Magazine Le Mensuel

Nº 2879 du vendredi 11 janvier 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Sécurité: Les Turcs vigilants
Les Forces de sécurité intérieure (FSI) et les unités de l’armée ont intensifié les mesures de protection des intérêts de l’ambassade turque au Liban dès le début de l’année, à la suite des menaces des parents des neuf otages libanais en Syrie. Des sources sécuritaires estiment que les forces de l’ordre doivent accomplir leur devoir même si elles ne prévoient aucune action concrète contre les intérêts turcs au Liban. Certains milieux médiatiques rapportent que les soldats de l’unité turque de la Finul, présente dans le camp de Chiaytié dans le caza de Tyr au Liban-Sud, ont réduit leurs déplacements, à titre préventif.

 

Gemayel appuie le dialogue, mais…
Le parti Kataëb se démarque de ses alliés du 14 mars au sujet de la réactivation du dialogue national. Le président Amine Gemayel a déclaré qu’il ne pouvait pas refuser l’initiative du président de la République. «Notre position est claire, a-t-il affirmé, elle consiste à répondre à l’invitation du président Michel Sleiman, par respect pour la fonction de la présidence de la République et sa symbolique». Toutefois, des sources Kataëb précisent que le président Gemayel a bien prévenu le chef de l’Etat qu’il n’était pas convaincu de la justesse du boycott du dialogue, mais qu’il reste solidaire de ses alliés, parce qu’il ne souhaite pas creuser le fossé entre les composantes du 14 mars.

 

 

 

 

Mikati menace de partir
Lorsque le dossier des déplacés syriens a été évoqué en plein Conseil des ministres, la semaine passée, le ton est monté entre les ministres du bloc aouniste et leurs collègues joumblattistes, notamment entre Gebran Bassil et Waël Abou Faour. Surtout lorsque le ministre de l’Energie a réclamé la fermeture des frontières et la limitation du nombre de réfugiés sur le territoire libanais. Les critiques formulées par Bassil n’ont pas épargné le Premier ministre qui a contesté le blocage des frontières face aux déplacés… Devant la pluie d’attaques, le président Najib Mikati s’est retiré de la salle, mais il a été rattrapé par quelques ministres qui l’ont ramené autour de la table. «Ce n’est pas la première fois, rapporte un ministre, que Mikati agit de la sorte menaçant de démissionner, mais à chaque fois des efforts sont déployés pour régler les litiges en douceur».

 

 

 

Politiciens 
ou journalistes?
Un haut responsable libanais souhaite acquérir une chaîne télévisée privée. Cette personnalité aurait approché des bureaux spécialisés pour élaborer une étude de faisabilité du projet, avant sa concrétisation. L’homme voudrait mettre sur pied une chaîne de haut niveau dotée des plus hautes technologies. Il n’est pas exclu qu’il sollicite une aide technique auprès de chaînes occidentales. Mais ses proches veillent à entourer d’un secret absolu ce projet qui n’en est qu’à ses balbutiements. Le responsable en question a réalisé l’importance du rôle des médias télévisés auprès du grand public.

Le «non» de Sleiman 
à la prorogation
Rapportant les paroles du président Michel Sleiman, les visiteurs du Palais de Baabda indiquent «qu’il lui est impossible de songer à une quelconque formule de prorogation de son mandat». Le chef de l’Etat a démenti les informations colportées par certains milieux sur un projet français suggérant des prolongations plurielles incluant notamment les mandats de l’Assemblée nationale et de la présidence de la République, si jamais les législatives du printemps prochain s’avèrent impossibles.
Le président aurait poursuivi: «Je ferai mon possible afin que les élections aient lieu conformément au délai constitutionnel, quelle que soit la loi électorale. Pour ma part, je préfère le mode de scrutin proportionnel mais si les Libanais ne partagent pas mon avis, s’ils s’accordent sur une formule, je ne m’y opposerai pas. Mais mon avis est que la proportionnelle ouvre la voie de la compétition entre les différents projets sans qu’aucune partie ne soit éliminée».
 

