Magazine Le Mensuel

Nº 2883 du vendredi 8 février 2013

Diaspora

Le rapport de Conciliation Resources. Pour une paix positive au Liban

L’organisation Conciliation Resources a dernièrement publié son rapport intitulé Une paix positive pour le Liban. Cet outil composé de plusieurs articles et des interviews avec des personnalités de divers horizons expose les moyens de consolider la paix au Liban dans le contexte actuel.

C’est aux Etats-Unis, et précisément à Washington et à New York, que les rédacteurs de ce rapport se sont retrouvés pour expliquer aux médias les résultats de leur recherche.
Un rapport signé notamment par Elizabeth Picard, directrice de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, ou encore Joe Bahout, professeur à Sciences-Po, Paris. D’autres chercheurs éminents ont également participé à ce projet, entre autres, Marie-Noëlle Abi Yaghi, doctorante associée à l’Ifpo.
Le rapport de Conciliation Resources répond à plusieurs questions importantes. Quelle est l’influence de l’instabilité régionale sur le Liban? Comment aider les Libanais à réfléchir à leurs intérêts? Comment leurs partenaires internationaux peuvent-ils les soutenir durant cette période?

La parole aux transconfessionnels
Pour changer la donne et aboutir à l’établissement d’une paix positive au Liban, plusieurs conditions doivent être remplies, selon ce rapport. D’abord, il faut soutenir les initiatives civiles, vu que les politiques officielles parrainées par l’Etat n’ont pas abouti. Les partenaires internationaux devraient travailler avec tous les représentants de la société civile libanaise non seulement avec des représentants de Beyrouth, par exemple avec des structures situées dans les zones rurales. Ils doivent également soutenir les mobilisations civiles telles que les manifestations anti-sectaires tenues à Beyrouth  en 2011. En outre, la parole doit être donnée à des mouvements transconfessionnels appartenant à la société civile. Ces mouvements peuvent fournir des points d’entrée pour aborder des défis communs, tels que le statut des femmes, la participation politique des jeunes, les droits des personnes handicapées. Par ailleurs, l’enseignement de l’Histoire devrait être revu et révisé au niveau national. Aussi, de nombreuses écoles libanaises sont à caractère confessionnel. La solution n’est pas d’imposer à ces dernières une version officielle de la guerre. Il faut adopter une approche commune ayant le mérite de prendre en considération divers points de vue portant sur la guerre. Le rapport note aussi que le dialogue national doit être protégé de toute influence extérieure. Surtout à l’heure actuelle où les communautés libanaises et les différentes parties sont particulièrement vulnérables et sont sujettes à la manipulation et à la mobilisation  avec le conflit en Syrie. Le dialogue national devrait mettre davantage l’accent sur la promotion de la justice sociale comme un élément essentiel de l’amélioration de la situation du Liban, de sa sécurité et de sa souveraineté.

Pauline Mouhanna, Illinois
 

Pour plus d’informations, se rendre sur le site de l’organisation: www.c-r.org

La Conciliation Resources
Cette organisation internationale indépendante travaille avec les personnes en conflit afin de prévenir la violence et de construire la paix. Elle opère depuis seize ans avec des partenaires comme des organisations locales et internationales de la société civile et les gouvernements en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique latine et dans le Pacifique.

 


 

Plongée au cœur de l’univers féminin
Callie Khouri confirme son talent

Depuis quelques semaines à peine, les Américains ont eu la chance de découvrir sa nouvelle série, Nashville, sur la chaîne ABC. Callie Khouri, la scénariste d’origine libanaise, a su, encore une fois, frapper fort. Ses multiples talents sont mis au service de la musique country.

Nashville est l’une des meilleures surprises de la rentrée, selon les médias américains. Dès les premiers épisodes, la série a été acclamée par l’ensemble de la critique américaine. Un succès tel que neuf millions de téléspectateurs se sont donné rendez-vous pour voir le premier épisode.
L’histoire raconte les vies de Rayna James (Connie Britton), une légende de la musique country sur le déclin, et de Juliette Barnes (Hayden Panettiere), une étoile montante. Ces deux femmes s’opposent, l’une représentant le passé et l’autre l’avenir. Rayna est une star qui a fait ses preuves hier mais qui a du mal aujourd’hui à retrouver son succès d’autrefois. Quant à Juliette, c’est une sorte de Taylor Swift. Au départ, le caractère de cette jeune starlette est limité. Mais au fil des épisodes, on découvre plus son univers complexe, sa mère toxicomane, ses problèmes avec les tabloïds. Entre ces deux femmes, il y a un lien et un personnage, celui d’un auteur-compositeur, guitariste et ancien amant de Rayna. Evidemment, le tout se déroule à Nashville, baignée par le monde de la musique country.

Une success story
Autre que la musique, la politique a également son mot à dire. Le mari de Rayna, soutenu par son père et sa sœur, est en campagne pour devenir maire de la ville. Place donc à des chantages, des scandales et autres guerres d’influence… Bref, Nashville est un drame convaincant qui arrive à divertir tout en étant mature grâce à l’interprétation, mais surtout à cause de l’écriture. L’écriture qu’on doit donc à Callie Khouri. Au fait, vous rappelez-vous de cette scénariste oscarisée en 1992 pour Thelma et Louise? D’origine libanaise, Khouri a débuté avec des études
d’architecture. Par la suite, elle se dirige vers des cours d’arts dramatiques, qu’elle suit notamment à Los Angeles. En 1991, elle fait parler d’elle grâce au scénario de Thelma et Louise de Ridley Scott, puis celui d’Amour et mensonges de Lasse Hallström. En 2011, pour sa première réalisation, les Divins secrets, elle plonge de nouveau dans un univers qui lui est cher, celui des femmes. Presque un an plus tard, elle signe Nashville. Même si c’est une ville qu’elle connaît bien, puisqu’une partie de sa famille y est installée, Khouri ne se voyait jamais écrire pour la télé. Dans une interview, elle explique les raisons qui l’ont poussée à le faire. «J’étais intéressée par tous ces sujets: la place des femmes dans le monde des affaires, les carrières sous très haute pression et certainement le monde de la musique». Ce monde avec lequel elle est si familière grâce à son mari T-Bone Burnett, producteur et musicien. C’est lui d’ailleurs qui est derrière la musique originale de la série.
Grâce à Nashville, on a pu aussi découvrir d’autres talents musicaux. Comme celui de la Marocaine Hamri Sanaa qui s’est fait connaître en réalisant des vidéos musicales pour Mariah Carey. Pas de doute, Nashville est bien la série à découvrir sans tarder.

 

Pauline Mouhanna, Illinois, Etats-Unis


Nashville bercée par la musique
Depuis 1843, la capitale du Tennessee est surtout connue mondialement pour être le fief de la country-music. Des millions de visiteurs par an s’y rendent pour prendre des pots dans ses bars à l’ambiance souvent chaude où se produisent les vedettes de demain. Outre sa musique, son architecture néoclassique, en ville ou à la périphérie, et ses nombreuses demeures patriciennes, lui valurent aussi, dès les années 1850, le titre d’Athènes du Sud.

 

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