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Nº 2930 du vendredi 3 janvier 2014

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2014 selon Martin Zoller. Pessimisme au Liban et au Moyen-Orient

La nouvelle année débarque avec son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Que nous réserve l’an 2014 sur les plans politique et économique? Que réserve-t-il aux pays de la région dont Israël, la Syrie, la Turquie, l’Irak, l’Arabie saoudite et l’Iran? Des questions auxquelles le célèbre voyant Martin Zoller répond sans euphémismes. Le panorama n’est pas encourageant.
 

Selon Martin Zoller, durant les trois premiers mois de l’année 2014, la situation politique sera une prolongation de ce qu’elle a été en 2013. Mais ce qui est inquiétant, c’est que vers le printemps, une vague de violence se répandra sur l’ensemble du territoire. Le Liban sera pris entre deux feux: celui du Sud où une vive tension va régner et celui de l’est où des conflits vont éclater. Voilà ce que prévoit Martin Zoller: «Un conflit ouvert entre le Liban et Israël pointe à l’horizon et vers la fin de l’été, l’Etat hébreu va se retrouver engagé dans un conflit sanglant soit avec les Libanais, soit avec les Palestiniens. La frontière libano-syrienne sera instable et des infiltrations d’hommes armés venant de Syrie conduiront à des vagues de violence supplémentaires. Pour la première fois depuis le déclenchement de la crise en Syrie, les chrétiens du Liban vont être directement impliqués dans le conflit syrien. Ils seront attaqués directement, notamment durant les premiers mois de 2014. Ils seront la proie d’une grande menace. Le centre de Beyrouth passera par des moments difficiles. Du sang sera versé. Le prochain président de la République va devoir affronter des moments très difficiles. Le gouvernement qu’il va tenter de former ne gouvernera pas. Le conflit régional sera de plus en plus sectaire, communautaire et confessionnel au Moyen-Orient. La violence et l’extrémisme l’emporteront sur la modération. La situation économique sera très difficile, voire paralysée. Les prix de l’immobilier resteront stables.
 

Bonnes et mauvaises étoiles
Interrogé sur un certain nombre de personnalités, Martin Zoller donne les prévisions suivantes:

Michel Sleiman, président de la République: il accèdera à un poste important. 2014 s’avère fructueuse pour lui. Une célébration importante aura lieu dans sa famille.
Tammam Salam, Premier ministre désigné: des conflits internes l’affaibliront. Il reprendra le contrôle de la situation vers la fin de l’année.
Najib Mikati, Premier ministre du cabinet démissionnaire: il occupera un poste important qui confortera son pouvoir.
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah: des supports solides viendront conforter ses positions. Il sera largement satisfait des développements. Son parti politique va gagner un round. Un politicien du camp opposé entrera en contact avec lui et le soutiendra.
Samir Geagea, chef des Forces libanaises: 2014 s’avère une bonne année sur le plan politique parce qu’il s’imposera davantage sur la scène. Il se repositionnera en force sur l’échiquier.
Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre: une bonne année pour voyager. Il aura des contacts importants avec l’étranger et sera impliqué dans des négociations concernant le Liban.
Amine Gemayel, chef des Kataëb: l’année débutera sereinement pour lui, mais les choses se compliqueront au cours de 2014. Du sang va couler dans son entourage.
Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste: il recevra des supports importants de certains de ses contacts étrangers et reverra ses positions sur la scène politique. Il y aura ses conflits internes familiaux qui le bouleverseront.
 

Quid des pays de la région?
En Syrie, le président Bachar el-Assad réussira à consolider sa situation durant les premiers mois de l’année. Il ne perdra pas de son pouvoir et restera à la tête de l’Etat. La situation se détériorera vers la fin du printemps. Après de longues et difficiles négociations, des accords seront signés, mais ils ne réussiront pas à mettre un terme à la guerre. Ni l’opposition, ni le régime ne réussiront à avoir gain de cause de façon définitive.
Pas de guerre entre l’Iran et Israël. Une nouvelle personnalité religieuse iranienne gagnera du pouvoir au Liban.
L’influence de l’Arabie saoudite au Liban sera plus forte. Elle changera sa politique envers le Pays du Cèdre et tentera d’y avoir plus de pouvoir. Le conflit irano-saoudien va devenir de plus en plus virulent. Et la crise avec les Etats-Unis sera plus grande malgré le fait que l’Amérique va être attaquée par un ennemi qui viendra de l’eau cette fois et non de l’air comme cela s’est passé le 11 septembre 2001.
Il n’y aura pas de changements majeurs en Irak: violences et instabilités comme en 2013.
La Turquie sera secouée par une grave crise politique. Elle va perdre de son influence sur le plan international. Un politicien important sera tué.

Danièle Gergès

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