Retour-surprise de Hariri
Le retour de l’ex-président Saad Hariri à Beyrouth est proche, indique-t-on dans les milieux du Moustaqbal. Le leader sunnite a entrepris dernièrement une série de contacts avec des personnalités libanaises à partir de sa résidence parisienne, ainsi qu’avec des responsables occidentaux et il n’est pas exclu qu’il se rende à Washington le 20 janvier, pour un rendez-vous avec le président Barack Obama. Les mêmes milieux refusent de dévoiler la date prévue du retour au bercail de Saad Hariri, afin de réserver la surprise aux Libanais.

 

 

 

Le pillage au port se poursuit
La situation au port de Beyrouth fait couler beaucoup d’encre, ces derniers temps. Fraudes, trafics et malversations feraient perdre au Trésor quelque deux milliards de dollars par an. Un responsable a requis l’intervention des autorités judiciaires et d’inspection pour mettre un terme à la débandade, mais en vain! Un député de l’opposition s’interroge sur ce qu’en pense le ministre des Finances, responsable du port, qui a retiré le projet du budget afin d’en réviser les chiffres de façon à limiter le déficit. Pourquoi, demande ce parlementaire, le ministre n’a pas agi surtout qu’un syndicaliste a déclaré à la télé détenir tout un dossier sur les trafics douteux qui se font au port, dossier qu’il serait prêt à mettre à la disposition de la justice? Une personnalité du secteur économique met le holà et lance un appel pour que cesse le pillage du port où les mafias œuvrent en toute impunité!

 

 

Joumblatt en solo
Quelle ne fut la surprise des journalistes présents sur le parvis de Bkerké qui, leur avait-on dit, attendait un «invité de taille», de voir arriver le député Walid Joumblatt au volant d’une voiture banalisée, dépourvue de vitres teintées et sans aucune escorte, juste accompagné de son chauffeur. Le seigneur de Moukhtara aime à dire qu’il préfère conduire lui-même sa voiture, sans convoi, afin de ne pas déranger les citoyens. Après un tête-à-tête avec le cardinal Mar Béchara Boutros Raï et, avant le déjeuner prévu à Bkerké, Joumblatt a tenu à rencontrer le cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir qui l’a accueilli à l’entrée du patriarcat. L’échange auquel le patriarche Raï a participé a porté sur l’affaire de Brih dont le règlement a été possible grâce à l’application du Protocole de Beiteddine établi sous le mandat du président Michel Sleiman et cosigné par le ministre des Déplacés de l’époque, Akram Chéhayeb, et le député FL, Georges Adwan.
 

 

 

 

 

Négociations secrètes irano-américaines
Contacts secrets à Manama entre un émissaire américain et les représentants d’ONG iraniennes. Le rapport diplomatique arabe, distribué à Beyrouth, fait cette révélation et indique que, plusieurs rencontres ont eu lieu à Bahreïn, dans le cadre des efforts de l’Administration américaine pour renouer avec le gouvernement iranien, abstraction faite des autres membres du Conseil de sécurité et de l’Allemagne. Ces derniers mènent, depuis des années, des négociations ardues avec Téhéran sur son programme nucléaire. L’objectif de Washington est de marginaliser les rôles de la Russie, de la Chine et de l’Union européenne sur ce dossier épineux, quoique le rapport évoque, avec pessimisme, les résultats potentiels de ces contacts, engagés depuis trois mois, les Américains refusant toujours d’alléger les sanctions imposées à l’Iran comme le requiert Téhéran. Washington pourrait ainsi prendre prétexte de l’échec de ces négociations pour donner le feu vert à une attaque israélienne contre la République islamique. Le rapport souligne aussi que ces rencontres secrètes ont lieu à la veille des élections présidentielles iraniennes prévues l’an prochain, alors que Washington ne qualifie plus «Moujahidi Khalk» de groupe terroriste et appuie les groupes opposants dans la région d’Ahwaz.

