Magazine Le Mensuel

Nº 2910 du vendredi 16 août 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Où sont les bombardiers d’eau?
Où sont les bombardiers d’eau du Liban? Pourquoi n’ont-ils pas été utilisés dans l’incendie qui a ravagé le Akkar? L’association Akhdar Dayem, mise en cause sur les réseaux sociaux, a chargé un comité de se renseigner auprès des responsables sur les raisons de cette carence. Ils ont tenu une réunion ouverte pour répondre à l’opinion publique. L’achat de ces hélicoptères, en 2009, avait été un modèle de coopération entre les secteurs public et privé en vue de protéger les richesses forestières. Ziad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur à l’époque, a ramené la cause de la non-utilisation des hélicoptères à des raisons techniques et financières.

Scandale de Roumié… suite
A la prison de Roumié, où ont été découverts des scandales dans l’adjudication des travaux, l’affaire est suivie par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel. Ce dernier a ouvert des enquêtes, judiciaire, financière et administrative, après avoir sanctionné l’officier de l’administration responsable. Un dossier sur le scandale est remis au président Michel Sleiman et au Premier ministre Najib Mikati pour les informer de ce qui s’est passé. Les responsables refusent que soit étouffée cette affaire qui porte sur la dilapidation d’un très gros montant. Le président Mikati a souhaité la discrétion autour de l’enquête afin d’éviter son exploitation à des fins politiques.

Sleiman Frangié en Syrie
De retour d’une récente visite à Damas où il a eu des entretiens avec Bachar el-Assad et passé la nuit au palais présidentiel, Sleiman Frangié dit que le président syrien est tranquille et satisfait du cours des événements et de sa capacité à éradiquer, en quelques mois, les «terroristes» qui veulent le renverser. L’armée, selon son hôte, a repoussé les islamistes qui cherchaient à prendre d’assaut le Rif de Damas. Frangié reste discret sur ses entretiens, mais se dit plus rassuré que jamais, malgré les victoires enregistrées par l’opposition au nord du pays et sa mainmise sur l’aéroport militaire stratégique de Ming et sur des dépôts d’armes.

Eloigner les militaires des politiciens
Après le report de la mise à la retraite du commandant en chef de l’Armée libanaise, le général Jean Kahwagi et du chef de l’Etat-major, le général Walid Salman, Kahwagi s’est rendu à Bnechay pour remercier Frangié d’avoir soutenu l’initiative du ministre de la Défense, Fayez Ghosn. Frangié a confirmé son soutien au général et aux mesures qu’il prendrait. Il a également reçu un coup de fil de Walid Joumblatt qui l’a remercié pour sa position dans la prorogation des mandats de Kahwagi et Salman. A l’occasion du 1er août, le général Kahwagi a mis en garde les militaires de toute soumission aux autorités politiques.

C’est la faute à Amal
Les aounistes font porter au mouvement Amal la responsabilité de l’interview sur la chaîne NBN de Sonia Racy, fille de l’ancien président Sleiman Frangié. Celle-ci a agressé le général Michel Aoun et le ministre Gebran Bassil et limité aux familles politiques féodales les Frangié et les Joumblatt. Elle a dénigré les réalisations des nouveaux politiciens, axant ses critiques sur Aoun et Bassil. Pour les aounistes, la campagne contre Bassil est due aux positions de ce dernier dans le dossier du pétrole et le mécontentement de Nabih Berry quant au monopole de ce dossier. La campagne menée par Sonia Racy coïncide avec les rumeurs faisant état de la possibilité de former un gouvernement d’indépendants.

L’échec de Ferzli
La tentative de l’ancien député Elie Ferzli de remettre sur pied la rencontre nationale dans l’intérêt des chrétiens d’Orient a échoué. Il y avait invité les pionniers de la première rencontre, sans succès. La tension entre Bnechay et Rabié en a été une des raisons. Les aounistes se disent peu enthousiasmés par cette initiative, Ferzli chercherait, selon eux, un rôle après l’échec du projet orthodoxe pour se remettre sur la sellette. Ils ajoutent que le général Michel Aoun n’a pas de problème à ce sujet, mais voudrait que les choses soient claires et que les objectifs de la rencontre ne soient pas exploités politiquement.

Le Sud en danger?
En dépit des assurances des officiels libanais à la Finul après la décision européenne concernant le Hezbollah, l’inquiétude y plane toujours pour deux raisons:
La première est que la direction du Hezb aurait décidé de cesser toute coordination avec les Forces internationales ouvrant le Sud à tous les dangers. Le commandement de la Finul est conscient que le Sud est une jungle sécuritaire où se retrouvent des groupuscules et des cellules terroristes prêts à l’attaquer. La deuxième est que les services de sécurité libanais et européens sont avertis que l’opposition palestinienne aux négociations avec Israël se prépare à lancer des missiles à partir du Sud sur le nord d’Israël.

Rapprochement inattendu
Après une longue rupture avec le général Michel Aoun, le député Walid Joumblatt a entamé une politique d’ouverture sur le chef du Courant patriotique libre. On l’a entendu vanter la position positive et le principe de la solidarité de ce dernier avec le président Michel Sleiman malgré leur différend. Un des indices du rapprochement des deux chefs politiques, la rencontre autour d’un dîner des députés PS, Akram Chéhayeb et Ghazi Aridi avec Ibrahim Kanaan et Alain Aoun du CPL à Dfoun dans le caza de Aley.

