement des individus à la téléphonie mobile était de 68% contre 25% en 2005.
Au niveau du secteur pétrolier, les dés, du moins au niveau technique, devraient être jetés pendant le mois en cours. Dolphin Geophysical et Spectrum Energy & Information Technology, les deux compagnies agréées pour entreprendre des études sismiques en trois dimensions, soumettraient leurs études au ministre de l’Energie. Ces études devraient fournir des informations avancées sur le potentiel des nappes de pétrole et de gaz qui se trouvent tout au long du littoral libanais. Par ailleurs, «The United States Geological Survey» (USGS) a estimé que le bassin du Levant possède un potentiel de 1,7 milliard de barils de pétrole récupérables, et une moyenne de 122 billions de pieds cubes de gaz récupérables. Il s’étend sur un littoral d’une superficie de 83000 kilomètres carrés appartenant au Liban, à la Syrie, à Chypre et à Israël. Les données des deux compagnies agréées devraient permettre au gouvernement d’achever la formation de l’Autorité de régulation du pétrole pour entamer en une deuxième phase le lancement de l’appel d’offres pour l’exploration des ressources pétrolières. Un pas difficile à franchir par les responsables en pleine année électorale.

 

Consommation
Des chiffres et des indices encourageants

Plusieurs pôles influents au sein de la communauté des affaires se sont interrogés sur le message réel que les Associations des commerçants des différentes villes du Liban qui se sont réunies sous la présidence de Nicolas Chammas ont voulu transmettre aux Libanais.
En brandissant les menaces d’une grève des commerçants a priori d’un jour avant de l’étendre à plusieurs jours et de recourir par la suite à la désobéissance civile en signe de protestation contre la dérive des marchés de la consommation, les membres de l’association ont montré qu’ils avaient la mémoire courte. Il y a cinq ans, plus précisément en 2007 lors du sit-in des forces de l’opposition (aujourd’hui au pouvoir), qui avaient duré un peu plus d’un an et demi, les organismes économiques avaient appelé à une grève de trois jours consécutifs pour réclamer une dissociation des affaires économiques du contentieux politique. Cette grève n’avait même pas tenu une seule journée, les propriétaires des shopping-malls ainsi que les commerçants ayant pignon sur rue, qui n’étaient pas aussi nombreux qu’aujourd’hui, ont donné de la voix pour dénoncer un cumul inadmissible de pertes. Le résultat est que l’appel à la grève a été un échec, et les grandes surfaces ont rouvert leurs portes tard dans l’après-midi du premier jour de débrayage.
Le premier à s’être excusé de n’avoir pas pu tenir fut Robert Fadel, PDG du groupe ABC. Avant de passer à l’action, il a fait part de sa décision au président des organismes économiques, Adnan Kassar. Quant à la menace d’un recours à la désobéissance civile provenant d’agents commerciaux, elle semble incohérente. Le 7 mai 2008, les prémices d’une désobéissance civile par les forces sur le terrain qui s’est rapidement transformée en tragédie a fait date dans l’histoire contemporaine du Liban et n’a pas tenu plus de 24 heures. Aujourd’hui, la conjoncture n’est pas pire que celle qui prévalait en 2008, les marchés de consommation devraient connaître un regain de dynamisme à partir de début octobre. Les fonctionnaires du secteur public, en l’occurrence les administratifs, le corps professoral universitaire ainsi que les enseignants des écoles publiques et les membres des forces armées, encaisseraient en un seul versement fin septembre les montants du réajustement des salaires avec effet rétroactif au 1er février 2012. Une décision prise par le Conseil des ministres du 29/8/2012. Parallèlement, l’examen des recettes douanières montre que celles-ci ont enregistré une hausse annuelle globale de 1,79 milliard de dollars au cours des sept premiers mois de 2012 en comparaison avec 1,71 milliard de dollars sur la même période de 2011. Cette progression des revenus douaniers est due à un accroissement des recettes en provenance de la TVA de 5,6%, à 884 millions de dollars, couplée d’une augmentation des revenus douaniers de 4,02%, à 909 millions de dollars. Le point de passage qui a enregistré le plus gros montant de revenus douaniers est le port de Beyrouth, avec une part s’élevant à près de 84%. De plus, l’indicateur de l’augmentation des ventes de voitures de 8,8% sur un an à juillet de l’année en cours par rapport à la même période de 2011 souligne une résilience de la consommation interne en dépit des aléas du moment que les Libanais ont appris à gérer. Les agents de voitures neuves ont vendu de janvier à juillet 2012 environ 20187 véhicules, contre 18556 en 2011.
Il n’y a pas encore le feu à la maison comme le laisse croire le tableau brossé par les commerçants. Lilianne Mokbel

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