Magazine Le Mensuel

Nº 2861 du vendredi 7 septembre 2012

à la Une

Hommage aux martyrs des FL. Appel de Geagea aux chrétiens

Cette année, la messe à la mémoire des martyrs des Forces libanaises a été célébrée à Maarab, pour des raisons de sécurité. Les menaces qui planent sur certaines personnalités et la tentative d’assassinat qui avait visé le chef des FL, Samir Geagea, ont amené les responsables du parti à limiter leurs déplacements.

Comme chaque année, le chef des Forces libanaises a saisi l’occasion de lancer des messages dans plusieurs directions, dont le plus vibrant fut un appel aux chrétiens du Liban, de Syrie et d’Irak, les exhortant à se solidariser avec le peuple syrien. Il a insisté sur la nécessité d’établir une «distinction claire entre le régime de Bachar el-Assad et le peuple syrien». La situation régionale était en filigrane de tout le discours que Samir Geagea a prononcé après la messe à la mémoire des martyrs des FL.
Selon lui, «les relations entre le Liban et la Syrie ne devraient pas être fondées uniquement sur les intérêts communs d’une frange du peuple syrien et d’un parti au Liban. Il est temps de se débarrasser de l’influence du régime Assad dans les relations entre les deux pays», a-t-il déclaré. Toujours dans le même contexte, Geagea aborde l’affaire qui fait, depuis peu la une sur la scène locale et qui est étroitement liée aux rapports actuels entre le Liban et la Syrie. Il a dénoncé le silence du gouvernement après l’arrestation de l’ancien ministre Michel Samaha, pour détention et transport d’explosifs destinés à exécuter des attentats au Liban-Nord. «L’armée syrienne viole régulièrement nos frontières sans aucune réaction de notre gouvernement. Les explosifs ont été transportés ouvertement dans la voiture de l’ancien ministre comme si de rien n’était», a-t-il lancé.
Evoquant les répercussions de la situation régionale et l’état de la sécurité, Geagea a lancé des flèches tous azimuts, déplorant «les manifestations à travers tout le pays, la multiplication des enlèvements, les blocages des routes… ». S’adressant au Hezbollah, il leur demande ce qu’il dirait si les familles des détenus libanais en Syrie décidaient de former des branches militaires, leurs proches se trouvant en Syrie depuis des dizaines d’années»?
Mais par-delà le contexte régional, la situation socio-économique constitue une des préoccupations du chef des FL. Soulignant la responsabilité des Forces du 8 mars dans la dégradation économique et sociale, Geagea ramène les raisons à la présence d’un Etat dans l’Etat qui cause «des dangers stratégiques énormes surtout que le gouvernement n’est pas capable de contrôler cette entité».
Après avoir brossé un tableau négatif de la situation sécuritaire, économique et sociale, Geagea appelle les Libanais à «voter en faveur du projet de l’Etat aux prochaines élections législatives».
Considérant que le masque est tombé, il tire à boulets rouges sur l’axe du mal dont la tête est à Damas et la queue à Beyrouth. Dans un discours à forte tonalité, Geagea a considéré que «nous nous trouvons au dernier quart d’heure d’obscurité avant la nouvelle aurore. Une aurore qui commence à poindre».
La messe annuelle avait commencé par un chant significatif: «Par la vie de ceux qui sont partis». Une couronne de lauriers est placée bien en vue, formée de 30 fleurs symbolisant les 30 années écoulées depuis l’assassinat du président martyr, Bachir Gemayel. D’ailleurs ce dernier était présent au-dessus de toute l’assemblée. Un énorme portrait de lui est accroché à l’entrée de Maarab et tout autour étaient inscrits les noms de tous les martyrs des Forces libanaises. C’est sur le chant «la cause reste» que l’événement est clôturé. Arlette Kassas

Les présents
Etaient présents à la messe à la mémoire des martyrs des Forces libanaises: Chaker Aoun représentant le président Amine Gemayel en voyage, le député Nohad Machnouk représentant le président Saad Hariri, des représentants du président Fouad Siniora et du député Walid Joumblatt, ainsi que des députés et des représentants du commandant de l’Armée libanaise et du directeur général des Forces de sécurité intérieure, des ex-ministres et députés.

 

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