 


Flou électoral à Zahlé
Le 8 mars agit prudemment à Zahlé où le climat électoral semble dans le brouillard. Une personnalité politique partisane laisse entendre que les tentatives visant à ressouder les fragments épars de la «liste zahliote» qui a mené les élections en 2009 s’intensifient mais… Si l’entente entre le CPL, Nicolas Fattouche et le Hezbollah est acquise, l’ex-ministre Elias Skaff refuse de s’allier au Tayyar et à Fattouche et insiste pour former une liste centriste, brouillant ainsi les calculs du 8 mars. L’alternative est la suivante: la majorité actuelle se lance dans la course au Parlement en se confrontant à la liste du 14 mars et à celle de Skaff, ce qui ne lui laisse aucune chance de gagner. Ou alors, la majorité opte pour une manœuvre électorale, via une liste incomplète, prévoyant un échange de voix avec la liste de Skaff sans alliance affichée. Cette deuxième option permettrait de percer la liste du 14 mars et de l’affaiblir. Skaff miserait sur ce deuxième scénario et espère reproduire la victoire remportée lors des municipales de Zahlé en 2010. Sa tactique est d’amener le 8 mars à lui accorder ses voix afin de barrer la route à une victoire de l’opposition qui estime que la bataille de Zahlé lui est acquise à la lumière des résultats de 2009. Les sources du 14 mars ne songent même pas à une éventuelle alliance avec Skaff. Certaines l’accusent même de s’être rendu en Arabie pour faire la promotion de sa position centriste indépendante et non pour renouer avec Saad Hariri.

 

 

 

 

 

Des Ikwan au Akkar
Après l’arrestation d’opposants syriens qui faisaient le trafic de matériel de communication vers le Liban, les éléments de l’ASL sont de plus en plus visibles dans certains villages du Akkar où ils déambulent munis d’armes, à pied, à moto ou en voiture. La majorité des habitants ont ras-le-bol des exactions commises par ces combattants. Des notables locaux auraient aussi formulé des plaintes devant plus d’une instance politique et sécuritaire. Ils craignent la réaction des forces syriennes régulières depuis qu’il a été question de camps d’entraînement implantés par l’opposition syrienne. Des camps dont l’existence a été dévoilée par Marwan Charbel. L’opposant syrien des Ikhwan, Khalil Saleh, avait été appréhendé à l’AIB alors qu’il tentait d’introduire du matériel de transmission dont l’importation et l’usage sont soumis à un permis accordé par des autorités militaires et 
sécuritaires. Un expert militaire parle d’une coordination sécuritaire sur le sol libanais entre des 
opposants syriens et Israël. Selon lui, des réunions auraient eu lieu dans des pays européens et arabes pour définir la nature et la forme que cette coordination pourrait prendre.

 

Tension à Bourj Barajné
Bourj Barajné est le principal foyer de tension politico-sécuritaire parmi les camps palestiniens du Liban, après la réunification structurelle du mouvement Fateh et du Fateh Intifada. La crispation est réelle dans ce camp de la banlieue sud de Beyrouth qui est sous la double emprise de l’alliance des groupes palestiniens pro-syriens et de l’OLP. De source informée, on  révèle que les déplacés palestiniens de Syrie, en majorité adeptes du Hamas, font de la provocation en déchirant les banderoles qui leur déplaisent ou en balançant des grenades sonores devant le bureau du Front populaire-commandement général. L’assassinat du jeune Oussama Ghadban dans le camp s’inscrit dans ce climat de tiraillements que les combattants du Hamas déplacés de Yarmouk entretiennent pour imposer leur hégémonie sur le camp de Bourj Barajné. La même source révèle qu’une campagne de mobilisation de jeunes Palestiniens résidents ou déplacés pour aller combattre en Syrie avec des groupes des Ikhwan, a lieu dans le camp. Sur un autre plan, la source fait état de contacts bilatéraux pour le retour de Fateh Intifada au sein du Fateh, afin de mettre un terme à cette scission qui dure depuis plus de trente ans.

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