Magazine Le Mensuel

Nº 2933 du vendredi 24 janvier 2014

Hommage

Amalia Abi Saleh. Sett Bdour a tiré son ultime révérence

Elle a fermé les yeux et s’en est allée… Après une longue et dure bataille avec la maladie, Amalia Abi Saleh a tiré sa révérence, vendredi dernier, à l’âge de 68 ans, à l’hôpital Bahman à Beyrouth. Retour sur le parcours de cette actrice surnommée Sett Bdour (allusion à son visage rond) qui nous a fait bien rire.  
 

Heureusement, Amalia Abi Saleh a passé les deux derniers mois de sa vie entourée de ses proches et ses amis. Il ne faut toutefois pas oublier que de nombreux hôpitaux avaient refusé d’accueillir l’actrice en juin dernier, à cause de ses problèmes financiers. Il avait alors fallu que le site électronique el-Nashra dénonce le scandale pour que l’Etat réalise qu’il n’est pas normal qu’une grande actrice, qui a marqué la télévision libanaise pendant plus d’un demi-siècle, ne puisse se faire soigner et meure dans la honte et la misère.
Après un long coma, Amalia a rejoint les autres acteurs tels qu’Ibrahim Meraachli et Leila Karam, aux côtés desquels elle avait joué l’un de ses rôles les plus célèbres, l’élève obèse et hilarante en classe dans al-Mouallima wal oustaz. Elle a aussi sûrement retrouvé Chouchou (Hassan Alaëddine) qui la taquinait tant au théâtre qu’à la télévision. Amalia Abi Saleh avait fait ses débuts avec lui et s’était fait connaître plus largement, après une première apparition auprès de Salim Tizani, alias Abou Salim. Fraîchement arrivée d’Italie où elle avait débuté sa carrière d’actrice, Abou Salim lui avait demandé de camper le rôle d’une bonne femme italienne qui ne comprend pas l’arabe. Recherchant une femme grosse qui puisse porter Chouchou, elle avait été sélectionnée.
Au théâtre comme à la télévision, Amalia Abi Saleh savait faire rire. Par ailleurs, son théâtre d’enfants a enchanté des générations de gamins. Durant ses dernières années, elle avait espéré tourner à nouveau et  jouer le rôle d’une femme âgée, une grand-mère, pour changer. Un souhait qu’elle ne réalisera pas. Elle restera à jamais une éternelle enfant rigolote… Elle fera sans doute rire d’autres âmes, là-haut, au paradis.

Christiane Tager Deslandes

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