 

Des pro-Assir dans les filets des SR de l’armée
Les Renseignements de l’armée ont réussi, il y a quelques jours, à arrêter un nombre d’éléments du groupe d’Ahmad el-Assir, dont des responsables de sa protection et de celle de Fadl Chaker. Les sources sécuritaires révèlent que les captifs s’étaient cachés à l’extérieur de la région de Saïda, après l’effondrement de leur organisation militaire qui a attaqué l’armée à Abra. Les autorités juridiques et sécuritaires, surtout les Renseignements de l’armée, affirment qu’elles poursuivront tous ceux qui ont été impliqués dans les agressions contre la troupe à Abra et Saïda, qu’ils soient libanais ou syriens. Des dizaines d’adeptes armés d’Assir se sont éclipsés dans le «camp des urgences» qui est sous l’emprise des reliquats de Jund el-Cham et Fateh el-islam, dirigés par Bilal Badr. Des dizaines de mètres seulement séparent les barrages de l’armée de ce camp situé entre le quartier de Taamir et le camp de Aïn el-Heloué. Les récentes réunions de coordination, regroupant les organes de sécurité libanais et palestiniens, auraient abouti à une entente sur une série de mesures visant à consolider la sécurité à Saïda et dans le périmètre de Aïn el-Heloué. Il y a quelques jours, les Renseignements de l’armée ont encore procédé à l’arrestation de Tarek. A. qui s’apprêtait à pénétrer à Aïn el-Heloué, soupçonné d’être en relation avec le groupe appréhendé à Ersal, muni d’une ceinture d’explosifs. Tarek est par ailleurs suspecté d’avoir combattu avec Assir à Abra. Ses aveux ont permis d’appréhender Fadl M. à son domicile à Charhabil à Saïda. Il aurait transporté des armes du camp de Miyé Miyé à la mosquée Bilal Ben Rabah en faveur d’Ahmad el-Assir.

Les perspectives d’une guerre régionale
La perspective d’une guerre régionale généralisée dont l’épicentre serait le Liban n’est pas à écarter, comme le prévoit un diplomate arabe. Il développe sa thèse, ajoutant que les Etats-Unis qui ont échoué sur le front syrien interne à instaurer un rééquilibrage régional par la confrontation communautaire, auraient besoin d’activer la situation via une guerre traditionnelle. Les indices politiques, poursuit le diplomate, surtout après la décision de Bruxelles d’inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, et l’annulation du sommet Poutine-Obama, montrent un recul des chances d’aboutir à un consensus interlibanais, ce qui va dans le sens d’une éventuelle escalade. Le mutisme américain face à l’agression israélienne de Allabouné-Nakoura prouve que l’agenda militaire entre Washington et Tel-Aviv est ouvert, dans le but de modifier l’équilibre régional des forces qui prive les Américains des atouts nécessaires pour s’asseoir à la table des négociations avec la Russie. Le diplomate révèle des données graves relatives à l’espace de la confrontation prévue, la pression israélienne croissante sur le front Liban-Syrie pouvant se transformer en une forte tempête militaire qui pousserait des acteurs régionaux à s’impliquer dans des conflits frontaliers englobant l’Irak, l’Arabie saoudite, le Yémen… sans en exclure la Turquie.

Trafics, frictions et rapts
Le trafic du mazout syrien à travers la chaîne des montagnes et dans la région de la Békaa-Nord se poursuit, assure-t-on de source privée. Les frictions tribales ou confessionnelles qui se succèdent dans cette zone ne seraient pas complètement étrangères à la mafia des contrebandiers qui étend son emprise des deux côtés de la frontière. Selon cette source, des fonctionnaires corrompus et des commerçants véreux, à Damas et son rif, livrent le mazout au Front al-Nosra et à l’Armée syrienne libre (ASL) qui l’acheminent via le passage montagneux de Wadi Rafeh dans le jurd de Ersal. Les autorités syriennes considèrent cette région relativement calme, les opérations militaires y étant, pour le moment, ajournées tant que la zone centrale de Talbissa et Rastan pour contrôler la route du désert, utilisée par les éléments armés dans le Kalamoun de Damas, près de Ersal, n’est pas maîtrisée. Une fois que le mazout traverse la frontière, les contrebandiers de la Békaa-Nord en écoulent une petite quantité sur le marché local et en réexportent des quantités importantes vers le marché syrien où la substance connaît une forte demande. Ahmad el-Houjeiri, surnommé Al Katcha, blessé dans l’embuscade de Laboué, est un grand commerçant de mazout dans cette région où il possède plusieurs stations d’essence. Quant à la victime Mohammad el-Houjeiri, alias Doukhan, il s’activait dans les deux secteurs de la drogue et du mazout, ce qui lui a permis de jouer au médiateur lors des enlèvements qui ont eu lieu par le passé entre les habitants de Ersal et ceux de la plaine.

Les mauvais comptes
Contrairement à ce que prétendent les hôpitaux privés, l’assurance maladie de la Caisse nationale de sécurité sociale, représente pour eux un client bien juteux. C’est ce que confirme un sociologue en vue qui a mené une étude sur les dépenses de la CNSS. Les hôpitaux se plaignent sous prétexte que les factures de 2013 sont restées impayées, élevant le montant global avec les arriérés dus par la CNSS et le secteur public à quelque 1,2 milliard de dollars pour l’année en cours. Or, la vérité est que la facture présentée par les hôpitaux a augmenté de plus de 30%. L’expert indique que la sécurité maladie procède depuis environ deux ans au versement de sommes mensuelles aux établissements hospitaliers s’élevant à environ 40 milliards de L.L., soit 480,460 milliards par an. Avant 2012, le montant réclamé par les hôpitaux à l’Etat s’élevait annuellement à 315,310 milliards de L.L. Ces chiffres montrent combien les hôpitaux ont augmenté leurs tarifs et aussi les sommes consistantes qu’ils collectent de l’assurance maladie.


 

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